Témoignage. L'accessibilité des personnes handicapées pas toujours garantie : "on a encore du retard"

Publié le Écrit par Eline Erzilbengoa

Alors que la 6e Conférence nationale du handicap se tient mercredi 26 avril, nous avons suivi dans les rues de Beauvais, Asim Yaman, représentant dans l'Oise de l'APF France Handicap. Si la ville se montre vertueuse en la matière, tout n'est pas parfait, comme dans d'autres communes de l'Oise. Des aides de l'État seraient bienvenues.

"Les trottoirs sont accessibles, rien de particulier."  À l'aide de son fauteuil roulant électrique, Asim Yaman, représentant dans l'Oise de l'APF France Handicap, arpente le centre-ville de Beauvais sans difficulté. "On arrive à se déplacer facilement dans la rue", démontre-t-il.  

En revanche, pour ce qui est des transports en commun, la tâche s'avère parfois plus complexe. Si la totalité des bus de la ville est équipée d'une rampe d'accès, dès qu'il s'agit des bus connectés aux autres communes de l'agglomération, cela pose problème. "Comme vous le voyez, ce type de bus, qui a commencé à rouler depuis le 1er septembre 2022, n'est pas accessible, alors que les anciens bus l'étaient. Il manque une plateforme élévatrice. C'est quand même inadmissible que les personnes en situation de handicap ne puissent pas monter dans le bus", proteste Asim Yaman.

L'agglomération a promis de changer ces bus en juillet prochain. Si Beauvais fait figure de bon élève, selon l'APF France Handicap, les autres villes de l'Oise sont en retard, Compiègne en tête. "Compiègne, c'est vraiment compliqué depuis des années, ils ont fait des travaux et ils ont mis des pavés inaccessibles. Il faudrait que l'APF France Handicap soit consultée en amont et que l'on puisse travailler ensemble", souligne Asim Yaman.

"Moi, sur du pavé, je ne peux pas me déplacer"

Pour permettre une meilleure accessibilité aux personnes en situation de handicap, une loi pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées a été adoptée en 2005. 18 ans après, les difficultés sont toujours présentes. "La loi de 2005, c'est pour que les villes soient accessibles dans toute la France, cela ne concerne pas que les bus, cela concerne les magasins, les trottoirs... Moi, sur du pavé, je ne peux pas me déplacer confortablement, témoigne Asim Yaman. On a encore du retard, malheureusement, la loi a mis du temps à se mettre en place. Maintenant, il y a des sanctions qui sont prises par les préfets et les sous-préfets, on en voit de plus en plus. Les gens se réveillent, mais un peu trop tard."

Mercredi 26 avril, le maire de Beauvais a remis un chèque de 3 000 euros à une école de chiens guides. À l'heure de la Conférence nationale du handicap, organisée tous les trois ans, il est important pour la municipalité de continuer à investir pour favoriser l'accessibilité des personnes en situation de handicap. "L'objectif, c'est qu'elles puissent vivre comme tout le monde et profiter des différents équipements, affirme Franck Pia. C'est une responsabilité qui incombe au maire, mais si l'État peut nous soutenir et nous aider davantage, ce sera bienvenu, parce que ce sont des investissements importants et nécessaires."

Lors de la Conférence nationale du handicap, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé que l'État allait consacrer 1,5 milliard d'euros au renforcement de l'accessibilité aux lieux publics pour les personnes en situation de handicap. Un rendez-vous que le Collectif Handicaps a préféré boycotter, critiquant ainsi l'organisation de cette conférence pour son "manque de concertation" et son "manque apparent d'ambition".

Avec Haron Tanzit / FTV

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