Un accompagnateur de train est visé par une plainte pour avoir salué les voyageurs dans les deux langues nationales alors qu’il se trouvait encore à Vilvorde, en Brabant flamand. La SNCB demande un assouplissement des règles.
L'histoire peut prêter à sourire mais elle est pourtant bien réelle. Une plainte a été déposée contre un contrôleur de train parce que ce dernier a dit "Bonjour" suivi de son "Goeiemorgen" alors qu'il se trouvait en territoire flamand, plus précisément près de Vilvorde.
C'est Ilyass Alba, le contrôleur en question, qui relate les faits sur ses réseaux sociaux la semaine dernière : "un voyageur a porté plainte et saisi la commission concernant les usages des langues, car je suis entré dans un compartiment de voyageurs en disant 'Goeiemorgen-Bonjour' juste avant d'arriver à Vilvorde et, selon lui, je devais simplement dire "Goeiemorgen". Au téléphone, il ne veut pas en dire plus mais reconnaît volontiers une "histoire vraiment très bizarre".
Faut-il assouplir les règles ?
Depuis, les médias belges se sont saisis de l'événement et beaucoup d'internautes réagissent pour demander un changement de réglementation. C'est la SNCB, par le biais de son porte-parole Vincent Bayer, qui rappelle les règles en vigueur dans l'entreprise :
- Les annonces dans les trains doivent toujours être faites dans la langue de la région. C'est le cas ici, l'accompagnateur doit donc s'exprimer en néerlandais.
- Si la région est bilingue, les annonces s'effectuent alors dans les deux langues en commençant par la langue maternelle du chef de bord.
- Dans une commune à facilités (où les habitants ont le droit de s’exprimer, lors de leurs contacts avec l’administration communale, dans une autre langue nationale que celle de la région linguistique dans laquelle ils résident), les agents doivent utiliser les deux langues en commençant par celle de la région.
La réglementation actuelle n’est pas suffisamment orientée vers le voyageur.
Vincent Bayer, porte-parole de la SNCB
Pour l'entreprise ferroviaire, ces règles, qui dépendent de la législation sur l'emploi des langues en matière administrative du 18 juillet 1966, paraissent désuètes : "nous aimerions plus de souplesse" insiste le porte-parole. Certains usagers vont dans ce sens en dénonçant un ""symbole ultime d'une Belgique vieillotte, défaillante et politiquement sclérosée".
La loi sur l'emploi des langues à la SNCB, qui veut qu'on ne puisse pas dire Bonjour/Goeiemorgen aux voyageurs dans le train avant Vilvoorde (alors qu'on devrait le faire en 4 langues), est le symbole ultime d'une Belgique vieillotte, défaillante et politiquement sclérosée.
— Hugo Poliart (@HugoPoliart) December 17, 2024
La SNCB, qui soutient le chef de bord, souhaite que "la sécurité et l'intérêt des voyageurs priment toujours". De son côté, Ilyass Alba précise dans une nouvelle publication qu'il ne s'agissait pas d'une annonce mais bien d'une simple salutation : "ce n'est pas interdit. C'est ça que j'ai fait et que je dénonce". Malgré la plainte, il ne devrait pas être puni.