Créé en 1986 par un éducateur québécois pour remettre certains jeunes à l'exercice physique, ce sport collectif qui se joue à trois équipes de quatre personnes est étonnant à plus d'un titre. Nous l'avons testé pour #Vousêtesformidables.
Comment redonner le goût du sport aux enfants ? C'est l'objectif que se fixe Mario Demers, un éducateur sportif québécois. En 1986 il crée le kinball, un sport innovant qui propose non plus un face-à-face contre un adversaire ou un collectif mais un jeu à trois équipes.
Tout droit venu du Québec
L'idée est que les règles du jeu favorisent la participation de chacun (tout le monde doit toucher le ballon avant la frappe), la communication au sein d'une équipe (pour élaborer une stratégie avant chaque point joué, un peu comme au volley-ball) et le fair-play (il n'y a pas de discussion de l'arbitrage).
C'est avec la volonté de lutter contre le désintérêt croissant pour le sport des plus jeunes et contre le développement de l'obésité chez ces derniers, que le kinball est né.
En France, c'est un étudiant en Staps d'Angers qui découvre ce sport lors d'un séjour au Québec. Il crée un club dans sa région natale, à son retour, en 2001. La Bretagne suit grâce à un éducateur sportif puis, entre 2006 et 2010, un premier essor du kinball se fait sentir en France avec la création de clubs un peu partout. Aujourd'hui, il existe au moins 23 clubs référencés par la Fédération kinball France.
Les règles du jeu
Stratégique, une partie de kinball suppose d'avoir digéré pas mal de subtilités du jeu. Mais les règles de base sont simples. Voici une courte vidéo qui explique bien dans quel cadre se joue ce sport récent.
Première étape, l'échauffement
Après avoir enregistré les informations de cette vidéo, vient le moment de l'échauffement. Petits tours de terrain en courant à la salle de la Contrescarpe à Villeneuve d'Ascq. En avançant ou en reculant aux "top" de Daniel, l'un des joueurs qui coordonne l'entraînement avec Quentin. Monter les genoux en trottinant, puis "pieds-fessier" et échauffement des bras et des articulations.
Une fois chaud, le temps est venu d'appréhender les gestes techniques. On frappe le ballon main gauche dans la main droite, bras tendus et au niveau de l'avant bras, juste après le poignet (pour éviter de se faire mal au poignet et pour mieux diriger son tir : l'avant-bras ne bouge pas contrairement au poignet). J'essaie les frappes (à deux mains donc pour les débutants), les contres (comme au volley) mais pour le troisième geste technique, la glissade, qui ressemble à un tacle de football (pour éviter que le ballon ne touche le sol), c'est un échec retentissant !
Comment marquer un point ?
Le but est d'appeler une équipe et de frapper le ballon (avec une trajectoire tout de même ascendante) de manière à ce que le ballon touche terre sans que l'équipe appelée l'ait rattrapé (avec les pieds ou les mains).
Exemple, les bleus appellent les gris, si le ballon touche terre (dans les limites du terrain) sans que les gris ne l'attrapent : 1 point est accordé aux bleus et aux noirs (l'équipe qui ne jouait pas). Ceux qui ne marquent pas de point, les gris, doivent alors engager en appelant toujours l'équipe qui a le plus de points. Si les bleus et les noirs sont à égalité, les gris appellent l'équipe de leur choix.
Si la balle sort du terrain, alors ceux qui l'ont lancée donnent 1 point à chacun de leurs adversaires et réengagent. Attention également aux fautes d'appellation : si une équipe se trompe et appelle l'équipe qui ne mène pas au score, elle donne un point à ses adversaires. Il existe toutes sortes d'autres fautes techniques qui entraînent la même distribution de points.
Comment gagner ?
Un match se joue comme au tennis en manches gagnantes (4 selon le règlement international). Les manches sont appelées des périodes. Une période est gagnée par l'équipe qui atteint 11 points. A chaque fois qu'une équipe atteint 9 points, l'équipe ayant le moins de points à ce moment-là doit quitter le terrain, et laisser les deux autres terminer la période, jusqu'à 11 points. Lorsqu’une des équipes remporte le match, l’équipe qui termine en deuxième sera celle qui aura remporté le plus de périodes.
Mon avis
Stratégique, convivial, collectif à souhait (on peut préalablement travailler et connaître par cœur des combinaisons de jeu avant la frappe pour tromper l'équipe appelée), ce sport est aussi très physique (mes abdominaux et mes cuisses s'en souviennent).
Difficile au départ d'appréhender toutes les règles mais on intègre vite l'esprit du jeu et on s'amuse. Un regret : ne pas avoir réussi à effectuer un belle glissade, mais l'ambiance au sein du kinball club villeneuvois a achevé de me convaincre.
Si comme moi vous vous laissez séduire par le Kinball, n'hésitez pas à venir regarder un match de compétition. Sachez qu'il existe aussi un autre club dans les Hauts-de-France, à Maubeuge.
