Jeudi 4 juillet, dix professeurs du collège Louise Michel de Saint-Just-en-Chaussée, dans l’Oise, ont décidé de faire grève. Ils refusent de corriger les copies du brevet et préfèrent donner leur sang pour protester contre la réforme de l’éducation nationale.
"Quitte à donner de sa personne, autant que ce soit son sang !" L’opération lancée sur les réseaux sociaux par les professeurs du collège Louise Michel de Saint-Just-en-Chaussée a le mérite d’être claire. Dix d’entre eux, également correcteurs du brevet, ont décidé de faire grève ce jeudi 4 juillet. Au total, 50% des correcteurs convoqués refusent de corriger les copies.
En milieu de matinée, les membres du collectif "Louise Michel en Colère" se sont rendus devant le rectorat avant d’aller donner leur sang à l’EFS. "J’ai vu cette idée sur le groupe Facebook des stylos rouges, raconte Graziella Sordello, professeure de français à l’origine de l’opération. Je me suis dit que c’était le moyen de faire une grève positive".
En donnant leur sang, les grévistes veulent mettre l’accent sur les sacrifices qu’ils font chaque jour pour enseigner. "Avec ces 35 heures perdues, on perd deux postes complets de professeurs. Les classes seront surchargées et nous ne pourrons plus suivre les élèves avec des besoins spécifiques" dénonce Jean-Luc Laschamp, professeur de lettres classiques au collège Louise Michel.
Sur les réseaux sociaux, le collectif "Collège Louise Michel en Colère" appelle à la grève pour dénoncer la suppression des heures par le rectorat mais aussi pour protester contre la Loi Blanquer. "Nous voulons rappeler au gouvernement l’importance de réformer l’Education Nationale mais pas au détriment des élèves : l’humain avant l’argent !" peut-on lire dans un message publié sur Facebook.
Le collectif, qui explique vouloir sortir de cette logique comptable, n’en est pas à sa première manifestation originale. En février dernier, les enseignants du collège avaient parcouru 30km entre Saint-Just-en-Chaussée et l’inspection académique située à Beauvais pour réclamer des heures supplémentaires.