VAFC : bataille Zdziech-Partouche pour le contrôle du club

Ce jeudi 11 juin pourrait marquer un tournant dans la prise de contrôle du VAFC. Ou pas… Actionnaire minoritaire, Patrick Partouche pourrait prendre le contrôle du club en vertu d’un pacte signé en 2017. Ce que conteste formellement l’actuel actionnaire majoritaire, Eddy Zdziech.

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Depuis quelques jours, le conflit larvé et la rivalité entre ces deux fortes personnalités a tourné à la bataille rangée. Les deux hommes s’affrontent par medias et communiqués interposés.

Selon ce pacte d'actionnaires signé le 26 juin 2017, Patrick Partouche - qui avait investi 1,125 million d’euros dans le compte courant du club cette année -là - a la possibilité de  convertir cet argent en capital à partir du 11 juin 2020. Il pourrait ainsi, en vertu de cet accord, prendre le contrôle du club dirigé depuis 6 ans par le chef d’entreprise valenciennois Eddy Zdziech.

Le 6 juin, le casinotier s’exprimait ainsi sur le site Ma Ligue 2. "J’ai signé des documents il y a trois ans. Je les respecte jusqu’au bout. Je n’essaye pas, par n’importe quelle manœuvre, de faire dire le contraire de ce que j’ai signé. C’est une question d’habitude. Par principe, quand je signe quelque chose ou quand je donne ma parole, je fais tout pour la respecter. Cependant, certaines personnes signent des choses le lundi quand ça les arrange, et font tout pour que ça n’arrive pas le samedi (…) Je mets 20% de ce que lui (Eddy Zdeiech) met dans le club. Dans tous les cas, le président n’a pas respecté ce qu’il a signé. Il vient aussi de se faire condamner au tribunal à me verser des intérêts. Nous n’avons pas la même conception du monde des affaires. Et je ne parle pas de football. Derrière cela, je pense qu’il doit y avoir un problème d’ego aussi".

Ces propos ont bien entendu fait vivement réagir Eddy Zdziech lundi (8 juin) sur le site du club. Dans un communiqué officiel, le président du VAFC réplique vertement à son rival.

 

 

"Les commentaires désobligeants effectués par voie de presse par M. Partouche à l’encontre de l’actionnaire principal et Président du Club nous amènent à lui rappeler que le travail et l'investissement sans faille de l'actionnariat représenté par Eddy Zdziech a permis, non seulement de maintenir le club au niveau professionnel depuis 2014 mais également un assainissement constant de la situation financière (remboursement notamment de 12M d’euros de dettes).

Les augmentations de capital effectuées vont en ce sens et répondent d’ailleurs aux engagements de renforcement des capitaux propres pris devant la DNCG en juin 2019. Celle-ci a d'ailleurs eu l’opportunité de le rappeler en prévision de notre prochain passage, fin juin. Ces engagements ayant été validés en Assemblée Générale l'an dernier, nul ne peut faire mine de les découvrir aujourd'hui.
"

Dans ce même communiqué, Eddy Zdziech remet en cause le pacte signé en 2017 en parlant de "l'impossible prise de contrôle car, sans entrer dans le détail d’un document sur lequel la confidentialité devrait pourtant prévaloir, la Financière Partouche n’est pas en mesure, même en incorporant son compte courant, d’obtenir la majorité du capital.
La pression d’une communication malheureuse et délétère n’y changera rien ; les faits sont têtus et l’arithmétique prévaut ici sur tout discours".

Le président valenciennois poursuit avec une certaine virulence : "Il n’est donc pas question de s’étendre sur les jugements de valeurs portés par M. Partouche, totalement absent du club ces dernières années et n’assistant d’ailleurs même pas aux assemblées générales annuelles. Cela lui aurait permis de mesurer le travail accompli pour stabiliser notre club, sa politique financière et sportive, son centre de formation et lui permettre, sur des bases saines, d’envisager l’avenir et disons-le, d’avoir le plus rapidement possible des ambitions dans la division supérieure".

