VIDEO. Lubrizol : un éleveur du Nord doit jeter 5000 litres de lait après l'incendie de l'usine chimique de Rouen

Après la découverte dans sa commune de suies liées à l'incendie de l'usine chimique Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), un éleveur de Villereau, dans le Nord, a dû verser à l'égout ce mardi matin quelque 5000 litres de lait en application d'un arrêté préfectoral. 

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Pour Alexandre Noisette, c'est un crève-coeur. Ce mardi matin, cet éleveur de Villereau (Nord), qui travaille avec son père, a dû se résoudre à verser à l'egout 5000 litres de lait, soit toute sa production des trois derniers jours, devenue impropre à la vente. La faute à l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen, survenu jeudi dernier à plus de 250 kilomètres de son exploitation agricole. "Principe de précaution, on n'a pas le choix", commente désabusé le jeune homme de 24 ans.
 


Après la découverte de retombées de suie dans cette petite commune de l'Avesnois (970 habitants), un arrêté préfectoral impose depuis lundi des restrictions sanitaires sur la vente de produits agricoles et d'élevage, principalement les oeufs, le miel et le lait collectés après l'incendie.
 
 
Sur l'exploitation d'Alexandre Noisette, on trait 90 vaches matin et soir. Si l'éleveur comprend la décision des autorités, il regrette que des analyses n'aient pas été conduites sur son exploitation. "On a juste reçu un coup de fil de la Direction départementale de protection des populations (DDPP) en nous disant que notre lait ne serait pas mis sur le marché", explique-t-il. "Nous, on aurait trouvé judicieux que les services de l'Etat viennent analyser le lait pour voir s'il était vraiment pollué. Là, on n'a rien eu du tout".
   
Heureusement, le jeune éleveur devrait être indemnisé d'ici une dizaine de jours. Dans le Nord, seules deux communes sont pour le moment visées par l'arrêté préfectoral consécutif à l'incendie de l'usine chimique Lubrizol : Villereau, où est installée l'exploitation d'Alexandre Noisette, et la ville de Douai (39 000 habitants). Des vérifications sont en cours après les signalements d'autres retombées de suie, ailleurs dans le département.  
 
Malgré la découverte de traces suspectes dans trois communes rurales (Saint-Pol-sur-Ternoise, Avesnes-le-Comte et Beaudricourt), le département voisin du Pas-de-Calais, lui, n'a pas pris pour le moment d'arrêté préfectoral réstreignant la vente de produits agricoles ou d'élevage. 
 

Côté picard en revanche, des mesures sanitaires ont été prises dans plus de 90 communes de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. "Les agriculteurs sont inquiets", a déclaré lundi le préfet de l'Oise.
 
"La priorité est d'effectuer ces prélèvements pour lever le doute. Il peut y avoir des métaux lourds, des dioxydes, du plomb donc le principe de précaution s'applique pleinement", a ajouté le haut-fonctionnaire.
 
Au Nouvion-en-Thiérache, dans l'Aisne, France 2 a rencontré Jean-Christophe Grandin, un autre éleveur qui, comme Alexandre Noisette, a dû jeter sa production de lait.
 
Lui, a découvert des traces de suie dans les épis de maïs de son exploitation qui servent à nourrir le bétail. 
 
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