Le défenseur originaire de Jeumont n'a jamais réussi à reproduire son exploit du match contre l'Argentine.
Benjamin Pavard a vécu une saison en enfer avec Stuttgart mais faute de concurrent sérieux, il reste indéboulonnable en équipe de France, sans être toujours irréprochable. Son arrivée prochaine au Bayern Munich représente un challenge aussi excitant que dangereux.
Depuis sa première cape internationale en novembre 2017, le défenseur formé à Lille a connu une promotion express avec les Bleus, jusqu'à devenir un des titulaires indiscutables en Coupe du monde.
Sa frappe sublime contre l'Argentine en huitième de finale a transformé ce joueur "sorti de nulle part", comme dit la chanson qui lui est consacrée, en idole des jeunes.
Le tube de l'été s'est un peu démodé depuis, la faute à des performances au mieux banales en sélection, au pire moyennes voire médiocres en club. Mais Didier Deschamps a maintenu sa confiance au Nordiste de 23 ans, défenseur central de formation.
Pas de "sur-performance" pour Deschamps
Positionné à droite de la défense des Bleus, Pavard (22 sélections) n'est jamais sorti du "onze" de Didier Deschamps, qui l'a seulement fait souffler lors de la seconde période contre la Bolivie le 2 juin en match amical."Vous êtes beaucoup à vous inquiéter pour lui, mais je ne sais pas pourquoi", s'amusait encore en mars le sélectionneur lors d'un entretien accordé à l'AFP.
Pavard n'a-t-il pas "sur-performé" pendant la Coupe du monde ?, lui demandait-on alors. "Non, il n'y a pas de hasard au haut niveau", avait-il répondu, admettant peut-être une petite "décompression" comme pour d'autres internationaux.
"Il se retrouve dans une année où le club est en difficulté. Il se retrouve pointé du doigt parce qu'il est champion du monde aussi. Je sais ce qu'il est capable de faire et ce qu'il a dans la tête, donc j'ai pas d'inquiétude par rapport à Benjamin", avait affirmé "DD".
La relève de Léo Dubois
Samedi lors de la défaite 2-0 en Turquie, Pavard a livré une prestation correcte sans être flamboyante, commis une faute sur le coup franc qui conduit au premier but de la "Milli Takim" et délivré trop peu de centres dans les rares incursions offensives.Comme souvent, il s'est présenté ensuite devant les journalistes, sans chercher à fuir ses responsabilités: "il ne faut pas se trouver d'excuse", "on n'a pas été bons de la première jusqu'à la dernière seconde", a-t-il lâché en zone mixte.
Sa place de titulaire n'a jamais été remise en cause par Deschamps, lequel n'a pas beaucoup de solutions alternatives.
"En toute sincérité, Benjamin Pavard n'était pas le meilleur arrière droit de la Coupe du monde et aujourd'hui n'est pas le plus mauvais", mais aucun concurrent crédible n'a "la connaissance du niveau international" comme lui, disait le sélectionneur en novembre.
Dans le groupe sélectionné en juin, seul Léo Dubois occupe ce poste. Le Lyonnais a disputé ses premières minutes sous la tunique tricolore contre la Bolivie à Nantes, où il a été formé.
Quid du Bayern ?
Mais le véritable danger pour Pavard viendra de son intégration, réussie ou pas, dans son futur club. Réussira-t-il à s'imposer au sein du Bayern Munich qui, selon la presse allemande, a déboursé 35 millions d'euros pour l'attirer dans ses filets?
La marche est très haute entre Stuttgart, relégué en deuxième division, et le champion d'Allemagne, demi-finaliste de la Ligue des champions en 2018. Le jeune champion du monde devra jouer des coudes pour être titulaire et conserver ainsi sa place au chaud avec les Bleus.