 

Augmentation du capital

 

Cette passe d’armes survenait après l’assemblée générale du 27 mai qui a permis l’augmentation du capital de la holding DRH (Diables Rouges Holding) dirigée par le fils du président, Cédric Zdziech. Patrick Partouche a participé à cette augmentation de 2,5 millions d’euros en souscrivant pour 531 000 euros. Luc Dayan, qui conseille Patrick Partouche dans ce dossier, a trouvé cette démarche "surprenante" à quelques jours de la date du déclenchement de la clause. "Mais nous avons quand même souscrit à cette augmentation de capital, même si nous étions opposé à la démarche".

Ce bras-de-fer a été relancé à la veille de la date fatidique du 11 juin. Les deux hommes se répondent dans le journal gratuit 20 Minutes. Au sujet du pacte d’actionnaires, Patrick Partouche affirme : "A l’époque, je venais de sortir du LOSC et je n’avais pas prévu de racheter Valenciennes. Mais quand j’ai appris qu’Eddy Zdziech voulait revendre VA à des Chinois, j’ai voulu acheter le club. J’ai donc contacté le président en lui disant que j’étais intéressé par le rachat. Là, il m’a répondu qu’il ne voulait pas vendre. Du coup, je lui ai demandé comment je pouvais aider VA. Il m’a dit que si je voulais devenir actionnaire minoritaire, le club avait besoin d’une somme d’argent. D’où la signature de ce pacte d’actionnaires. L’accord dit que d’une manière ou d’une autre, je dois récupérer ce compte courant en trois ans. Et si jamais le club ne monte pas en Ligue 1 en 2020 (ce qui est le cas), je veux avoir la possibilité de convertir mon compte courant dans le capital du VAFC Au 11 juin, je perds donc mon compte courant au profit d’une participation plus grande dans le capital".

 

 

Ce à quoi Eddy Zdiech rétorque, toujours dans 20 Minutes : "Les conditions d’application du pacte ne sont plus réunies aujourd’hui. Une augmentation de capital de 2,5 millions d’euros a eu lieu la semaine dernière. 500 000 euros ont été mis par Patrick Partouche et 2 millions par les autres actionnaires. Vous pensez vraiment que les autres actionnaires de la holding auraient participé à ça en sachant qu’ils allaient perdre le contrôle du club quelques jours plus tard ? Ça n’aurait aucun sens. Patrick Partouche ne peut pas prendre le contrôle du club. C’est mathématique. On est très serein".

 

Date-butoir le 11 août

 

On voit donc qu’un mur très épais sépare les deux hommes, qui veulent tous deux prendre, ou conserver le contrôle du club. A ce sujet, Patrick Partouche déclare ne pas vouloir forcément en être le président et qu’il se donne jusqu’au 11 août pour activer l’option qui lui permettrait de devenir actionnaire majoritaire.

Selon Luc Dayan, il attend toujours que lui soient communiqués les documents comptables sur la saison en cours. "Nous avons ceux de DRH et de la SASP au 30 juin 2019. Mais nous n’avons rien sur les opérations concernant la saison en cours. Nous n’avons aucune vision sur les contrats passés durant cette période". Avec Patrick Partouche, il espère en savoir plus avec le passage obligatoire du club, avant le 30 juin, devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Le "gendarme financier" du football français, comme chaque année, examine en effet les comptes de tous les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 avant le début des prochains championnats, dont la reprise a été confirmée pour les 22 et 23 août par la Ligue du football professionnel (LFP).

Et c’est probablement Eddy Zdziech qui passera cet "examen", dont la date n’est pas encore connue. L’actuel président a également  prolongé le contrat de l’entraîneur Olivier Guégan, signe qu’il entend bien rester en poste.

Dans son communiqué publié lundi, Eddy Zdiech a d’ailleurs conclu : "Nous ne permettrons à personne de déstabiliser la dynamique sportive impulsée. Nos joueurs, notre staff et notre coach savent compter sur nous pour les mettre dans les meilleures conditions afin de hisser au plus haut nos couleurs valenciennoises et rendre au peuple du Hainaut toute la fierté qu'il mérite".

Ce n’est donc sans doute pas ce jeudi 11 juin que le VAFC changera de présidence. Mais on peut s’attendre à des semaines agitées du côté du stade du Hainaut et du Mont-Houy, avant le début du championnat de Ligue 2.

 

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