Le tribunal correctionnel de Valenciennes jugeait 4 hommes présumés impliqués dans l'agression de policiers à Marly en décembre dernier. L'un d'entre eux a été condamné à six mois de prison ferme, une peine jugée inadaptée aux faits commis, dénonce un syndicat de police.
"Une décision de justice décevante par rapport aux faits commis". Vendredi 22 janvier avait lieu le jugement de quatre agresseurs présumés des policiers de Marly, ces agents qui étaient intervenus dans le quartier de la Briquette à Marly le 13 décembre pour faire stopper un rodéo urbain, et qui avaient été violemment pris à partie par une quinzaine de jeunes.
Selon France Bleu Nord, quatre hommes âgés de 18 à 24 ans, ont été condamnés de 6 mois de prison ferme pour incitation à la rebellion, pour la peine la plus sévère, à 9 mois de prison avec sursis. Des peines qualifiées de "légères pour des faits assez sérieux", commente Arnaud Boutelier, le secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance Police Nationale.
Un sentiment d'impunité
L'agression des deux policiers avait été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Si les fonctionnaires de police n’avaient pas été blessés gravement, la prise à partie avait été “réellement traumatisante", expliquait alors Albert Lenclud, du syndicat SGP Police FO, dénonçant un sentiment d’impunité : ”Maintenant, le délinquant n’a plus peur de rien. Même s’ils sont interpellés, ils savent qu’ils vont ressortir quasiment aussi vite qu’il sont rentrés. C’est un contexte très inquiétant, la violence ne fait que monter.”
Une manifestation de 200 policiers avait lieu deux jours plus tard, diverses figures politiques relayant l'affaire au niveau national.
Ce ne sont pas une quinzaine de jeunes, mais des délinquants qui ont lynché deux policiers. Tout doit être mis en oeuvre pour les interpeller rapidement et les mettre hors d’état de nuire. Tolérance zéro contre ceux qui s’en prennent à ceux qui nous protègent. @PoliceNat59 https://t.co/WZXHSIDq4q
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) December 14, 2020
La décision de justice du tribunal correctionnel de Valenciennes, qui jugeait ces quatre hommes, était très attendue des agents de police, dans un contexte où sont dénoncées tant les agressions contre les policiers que les violences policières.
Les prévenus, âgés de 18 à 24 ans, ont reconnu avoir participé aux faits “sans violence”, mais ont nié avoir porté des coups aux policiers. Ils ont été condamnés, pour l’un, à 6 mois de prison ferme, pour incitation à la rébellion, et pour deux autres, à 9 mois de prison avec sursis, pour violences en réunion sur personne dépositaire de l’ordre publique. Un dernier prévenu a été condamné à 800 euros d’amende. Sa moto aurait été à l’origine de l’intervention des policiers.
Des actes fortement médiatisés
Face à des “actes qui ont pourtant été fortement médiatisés, ces condamnations sont un peu légères et peu adaptées aux faits qui ont été commis”, a tâclé Arnaud Boutelier, rappelant que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait décoré les deux hommes de la médaille de la sécurité intérieure le 8 janvier.
Je remets aujourd’hui la médaille de la sécurité intérieure aux deux policiers lâchement agressés à Valenciennes le 13 décembre dernier lors d’une intervention suite à des rodéos urbains.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 8, 2021
Reconnaissance de la République devant leur courage et leur bravoure. ?? pic.twitter.com/5s1nHO07Kr
Le procureur, qui avait demandé des peines plus sévères, "a fait appel de cette décision", a ajouté le syndicaliste.