Si aujourd'hui Mons en Belgique semble sortir d'années noires, commercialement parlant, Valenciennes (Nord), dont les commerces semblent souffrir de la crise, peut-elle s'inspirer des solutions mises en place outre-Quiévrain ? Éléments de réponse.
Mais que se passe-t-il à Valenciennes ? Les commerces ferment tour à tour. Le maire Laurent Degallaix avance officiellement le chiffre de 5% de vacation commerciale, mais au moins 70 locaux commerciaux seraient vides, selon notre propre décompte.
L’inflation et le contexte général pèsent forcément dans la balance de ces fermetures, mais des commerçants évoquent également le prix des loyers. Par exemple, Pierre Coulon, gérant du commerce pour enfants "Lululadi", explique "qu'il faut aussi que les propriétaires pensent que, sur certains axes, on n'est pas à Lille : place d'Armes, les loyers sont de 6, 7, 8, 10 000 euros par mois ! Les propriétaires exagèrent un peu".
Les clients expliquent, eux, venir moins à cause du stationnement payant ou du manque de places de parking. L’heure offerte en parking souterrain ne satisfait pas vraiment, car la voiture LAPI, rapide et sans répit pour les contraventions, effraie.
'Je suis désolé je me dépêche, j'ai le stationnement', disent les clients. Et nous on est déjà à peu près contents qu'ils soient venus
Un commerçant valenciennois
En un an, Nicolas Chiarelli, gérant de "Sur le trottoir d'en face", parle d’une perte de chiffre affaires de 60%. "Je ne peux pas travailler comme ça. On n'a pas le même accueil que dans une chaîne de magasins, on est là aussi pour parler, échanger et là, humainement parlant, ça devient compliqué. 'Je suis désolé, je me dépêche, j'ai le stationnement' disent les clients. Et nous, on est déjà à peu près contents qu'ils soient venus".
Une aide municipale ?
Comment, alors, inverser la tendance ? De l’autre côté de la frontière, une ville paraît renaître de ses cendres, Mons.
C’est un combat que le bourgmestre a décidé de mener personnellement, grâce notamment à des aides au loyer. Résultat, ces cinq dernières années, une centaine de nouveaux commerces s'est installée et dans cette rue principale, la fréquentation a doublé.
"La dynamique est positive. Il reste malgré tout des cellules commerciales vides, certaines rues où un travail de fond reste à mener, mais c'est clair que de participer au sauvetage de la rue principale (qui la rue commerçante historique de Mons), est une vraie satisfaction", explique Nicolas Martin, bourgmestre de Mons.
À l’instar d'une enseigne de chaussures à Mons, qui devrait bientôt investir 2000 m², on nous assure que les locaux vides de Valenciennes seront bientôt occupés.
Avec Laurie Colinet et Bertrand Théry / France Télévisions