"Une action en faveur de la biodiversité est à 95% en faveur du climat", le challenge qui fait le buzz sur les réseaux sociaux

Au chevet de la nature, deux jeunes entrepreneurs se sont donné pour mission d'inciter leurs followers aux bons gestes. Inutile d'avoir la main verte pour découvrir le challenge, il est à la portée de tous ! En vingt-et-un jours leur compte Instagram affiche plus de 12 000 abonnés.

C'est un défi qui fait des émules sur le réseau social Instagram : le challenge biodiversité.

Chaussé de bottes en caoutchouc, la pelle à la main, Brieuc explique la mission : confectionner des bombes à graines, composées de terre argileuse et de graines mellifères. Ces "bombes" seront déposées aux abords des autoroutes et en milieu urbain ou il manque de végétation. Une fois germées, ces fleurs attireront dans ces zones des abeilles qui ont déserté les lieux depuis longtemps afin qu'elles pollinisent à nouveau cet environnement. Brieuc explique que tous les dix nouveaux abonnés, une nouvelle bombe à graines est déposée.

Dès le cinquième jour, le compte Insta avait plus de 1000 abonnés qui commentaient les vidéos quotidiennes.

Sur une des vidéos, le premier est  juché sur le vélo et l'autre à califourchon dans la remorque à balancer les bombes à graines sur les bords de route, mais derrière ce geste anodin se cache un véritable enjeu, celui de la biodiversité.

Dépassés par le succès et pour prolonger l'action sur le terrain, Brieuc Kerisit et Laurent Gallati ont décidé de faire appel aux bonnes volontés. C'est une école de La Madeleine qui s'est manifestée, cinq classes de petite à moyenne section ont ainsi eu la joie de mettre la main à la pâte. Pour certains, "c'était la première fois qu'ils malaxaient de la terre, se réjouit Brieuc, quand d'autres découvraient les vers de terre."

Car c'est dès le plus jeune âge que la sensibilisation est la plus efficace, Brieuc est lui-même tombé dans la marmite dès sa plus tendre enfance, sensibilisé à la faune et la flore par une maman passionnée. La paire de jumelles est toujours à portée de main pour observer au plus près ce que la nature offre. Le grand-père paysagiste dans l'âme, l'abonne au magazine Science et vie junior. Licence de biologie en poche, il obtient un Master de biologie intégrative et physiologie et devient guide formateur en ornithologie.

En 27 ans, soit un peu moins que son âge, les 3/4 de la population des insectes comme les libellules, les papillons et les abeilles ont diminué. Le besoin d'être utile le taraudait. Lui vient alors l'idée de créer des nichoirs pour oiseaux et hôtels à insectes. Pourquoi se donner du mal à les fabriquer quand on peut les trouver en vente un peu partout ? "De quel pays vient le bois de ceux que vous trouvez en magasin ? rétorque Bieuc. Nos nichoirs sont fabriqués avec du bois de palette que nous recyclons, en recyclant nous aidons la nature." En novembre 2019, il crée sa microentreprise Béké et confectionne un peu plus de mille nichoirs. Puis, une dimension sociale a été donnée à la fabrication de ses nichoirs en confiant la conception aux personnes en situation de handicap par le biais de l'ESAT de la Gohelle à Hersin-Coupigny. En juin 2023, il crée avec Laurent Gallati, Biodi. Ils accompagnent les entreprises dans leur transition écologique axée sur la biodiversité.

Une action en faveur de la biodiversité est à 95% en faveur du climat.

Brieuc Kerisit

Ces dernières années, on parle beaucoup du climat mais peu de la biodiversité. Pourtant, "une action en faveur de la biodiversité est à 95% en faveur du climat, alors qu'une action en faveur du climat est à seulement 65% en faveur de la biodiversité."

Pour Brieux et Laurent, il est extrêmement urgent de sensibiliser à la biodiversité. "50% des zones humides ont disparu parce qu'elles ont été drainées afin d'éradiquer les moustiques, or, ces zones sont très utiles pour la gestion des inondations, comme nous avons pu le constater dernièrement dans la région, explique Brieuc.

Une biodiversité agressée de toutes parts

"Peu connaissent les cinq grandes causes de l'érosion de la biodiversité, poursuit-il. La première est l'artificialisation des sols, puis, la surexploitation des ressources naturelles, comme la surpêche. Contre toute attente, le réchauffement climatique arrive en troisième position. La quatrième cause, tout le monde en a entendu parler, il s'agit de la pollution sous toutes les formes, aux plastiques, aux pesticides, sonore ou lumineuse. En cinquième position se trouvent les plus de 450 espèces exotiques naturelles qui n'ont rien à faire sur notre territoire et contre lesquelles il n'y a pas de prédateur, comme les perruches à collier, frelon asiatique, grenouille du japon, l'arbre à papillon qui étouffe les autres végétaux."

Des remèdes variés

"La biodiversité est à la portée de tous ! ", rassurent Bieuc et Laurent. Par des gestes simples, "planter avec des espèces locales comme des noisetiers des troènes", dont insectes et oiseaux se régaleront. Le jardin ne doit pas nécessairement ressembler à un green de golf,"laisser un peu de bois mort au fond de votre jardin permettra que la vie des insectes perdure. Penser à faire un trou en bas du grillage, facilitera le passage du hérisson qui en retour, vous débarrassera des limaces". Que vous habitiez en maison ou en logement, tout le monde peut planter "des graines mellifères locales" comme de la luzerne flamande, la phacélie et autres.

En quinze jours, le challenge a permis la confection de  5 078 bombes à graines et autant de fleurs qui viendront embellir les endroits où elles ont été déposées. Au-delà de cette action, c'est une véritable communauté qui voit le jour. Le duo sollicite leurs followers :"Nous avons besoin de vos vidéos, encourage Laurent, elles seront partagées sur notre compte." Jusqu'ou ira cette nouvelle communauté ? Un nouveau challenge est annoncé pour le 13 avril. "N'hésitez pas à liker ce nouveau défi", concluent-ils dans leur vidéo.

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