Le site Toyota d'Onnaing ne produira aucune voiture pendant trois journées au mois de mars. Les syndicats dénoncent une manoeuvre pour augmenter la productivité des salariés.
C'est une pratique qui devient récurrente. Le groupe Toyota a annoncé ce lundi 21 février 2022, lors d'un comité social et économique (CSE), que l'usine d'Onnaing, près de Valenciennes, allait subir trois jours de non-production les 4, 7 et 14 mars. La troisième annonce du type en trois mois.
Le premier producteur mondial d'automobiles a justifié cette décision par la pénurie de semis-conducteurs, composants essentiels pour la fabrication d'une voiture dans cette usine de 5000 salariés.
9 jours de chômage partiel en 2022
Du côté des syndicats, cette pénurie ne justifie pas tout : "Cette décision est un scandale", clame Éric Pecqueur, ouvrier syndicaliste de la CGT. "En mars, nous allons produire le même nombre de voitures, mais en 20 jours à la place de 23 jours."
Conséquence pour les salariés : deux jours de chômage partiel et un jour de formation intitulé : "activités liées à l'amélioration de la performance". "En réalité, pendant cette journée de formation, nous nettoierons certainement nos ateliers mais il y a peu de chance que nous soyons formés à de nouvelles compétences", assure ce représentant de la CGT.
Un objectif de 300.000 voitures en 2022
C'est déjà la troisième fois depuis le début de l'année 2022 que les 5000 salariés de Toyota, à Onnaing, se retrouvent au chômage partiel. Une situation vouée à se reproduire pour Éric Pecqueur : "Toyota remplit ses objectifs de production en moins de temps et c'est l'État qui paie les journées restantes avec le chômage partiel et des formations. Pourquoi ils s'en priveraient ?", questionne-t-il.
Au mois de janvier, le président de l'usine Toyota d'Onnaing avait annoncé maintenir l'objectif de produire 300.000 Toyota Yaris 4 et Yaris Cross en 2022, malgré la crise économique et sanitaire.