La compiégnoise Caroline Lesguillons a acquis une notoriété en ligne en postant des photos de plats maison végétariens sur Instagram. Elle sort son premier livre de recettes en septembre.
Un plat, une belle présentation, un appareil photo et quelques retouches, c'est la recette réussie de Caroline Lesguillons pour sublimer ses plats. Cette compiégnoise exerce sûrement l'une des professions les plus appétissantes du monde : le stylisme culinaire.
50% de réalisation de recette et 50% d'édition photo
Elle partage sur son compte Instagram photos et vidéos de ses plats à une communauté de plus de 40.000 abonnés, fascinés par le sens du détail et de la minutie de la jeune femme. Contrairement aux internautes lambdas, elle met beaucoup de temps dans la présentation. "Pour les produits, on essaie de choisir les plus frais, les plus beaux possibles", explique-t-elle en ajoutant : "je pense qu'il y a 50% de montage, de réalisation de recettes, et 50% de la partie édition. Les deux sont aussi importants."
En effet, plat et aliment sont disposés de façon calculée. Les cuillères, fourchettes, les bols, les verres et les assiettes sont méticuleusement choisis. Il faut marier les couleurs, les teintes, les textures et s'assurer d'avoir une bonne luminosité. Le stylisme culinaire demande de la rigueur et beaucoup d'observation pour donner à voir et à déguster des plats qui mêlent goût et esthétique.
Une aventure thérapeutique
Néanmoins, Caroline Lesguillons n'a pas toujours été à l'aise avec la nourriture. Bien au contraire, elle l'a rejetée. En cause, sa bataille contre l'anorexie.
"À une période de ma vie, ça m'effrayait, confie-t-elle. Quand je suis tombée dans le cercle de l'anorexie, ça me semblait impossible d'en sortir un jour, et encore moins d'en sortir et d'arriver à vivre à travers une chose qui m'effrayait".
Ce qui m'effrayait le plus c'est aujourd'hui ce qui me rend la plus heureuse.
Caroline Lesguillons
Aujourd'hui, la styliste culinaire a réussi à dompter ses peurs et aller au-delà de la maladie. "Finalement, c'est ce qui m'a aussi aidé à guérir". Elle voit cette reconversion comme une "belle revanche" sur la vie.
Voir cette publication sur Instagram
Se battre contre le syndrome de l'imposteur
Grâce à son travail, Caroline Lesguillons a réussi à se faire un nom. Elle travaille avec de grandes marques de café, de pates ou encore pour le bassin d'Arcachon pour qui elle réalise des photos. Dans toute cette effervescence professionnelle et créative, elle trouve le temps de mener d'autres projets.
En septembre, elle sort aussi son premier livre de recettes végétariennes qu'elle réalise entièrement seule. "J'ai fait mon livre de cuisine et j'étais en charge de tout, raconte-t-elle. On ne m'a pas proposé que ce soit un autre photographe, je sais que la maison d'édition tenait à ce que ce soit moi".
Au départ hésitante, elle s'est lancée dans l'aventure, sans perdre pied et toujours avec beaucoup d'humilité. "Le syndrome de l'imposteur, on en parle beaucoup avec d'autres collègues, c'est un milieu pas facile, on est souvent associé à tout ce qui est influence et c'est assez mal vu."
On ne fait pas de l'influence, on fait de la photo, on fait du stylisme. Je tiens vraiment à mettre une distance entre les deux.
Caroline Lesguillons
Et malgré son absence de formation professionnelle, elle se dit "contente" de tout le travail fournit jusqu'à maintenant. "Il y en a qui se disent : ils se font appeler photographes. Je ne prétends pas être ce que je ne suis pas, conclut-elle. Je n'ai pas fait d'études en ce sens-là mais je pense qu'en apprenant dans le tas, on s'en sort et on acquit de l'expérience".