À Condé-sur-l'Escaut, l'étang Chabaud Latour, le canal du Jard et le site d'Amaury seraient concernés par cette prolifération de cyanobactéries, appelées aussi "algues bleues". La baignade et la pêche sont interdites jusqu'à nouvel ordre, pour éviter tout risque d'intoxication.
Ce sont les pêcheurs condéens qui ont communiqué les premiers sur la présence de cyanobactéries dans les eaux de Condé-sur-l'Escaut, près de Valenciennes, comme l'indique La Voix du Nord. Depuis la semaine dernière, ces bactéries, aussi appelées algues bleues, ont proliféré dans l'étang Chabaud Latour, le canal du Jard et le site d'Amaury.
Sur leur page Facebook, les francs pêcheurs condéens alertent sur ce "grave problème" et recommandent de "ne pas mettre [ses] mains à l'eau" et de "ne surtout pas consommer les poissons" issus de ces plans d'eau. À la surface, on aperçoit une importante couche verte et des reflux nauséabonds s'en dégagent.
Mortelles pour les animaux et dangereuses pour l'humain
Ces cyanobactéries peuvent devenir dangereuses pour la faune et la flore lorsqu'elles prolifèrent car elles libèrent des cyanotoxines, parfois mortelles pour les animaux et dangereuses pour l'humain, comme l'explique Franceinfo.
En contact avec ces particules, l'on peut souffrir de vomissements, de nausées ou encore de douleurs musculaires. Le 7 juillet, un chien est mort après avoir bu dans la Loire, en Indre-et-Loire, intoxiqué par des cyanobactéries.
"Il y a un risque de contamination certain. C'est pour cela que nous avons décidé d'interdire toute navigation, toutes activités liées à l'eau, pêche inclus", confirme Agostino Populin, premier adjoint au maire chargé de l'environnement. Les activités nautiques de la base de loisirs de Condé ont également été suspendues.
La chaleur et les pratiques agricoles en cause
Ces cyanobactéries étaient apparues pour la première fois l'été dernier à Condé-sur-l'Escaut. Mais "beaucoup plus tard dans l'été et uniquement dans des bras d'eau morts. Cette année, cela touche tout l'étang Chabaud Latour, qui mesure plus de 60 hectares et cela apparaît en début de saison", constate Agostino Populin.
À cause de la canicule, les nappes phréatiques, déjà basses, ont encore diminué. "Pour que les cyanobactéries prolifèrent, il faut qu'il y ait peu d'eau et beaucoup de chaleur", explique-t-il. Tous les critères étaient donc réunis, lorsque l'on connaît les records de températures de ces derniers jours.
Pour le premier adjoint au maire, les pratiques agricoles peuvent être liées à cette prolifération de cyanobactéries. "Tous les engrais que l'on rejette dans les rivières y sont sans doute pour quelque chose."
Avec les orages annoncés ce week-end, le premier adjoint au maire espère que cela permettra de ré-oxygéner les plans d'eau et ainsi de faire diminuer la présence de cyanobactéries. Une nouvelle analyse devrait avoir lieu rapidement. En attendant, les zones concernées sont interdites jusqu'à nouvel ordre.