Rodéos urbains : "C'est humiliant pour moi", en désaccord avec une décision de justice, un maire démissionne

Pierre Griner, maire de Quiévrechain depuis 9 ans, a remis sa démission à la sous-préfecture de Valenciennes, ce jeudi 9 mars. L'édile de cette commune située près de Valenciennes, dans le Nord, veut dénoncer un "dysfonctionnement" au sein de la lutte contre les rodéos urbains.

Hier, mercredi 8 mars, un adolescent de 17 ans circule sur une moto-cross, dans les rues de Quiévrechain (Nord). "Après deux refus de priorités et un délit de fuite, la Police municipale parvient à l'arrêter", raconte Pierre Griner, maire de Quiévrechain.

Ce matin, j'apprends que le parquet de Valenciennes lui donne un rappel à la loi et demande à ce que le véhicule lui soit restitué. Alors que c'est un véhicule non homologué !

Pierre Griner

Maire de Quiévrechain (Nord)

"Habituellement, dès qu'un défaut permettait de saisir et détruire le véhicule, le parquet le faisait systématiquement !", s'insurge l'édile.

Une politique anti-rodéos

Pierre Griner assure même travailler depuis plusieurs années, de "manière assez resserrée", avec le parquet de Valenciennes sur le sujet des rodéos urbains. "Il y a eu des résultats probants", assure-t-il. 

Mais ce jeudi 9 mars, l'élu a fait connaître son mécontentement auprès de la procureure : "Hier, les agents font le boulot. Aujourd'hui, la moto est rendue. Il y a un côté humiliant pour moi !

Je ne recherche pas le buzz, ni des subventions. Je veux juste souligner un dysfonctionnement entre la politique appliquée par le ministre de l'Intérieur et les décisions du parquet. Il faut qu'il y ait une logique.

Pierre Griner

Maire de Quiévrechain

"Aujourd'hui, j'ai l'impression de revenir en arrière. J'ai eu l'impression d'avoir été inutile, abandonné. Alors, je rends ma démission", résume l'édile de 32 ans. "À contrecœur", précise celui qui en est à son deuxième mandat dans cette commune d'environ 6 200 habitants, limitrophe avec la Belgique. 

La décision de la préfecture attendue

Dans la foulée de cette annonce, Pierre Griner a discuté avec Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. L'édile a ensuite eu un échange téléphonique avec Guillaume Quenet, le sous-préfet de Valenciennes.

"Pour l'heure, ma démission reste sur son bureau mais on se donne quelques jours, voire quelques semaines", confie-t-il. "On verra si j'ai des garanties, des preuves d'une cohérence entre la politique et le relais qu'est la justice."

À suivre donc. En 2014, lors de sa première élection, Pierre Griner était le plus jeune maire du Nord-Pas-de-Calais : 23 ans.

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