Dix grumes de chênes de la forêt de Chantilly ont été coupées vendredi 3 décembre à la scierie de Vineuil-Saint-Firmin. Cette donation servira notamment à la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris. À peine abattus, ces arbres ont été bénis par un prêtre.
Un petit bout de la Picardie redonnera vie à Notre-Dame de Paris. Vendredi 3 décembre, dix grumes de chênes de la forêt de Chantilly ont été bénies par un prêtre avant d’être équarries. Les troncs d’arbres vont servir à la reconstruction de la cathédrale, et plus particulièrement de sa flèche.
La scène, peu commune, s’est déroulée à la scierie de Vineuil-Saint-Firmin, dans l'Oise, devant les employés et les élus de la région. "J’ai béni beaucoup de choses mais ça, c’est la première fois", affirme le père Bruno, curé de Chantilly. "Notre-Dame est une église exceptionnelle. Elle porte une émotion, elle fait réagir sur la terre entière parce qu’elle est presque millénaire. Nous travaillons pour l’éternité, alors Notre-Dame c’est important."
Cinq chênes de Chantilly donnés pour rebâtir la flèche de la cathédrale
Ravagée par les flemmes le 15 avril 2019, la charpente de la cathédrale, vieille de 850 ans, s’apprête à être reconstruite à l’identique grâce à 2000 chênes venus de toute la France. Parmi ces arbres : cinq, de plus de 20 mètres de hauteur et d’un mètre de diamètre, ont été repérés dans les 6000 hectares de la forêt de Chantilly.
Il s’agit d’une donation du domaine de Chantilly, propriétaire de la forêt. "Tout le monde s’est mobilisé à sa façon, certains en donnant de l’argent", raconte Jérôme Millet, représentant de l’Institut de France en charge de la forêt de Chantilly. "Nous nous sommes dit : si ça doit être refait en bois, on veut participer, on veut donner certains des chênes de la forêt de Chantilly pour reconstruire notre belle cathédrale."
Des pièces de charpente de 9 mètres de long
Une fois bénis, les troncs passent ensuite sous les lames de la scierie de Vineuil-Saint-Firmin. Le résultat : des poutres de charpente de 9 mètres de long et de plusieurs tonnes. Les chênes n’ont pas été choisi au hasard explique Henri Dupriez, directeur de la scierie : "On sélectionne la grume en fonction du débit qu’on nous a donné à faire pour Notre-Dame. Là puisqu’il s’agit de la flèche, c’est assez compliqué. Il nous faut des grumes remarquables de grande longueur d’une grande rectitude et d’une section suffisante."
Les arbres coupés vont servir à la reconstruction de la charpente du toit de la cathédrale mais aussi de la flèche de Notre-Dame, imaginée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc en 1859. Les travaux, qui ont débuté au lendemain de l’incendie, il y a plus de deux ans, devraient prendre fin dans le courant de l’année 2024.