Dans la dernière clouterie d'Europe, plus d'un siècle de savoir-faire : "ces machines sont tellement vieilles, c’est un défi en permanence"

Depuis 135 ans, la clouterie Rivierre, située à Creil (Oise), produit 2 800 clous différents. Un patrimoine qui se transmet de générations en générations ainsi que lors des visites de l'usine, organisées chaque semaine.

"J’ai le sentiment qu’ici, il y a une âme. Il y a tellement de personnes qui sont passées. Je suis un peu émerveillé", confie Abdel Elqessouar, salarié à la clouterie Rivierre.

Après une carrière dans le numérique, il souhaitait un travail plus artisanal. Depuis deux ans, il travaille quotidiennement avec des machines datant du 19ᵉ siècle.

Ce qui me plaît, c’est que ces machines sont tellement vieilles, que c’est un défi en permanence. Il faut trouver le réglage qui va donner une bonne qualité de clous.

Abdel Elqessouar

Régleur sur machine

Plus de 3 000 visiteurs en un an

"C'est impressionnant de se dire que des gens utilisaient ces machines il y a 100 ans et qu'on les utilise toujours", sourit une jeune visiteuse, marquée également par le bruit qu'elles produisent.

Chaque mercredi, des scolaires et des familles découvrent la clouterie. "On a même des anciens qui ont travaillé ici et qui sont super contents de voir que c’est encore en fonctionnement", précise Justine Fantoni, en charge de la visite.

Je m’attendais pas à une telle organisation, une telle usine, un tel passé toujours vivant.

Visiteur de la clouterie

"Nous sommes enchantés d’avoir fait un pas dans le passé", affirme un Samarien, venu accompagné de son petit-fils. "C’est une usine toujours d’actualité, qui répond à des besoins particuliers, en dehors de la mondialisation."

Recruter pour l’avenir

Pour Justine Fantoni, chargée du tourisme industriel, ces visites peuvent inspirer des vocations : "Aujourd'hui, il y a du numérique partout. Quand on arrive ici, on voit qu’il y a de la vraie mécanique. Ça peut donner des idées de métiers aux jeunes pour plus tard."

La clouterie Rivierre ne connait pour l'heure pas de difficultés de recrutements, mais elle songe tout de même à l'avenir : "Je pense qu'on a une transmission de savoir-faire à créer pour continuer à assurer les départs à la retraite des ouvriers. Cela passe par de nouvelles formations", estime Luc Kemp, directeur de l'entreprise.

D'autant plus que le savoir-faire est reconnu dans le monde entier : 75% du chiffre d'affaires provient du commerce international.

Avec Rachel Desmis / FTV

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