Un documentaire, "Enfants du terril", sera diffusé ce mardi soir sur France 2. Le film fait le portrait de deux adolescents vivant dans une cité pauvre et délabrée de Lens. Des images touchantes et qui prennent le temps de s'arrêter sur une jeunesse abandonnée.
Prendre le temps de regarder et d'écouter les enfants vivant sous le seuil de pauvreté. Voilà l'objectif que se sont fixés Frédéric Brunnquell et Anne Gintzburger dans le film "Enfants du terril", diffusé ce mardi soir sur France 2. Le documentaire Infrarouge suit ainsi le quotidien de Loïc, 15 ans, et de sa famille (Patricia, sa mère, et Théo, son frère cadet). "C'est dur à raconter mon histoire", entame Loïc. "Je ne sais pas pourquoi la vie est comme ça et je me pose mille questions..."
Une cité lensoise
L'histoire se déroule au 12-14, une cité minière délabrée de la ville de Lens. Des maisons abandonnées et des terrains vagues devenus terrains de jeu pour les deux enfants dont on suit le parcours. On y aperçoit Théo, 10 ans, placer des pétards au milieu des ruines. Ce quartier est montré à titre d'exemple. Mais Loïc affirme qu'il a beaucoup changé. "Il y a des poubelles cramées, des carreaux cassés, c'est comme si tu arrivais dans un quartier pauvre. C'est crade mais avant c'était mieux, plus propre, il y avait plus d'ambiance, plus de barbecues, plus de réunions de voisins...", commente l'adolescent. "Il y avait moins de violence, moins d'insultes, plus de petits qui couraient dans la rue, qui jouaient entre eux. C'était plus "happy". On rigolait plus. Là, c'est mort."
Alerter sur la pauvreté
Aujourd'hui, 250 000 enfants vivent dans une situation de grande pauvreté. C'est ce que revèle une étude de l'Unicef France, associé au film. Dans l'enquête, "manque d’accès aux savoirs, privation d’accès aux soins, perte de confiance en soi, peur de ne pas réussir à l’école et sentiment d’inégalité dominent", explique l'Unicef dans un communiqué.Dans une étude sur le seuil de pauvreté, parue en septembre 2016, l’Insee indiquait qu’en 2014, les 5 à 8,77 millions de personnes (selon le taux) vivant en dessous du seuil de pauvreté touchaient moins de 840 ou de 1 008 euros par mois.