Reprise d'Ascoval à Saint-Saulve : malgré les difficultés de British Steel, le gouvernement se veut rassurant

L'offre de reprise de l'aciérie de Saint-Saulve ne semble pas si robuste qu'elle en avait l'air. L'entreprise britannique British Steel est confronté à d'importantes difficultés financières, ce qui inquiète les employés d'Ascoval. Le gouvernement, lui, se veut rassurant.

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Le repreneur de l'aciérie de Saint-Saulve, près de Valenciennes dans le Nord, est confronté à d'importantes difficultés financières. Malgré ces révélations de la presse britannique, British Steel a promis, mardi 14 avril, qu'il allait mener à bien la reprise d'Ascoval "dans le calendrier prévu".
 
Face à l'inquiétude des salariés, le gouvernement se dit "vigilant" et donne la priorité à la protection des salariés, a assuré la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher, ce mercredi 15 mai sur BFM Business. "British Steel rachète Ascoval car ils ont des problèmes sur le marché britannique, a-t-elle assuré. Ils viennent dans l'Union européenne à cause du Brexit."
 


Face au risque de faillite, la secrétaire d'Etat a évoqué des discussions entre le sidérurgiste et le gouvernement britannique qui, selon elle, "n'est peut-être pas ravi que British Steel reprenne Ascoval""Le premier sujet, c'est de protéger les salariés et de faire en sorte de donner un avenir industriel à ce site, a-t-elle ajouté. On sera vigilants comme on l'a toujours été avec Ascoval."

De son côté le député nordiste Adrien Quatennens a dénoncé "un coup de poker menteur entre British Steel et le gouvernement britannique (...) sur le dos des salariés". L'élu La France insoumise, invité de franceinfo ce mercredi, a demandé au gouvernement français de "prendre ses responsabilités et s'engager devant les salariés qu'en cas de coup dur, il y ait une nationalisation sans condition", même "temporaire".
 

Agnès Pannier-Runacher a, elle, affirmé que le gouvernement était au courant de la situation économique du repreneur britannique. British Steel s'est en parallèle voulu rassurant sur la reprise de l'aciériste français, qui est effective ce mercredi. Le ministère français de l'Economie a pris acte de cette décision et confirmé qu'il apporterait "sa part du financement négocié", c'est-à-dire 25 millions d'euros sur un total de 47 millions injectés par les pouvoirs publics.

 

"A notre échelle, on subit"


Les employés, qui pensaient l'offre de reprise solide, ont appris les difficultés numéro 2 du secteur sidérurgique en Grande-Bretagne dans la presse. Les 270 salariés de Saint-Saulve retiennent leur souffle, moins de deux semaines après la validation de l'offre de reprise.

"On n'en peut plus, on est en train de jouer avec nos nerfs", a lâché Nacim Bardi, délégué CGT. "C'est malin de leur côté, ils jouent sur pratiquement tous les paramètres, les élections européennes, la taxe carbone, le Brexit et Ascoval pour mettre la pression sur le gouvernement britannique et obtenir les 75 millions de livres sterling, a-t-il ajouté. Il y a un rapport de force. A notre échelle, on subit."
 

Depuis 2015, l'usine d'Ascoval cherche désespérément un repreneur. Après le désistement du groupe Altifort en février dernier, le destin de l'aciérie était incertain. "Les salariés sont inquiets, eux qui ont eu à subir ça plusieurs fois", a insisté Adrien Quatennens. Désormais, si l'entreprise British Steel verse les fonds sur les comptes d'Ascoval, elle deviendra officiellement propriétaire du site de Saint-Saulve.
 
"Les salariés sont en colère. On n'est pas des robots. On joue avec nos nerfs, depuis 15 jours il y a des démissions en cours", a souligné M. Bardi, inquiet également pour le carnet de commandes. Quand "les clients vont voir ça, ils vont se barrer", a-t-il prévenu. Selon des sources concordantes, le directeur du site, Cédric Orban, doit rencontrer ce même jour à Paris les représentants de British Steel.

 
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