A Crèvecoeur-le-Grand (Oise) mardi matin, le ministre des Comptes publiques a dévoilé un site internet gouvernemental sur le "droit à l'erreur" face à l'administration et annoncé de nouveaux services publics dans le département.
"Une administration conseil plutôt que contrôle." C'est la philosophie affichée du ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, en déplacement ce matin à Crèvecoeur-le-Grand (Oise) pour lancer un site internet national sur "le droit à l'erreur"... qui porte bien son nom : Oups.gouv.fr.La plateforme recense les erreurs les plus fréquemment commises dans les démarches administratives, et délivre pour chacune des conseils à suivre pour ne plus se tromper. Les particuliers peuvent ainsi vérifier les points sensibles de la déclaration de revenus, les démarches à bien effectuer en cas de déménagement, de divorce ou de retraite par exemple. Les professionnels quant à eux prendront soin de ne pas oublier d'envoyer tel ou tel document quand ils licencient quelqu'un, ou apprendront à bien payer leurs cotisations. Merci !
"C'est la déclinaison concrète du droit à l'erreur voulue par le président de la République et adopté par le parlement", explique Gérald Darmanin, la loi établissant que désormais les erreurs involontaires ne peuvent plus être sanctionnées. "La bonne foi est acceptée par l'administration et c'est à elle de prouver la fraude."
"L'erreur est humaine, persévérer est diabolique", glisse le ministre, toujours amateur de citations. "Persévérer, c'est la fraude, il faut la combattre." Idem pour la récidive. Inutile d'aller voir l'administration en chantant "Oops ! I did it again..." avec un regard innoçant : les récidivistes et fraudeurs sont des "exceptions de bon sens" du droit à l'erreur, lit-on sur Oups.gouv.fr.
"J'ai préféré prendre la voiture"
Un site national pour nous aider gentiment à ne plus faire d'erreurs. Ok. Mais pourquoi le ministre s'est-il déplacé ici, dans l'Oise, et dans une simple commune de 3500 habitants ?
"D'abord parce qu'il y a une maison départementale des services publics, qui permet de montrer ce qu'est aujourd'hui l'intercommunalité, (...) c'est ce que veut le président de la République", répond Gérald Darmanin. Le ministre rappelle aussi qu'il est "élu" de la région des Hauts-de-France et qu'il aurait d'ailleurs "pu prendre le TGV" (pour aller dans le Nord), or il a "préféré prendre la voiture et venir à Crèvecoeur, où je suis très heureux d'avoir été accueilli."
L'image d'un gouvernement au chevet des territoires. Elle devient habituelle depuis le Grand débat national. Le représentant de l'Exécutif a d'ailleurs animé ce matin une réunion des maires de l'Oise, en présence notamment de l'édile de Beauvais Caroline Cayeux, mais aussi d'Edouard Courtial (Les Républicains), du député (LR) de la circonscription Olivier Dassault, ou encore de la députée (LREM) Agnès Thill, apparemment toujours fréquentable malgré (oups !) ses propos polémiques sur la PMA.
L'administration fiscale réinvestit l'Oise
Durant cette réunion en terres amicales, Gérald Darmanin dit avoir présenté un projet de reterritorialisation de l'administration fiscale. "Le département de l'Oise va connaître 30% de contact en plus avec les citoyens", annonce le ministre. "Plus de 10 communes - il y en a 26 aujourd’hui, 36 demain - vont connaitre des lieux de services publics en contact avec les citoyens."
Pas plus de précisions pour l'instant, mais au moment où il dévoile un site internet, le gouvernement veut quand même rappeler sa volonté de ne pas passer au "tout numérique", même si pour la déclaration de revenus par exemple, déjà 70% des habitants de l'Oise la font en ligne (selon le ministre).
Avant de quitter l'Oise, une rencontre à Beauvais avec "des entreprises ayant expérimenté les mesures de la loi" sur le droit à l'erreur est également inscrite à l'agenda de Gérald Darmanin.