Alors qu'une nouvelle audience s'ouvre mercredi sur l'avenir de l'entreprise Ascoval, Xavier Bertrand monte le ton et accusait jeudi le gouvernement de "préparer l'assassinat" de l'aciérie de Saint-Saulve, placée en redressement judiciaire.
Le ton monte à l'approche de l'ouverture, mercredi, d'une nouvelle audience au tribunal de grande instance de Strasbourg sur le dossier de reprise de l'aciérie Ascoval. Jeudi, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a accusé l'Etat de "préparer l'assassinat" de l'entreprise, placée en redressement judiciaire depuis avril 2015. "La réalité, ce qu'ils sont en train de nous préparer, c'est l'assassinat de cette entreprise qui tourne et qui a de l'avenir" a-t-il déclaré dans l'hémicycle du Conseil régional à Lille.
Faute de repreneurs crédibles, le tribunal de grande instance de Strasbourg avait décidé fin septembre de reporter son audience, qui aura donc lieu mercredi prochain, pour laisser le temps aux différentes parties de finaliser le plan de financement pour la reprise de l'aciérie et de ses 281 salariés.
L'Etat et Vallourec sont en train d'assassiner #Ascoval et tentent de gagner du temps pour l'annoncer après la visite d'@EmmanuelMacron dans les @hautsdefrance !
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 18 octobre 2018
Avec les salariés, nous exigeons la tenue d'une réunion de travail avant mardi après-midi, avant l'audience. pic.twitter.com/12d0WhIles
Deux candidats se sont déjà manifestés pour reprendre l'aciérie. Le groupe iranien Boost, qui a déposé une lettre d'intention, et le groupe franco-belge Altifort qui a présenté lui "une offre ferme" et qui a le soutien des syndicats et des élus. Altifort s'engage à des investissements à hauteur de 140 millions d'euros, au maintien des 281 emplois d'Ascoval et à la création de 133 nouveaux.
En contrepartie, l'entreprise demande à Vallourec, dont l'Etat est actionnaire, un maintien du volume de commandes et des prix pendant les 18 mois suivant la reprise. Sauf que pour le moment, Vallourec est resté sans réponse, d'où la colère de Xavier Bertrand jeudi dernier et la demande d'une dernière table-ronde avec Bercy en urgence. Vendredi, le président des Hauts-de-France a même rencontré Emmanuel Macron à l'Élysée pour discuter du sujet.
Xavier Bertrand particulièrement engagé sur la question
Pour l'ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, le dossier est prioritaire, à tel point qu'il a rencontré Emmanuel Macron à ce sujet vendredi. Mais, selon lui, "le tribunal ne rendra sa décision qu'après le mois de novembre" à la suite de "la visite du président de la République dans la région des Hauts-de-France" parce qu'ils ne veulent "surtout pas de grabuge".Pour Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, l'Etat a déjà "déployé des efforts exceptionnels pour permettre à l'aciérie de poursuivre son activité". Par ailleurs, il estime que l'offre de reprise préparée par Altifort est "sans financement suffisant à ce stade" et présente "un risque commercial important".