Fin juin 2019, deux jeunes entrepreneurs ont lancé Farmr, un réseau social dont le siège se situe à Beauvais, dans l’Oise. Avec cette plateforme, ils espèrent développer une communauté et aider les agriculteurs à échanger des conseils et des ressources.
"Avec la disparition des petits commerces de villages et l’agrandissement des exploitations, les agriculteurs n’ont plus d’endroits pour communiquer". C’est en partant de ce constat que Baptiste Létocart a créé Farmr, le premier réseau social destiné aux agriculteurs. Originaire de Bulles, près de Beauvais, et issu d’une famille d’agriculteurs céréaliers, le trentenaire a lancé ce projet avec Thomas Camboulive, un camarade rencontré en école de commerce.
Faciliter le dialogue
Dès décembre 2017, les deux entrepreneurs ont commencé à travailler sur cette plateforme en ligne destinée aux professionnels de l’agriculture. L’objectif est de développer une communauté d’entraide et d’échanges pour faciliter leur quotidien.?Farmr. le premier réseau social agricole est disponible!?
— Farmr. (@Farmr) June 26, 2019
➡ https://t.co/ecsCf5FNkT#Agriculteurs #LunionFaitLaForce? pic.twitter.com/VqG8ajPqie
Grâce à une carte disponible sur le site, les utilisateurs peuvent facilement identifier les professionnels qui travaillent dans la même filière agricole et dans la même région qu’eux. "Par exemple, un agriculteur qui a un problème avec sa moissonneuse-batteuse pourra facilement se tourner vers des confrères qui utilisent le même matériel pour leur poser des questions et obtenir des conseils sur les réparations" explique Baptiste Létocart. Grâce à son système de messagerie, le site peut aussi aider les exploitants à recruter des employés agricoles.
Selon les fondateurs de la plateforme, plus de 80% des agriculteurs se connectent tous les jours à internet et 30% d’entre eux utilisent les réseaux sociaux à des fins professionnelles. "Mais les réseaux sociaux actuels comme Facebook ne sont pas forcément adaptés aux besoins des agriculteurs, souligne l’entrepreneur picard. Il y a bien des groupes dédiés qui existent, mais impossible d’en voir le contenu si on n'en est pas membre".
30% des agriculteurs gagnent moins de 350 euros par mois
Après trois semaines d’existence, la plateforme revendique déjà 700 utilisateurs. Ses fondateurs n’ont pas encore développé de modèle économique mais ils assurent que ce service restera gratuit pour les agriculteurs. "30% d’entre eux gagnent moins de 350 euros par mois, on ne peut pas les faire payer" souligne Baptiste Létocart.
D’ici décembre 2019, les deux jeunes entrepreneurs espèrent passer la barre des 5000 utilisateurs. Reste encore à trouver le moyen de monétiser la plateforme pour faire perdurer le projet.
Selon eux, de nombreuses entreprises spécialisées dans l’agriculture se bousculent déjà pour être référencées sur la plateforme. Maintenant que la jeune pousse est plantée, il ne reste qu’à la cultiver.