Pour écouler ses stocks, un producteur bio situé à Thieux dans l'Oise, a lancé une opération "anti-gaspi" au sein de son exploitation. Depuis trois mois, tous les samedis, la ferme du Tilleux vend ses légumes à un euro le kilo. Objectif : favoriser le pouvoir d'achat et lutter contre le gaspillage alimentaire.
"Un kilo de betteraves, c'est combien ? C'est simple, un euro tout rond", répond amusé Clément Leturcq aux clients qui se pressent devant son étale. Chaque samedi matin, ce producteur de Thieux dans l'Oise, vend une partie de ses légumes à un euro le kilo. Poireaux, navets, betteraves, pommes de terre... Des produits de saisons, tous issus de l'agriculture biologique.
Une vente à la ferme qui séduit les consommateurs comme Pascal, père de famille et habitué de l'opération : "c'est pas cher du tout, niveau qualité-prix, c'est imbattable".
Laurence aussi vient régulièrement remplir son panier à la Ferme du Tilleux : "quand on arrive dans les rayons des supermarchés, on n'a pas trop envie d'acheter, ça vient de l'étranger, il y a des pesticides, explique-t-elle avant de conclure, on préfère privilégier le milieu rural, la consommation plus rapprochée."
L'idée prend forme en janvier dernier. Pour ne pas jeter les légumes jugés impropres à la commercialisation par les grandes surfaces, Clément Leturcq, le producteur, choisit alors de vendre ses légumes directement aux particuliers. "On a lancé l'opération, car nos légumes ne répondent plus au cahier des charges des supermarchés, précise l'agriculteur, et tout le monde y trouve son compte avec l'inflation, car les prix sont bas pour des légumes bio".
De quoi attirer les consommateurs, même les plus éloignés. Certains font plusieurs kilomètres tous les samedis pour rejoindre Thieux et la ferme de Clément. Annick a parcouru trente kilomètres pour faire ses emplettes : "des produits bio à un euro, des carottes qui sentent la carotte, qui ont goût de carotte, ça mérite que je fasse quelques kilomètres oui !"
L'opération devrait s'achever au mois de mai, une fois le stock de légumes d'hiver écoulé. Mais la ferme espère réitérer la vente "1 euro = 1 kilo" cet été.
Avec Paul-Guillaume Ipo / FTV