Huit personnes ont cherché à acquérir ce Chat étendu. Mise aux enchères par deux commissaires-priseurs tout juste installés, l'œuvre a été vendue au prix de 281 000€. Mais d’autres objets, plus accessibles, ont également trouvé acquéreur.
Une journée “intense”, témoigne maître Hugues Wattine, commissaire-priseur. Ce dimanche 20 octobre, il organisait avec son associée, Maître Lara Schweitzer, la vente inaugurale d’Artefact Enchères. Un baptême du feu réussi pour les deux professionnels, puisque 222 pièces ont trouvé preneurs.
“On a eu la chance de faire une belle vente, avec beaucoup d’enchérisseurs du monde entier. Pour une première, c’est agréable”, témoigne le spécialiste. “On a fait salle comble”, précise-t-il. 80 personnes se sont déplacées, dont “beaucoup de curieux”. En direct sur Internet, 2000 autres ont suivi les enchères.
Sanyu, “c’est un peu le Matisse Chinois”
La pièce maîtresse du jour : une œuvre de l’artiste Chinois Sanyu, le Chat étendu. Cette huile sur carton, dont la valeur était estimée entre 30 et 50 000 euros, a été vendue pour 281 000 euros, frais inclus. “L’artiste Sanyu est un peu le Matisse Chinois. Il n’a pas produit énormément”, explique Hugues Wattine. “C’est pourquoi ses œuvres sont rares et donc très recherchées, notamment par une clientèle asiatique – qui peut mettre beaucoup d’argent dans les œuvres d’art.”
On a eu la chance de faire une belle vente, avec beaucoup d’enchérisseurs du monde entier. Pour une première, c’est agréable.
maître Hugues Wattinecommissaire-priseur
Cette peinture a été découverte par Maître Lara Schweitzer, “en faisant un inventaire pour assurance, chez un particulier qui ne savait pas trop ce qu’il avait puisqu’il avait hérité de beaucoup de choses”. Le propriétaire ne savait pas de quoi il s’agissait. “Après un an et demi de recherches et d’expertises, le tableau a été certifié de la main de l’artiste”, raconte Hugues Wattine.
Huit enchérisseurs se sont ainsi disputé le Chat étendu, tous par téléphone – une clientèle 100% internationale, qui appelait depuis la France, l'Angleterre, les États-Unis, la Chine etc. L'œuvre rejoindra ainsi très prochainement son nouvel acquéreur, à Hong Kong.
Des ventes à 70 euros
Bijoux, meubles, tableaux modernes et contemporains, dessins du XVIIIème siècle… Au-delà de cette œuvre exceptionnelle, des pièces variées et nombreuses étaient disponibles. Pour tous les goûts – et pour toutes les bourses. “Tout ce qu’on aime dans les ventes enchères !”, sourit le commissaire-priseur.
Parmi les objets notables qui ont été vendus : une commode d’époque Louis XV, datée de 1750 environ, pour 27 000 euros, un tableau d’Eugène Dodeigne, pour 3 900 euros… Parallèlement, des carrés Hermès ou de petits tableaux ont été cédés pour des sommes plus raisonnables, entre 70 et 150 euros.
Beaucoup de gens pensent qu’il faut avoir des connaissances pour acheter de l’art… alors qu’il faut juste avoir un coup de cœur !
maître Hugues Wattinecommissaire-priseur
“Donc tout le monde pouvait acheter des objets de qualité”, se réjouit Hugues Wattine. Le commissaire-priseur tient justement à promouvoir l’accessibilité des ventes aux enchères, intimidantes et peu accessibles aux yeux de certains. “Beaucoup de gens pensent qu’il faut avoir des connaissances pour acheter de l’art… Alors qu’il faut juste avoir un coup de cœur !”
Il encourage donc les curieux à passer la porte des salles d’enchères… “Pour découvrir un monde insoupçonné qui permet d’acquérir des objets uniques.” Si Artefact Enchères prévoit d’organiser d’autres grosses ventes comme celles-ci, avec des objets d’exception, des enchères avec des objets plus accessibles auront également lieu tous les mois au sein de la maison de vente.