La Ville de Nogent-sur-Oise (Oise) a décidé de suspendre son jumelage avec la commune polonaise de Kraśnik ce 20 février. Comme nombre de communes de Pologne, Kraśnik a adopté des arrêtés contre la tolérance envers les personnes LGBT, une décision contradictoire aux valeurs de sa jumelle française.
Nogent-sur-Oise a décidé de mattre en pause sa relation avec la commune polonaise de Kraśnik. La ville de l'Oise, dirigée par le maire (LREM) Jean-François Dardenne, a condamné, dans un communiqué publié le 20 février, la politique menée par la ville de Pologne de 35 000 habitants avec laquelle est est jumelée depuis 2005.
En effet, comme nombre de collectivités polonaises, le conseil municipal de Kraśnik a adopté un arrêté discriminant à l'encontre des personnes LGBT, à savoir les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres. "La décision de Kraśnik est en pleine contradiction avec la position de la Ville de Nogent-sur-Oise," assène cette dernière qui, par conséquent, a suspendu son jumelage et donc ses échanges avec la ville polonaise.
Espérant "sincèrement que les échanges reprendront sur des bases humanistes", la Ville de Nogent-sur-Oise ajoute néamoins qu'elle est prête à aller jusqu'à rompre le jumelage à défaut d'obtenir "une compréhension réciproque".
Des zones "sans idéologie LGBT"
Ces résolutions anti-LGBT encouragent les pouvoirs publics à "ne pas soutenir d'actions faisant la promotion de la tolérance envers les personnes LGBT ni d'organisations œuvrant pour l'égalité des droits".Non contraignantes, elles sont mises en œuvre à trois échelles différentes, au niveau de municipalités, de comtés (ou powiat) et de provinces (ou voïvodies), qui forment ainsi des "zones sans idéologie LGBT" qui englobe la majeure partie du sud-est de la Pologne, notamment les voïvodies de Lublin, de Petite-Pologne, de Sainte-Croix et des Basses-Carpates. À grande majorité, ses résolutions sont prises par des élus issus du PiS, le parti conservateur au pouvoir depuis 2015.
Ces arrêtés formant ces "zones sans idéologie LGBT" ont été condamnés par l'Union européenne, dont la Pologne fait partie depuis 2004.