Deux buffles asiatiques ont été introduits mercredi 3 juillet sur une zone humide de la commune de Monchy-Humières, dans l'Oise. Leur mission : entretenir le paysage et limiter l'expansion d'une plante envahissante, l'Aster lancéolé.
Utiliser deux buffles asiatiques pour entretenir la zone humide de Monchy-Humières : c'est l'expérience qu'ont décidé de mener la mairie de la commune, le Syndicat mixte Oise-Aronde (SMOA) et le Conservatoire d'espace naturel. Mercredi 3 juillet, les deux bovins ont découvert leur nouvel espace de vie de deux hectares et se sont mis immédiatement au travail.
Des animaux dociles adaptés aux zones humides
L'histoire de ces animaux sur le territoire picard commence fin 2013, lorsque le Syndicat mixte des marais de Sacy, à un peu plus de 20 kilomètres de Monchy-Humières, fait l'acquisition de trois individus. "Ça faisait longtemps que les pays de l'est, notamment l'Allemagne, entretenaient leurs zones humides avec des buffles", explique Christophe Galet, chargé de mission en zone humide auprès du SMOA. Début 2014, les trois bovins prennent leurs fonctions et entament leur pâturage sur le site classé Natura 2000 des marais de Sacy où ils sont désormais neuf.L'expérience porte rapidement ses fruits : de nombreuses zones sont, dans un premier temps, ouvertes puis entretenues par les buffles, totalement adaptés à ce milieu naturel très contraignant. "Ce sont des animaux qui présentent l'avantage d'être très dociles, décrit le responsable des zones humides, et qui ont un bon instinct de là où ils peuvent s'aventurer."
Et pour cause : présents en Europe depuis plusieurs siècles à l'état domestique, ils évoluent à l'origine dans les forêts humides d'Asie du sud-est, où ils sont désormais en voie d'extinction. Sur place, ils ne sont plus qu'environ 2.000 individus. En France, ils ont historiquement une fonction agricole : "ils ont longtemps servi à contourner les quotas laitiers", explique Christophe Galet.
Avantages économiques et écologiques
À Monchy-Humières, ils permettront à la fois d'entretenir le site, mais aussi de limiter l'expansion d'une plante envahissante : l'Aster lancéolé. Et les avantages de ces animaux sont multiples. D'un point de vue économique, ils coûtent beaucoup moins cher qu'une intervention humaine et ils pénètrent des zones difficiles d'accès pour l'homme. D'un point de vue écologique, ils supplantent les tronçonneuses et débroussailleuses."On pourrait même imaginer un système économique où des éleveurs assurent l'entretien des paysages tout en bénéficiant des ressources que produisent les buffles, comme le lait", imagine Christpohe Galet. Pour l'heure, l'opération n'est qu'un test mais si elle s'avère probante, elle pourrait contribuer à améliorer la gestion des zones humides françaises.