Ils sont 12. 12 para-athlètes picards sélectionnés en équipe de France pour participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Cécifoot, para-équitation ou encore rugby fauteuil... Faites connaissance avec ces sportifs d'exception.
Les Jeux paralympiques de Paris 2024 débutent le 28 août prochain pour s'achever le 8 septembre. La délégation française est composée de 230 athlètes français, engagés dans l'un des 22 sports représentés. L'objectif de la Fédération paralympique est de hisser la France dans le top 8 des pays médaillés avec 20 médailles d'or.
Un objectif que les para-athlètes picards pourraient contribuer à atteindre. Ils sont 12 à faire partie de l'équipe de France, qualifiés dans dix disciplines :
Le cécifoot de Précy-sur-Oise à l'honneur
Sur les 12 para-athlètes picards, pas moins de trois sont engagés dans l'équipe de France de cécifoot. Tous viennent du club de Précy-sur-Oise dont son fondateur et président, Fabrice Morgado, qui participe à ses premiers Jeux paralympiques. Une chance inespérée pour le sportif de 33 ans qui ne faisait pas partie de la sélection initiale : Fabrice Morgado a appris sa sélection le 5 août dernier en remplacement d'un joueur blessé.
Les deux autres joueurs isariens sont Khalifa Youmé, dont ce sont également les premiers Jeux paralympiques, et Alessandro Bartolomucci, gardien de but. Le rôle du gardien de but est essentiel puisque, étant le seul joueur voyant, il est chargé de guider à la voix ses coéquipiers :
Pour ces olympiades, l'équipe de France de cécifoot espère faire mieux qu'en 2021 à Tokyo où elle avait fini à la 8ème place. L'année dernière, elle a terminé 7ème lors des championnats du monde qui se tenaient à Birmingham en Angleterre. Cette année, elle a achevé sa préparation à Avion dans le Nord.
Réitérer l'exploit en or de Tokyo pour Lucas Mazur
Il va être très attendu sur les terrains para-badminton. Car Lucas Mazur est entré dans l’histoire de sa discipline en devenant champion paralympique en simple en para-badminton aux Jeux de Tokyo. Lors des mêmes Jeux, le licencié au club de Chambly dans l'Oise a récolté une médaille d'argent en double mixte avec Faustine Noël. Des victoires à ajouter à un palmarès déjà impressionnant puisque Lucas Mazur est triple champion du monde et multiple champion d’Europe en simple et en double mixte. Une hégémonie qu'il a bien l'intention de confirmer le temps des épreuves programmées du 29 août au 2 septembre :
Victime d’un AVC à l’âge de 3 ans qui lui a causé une malformation à la cheville, Lucas Mazur découvre le badminton au collège après s'être essayé au football puis au rugby. À 26 ans, il est l'un des grands espoirs de médaille de la délégation française.
Une Isarienne au stade de France pour le para-athlétisme
Le 24 juillet dernier, la jeune Compiégnoise de naissance apprenait sa sélection dans l'équipe de France de para-athlétisme après avoir réalisé les minima requis.
Championne de France du 400 m et du 200 m in door de 200 m en 2024, Sofia Pace s'entraîne à Nogent-sur-Oise avec Laurent Hernu, ancien décathlonien, deux fois sélectionné pour les JO en 2000 et 2004. La première échéance de celle qui vit aujourd'hui à Pont-Sainte-Maxence, ce sont les séries du 400 m dans sa catégorie T38, prévues le 6 septembre. Avec pour objectif de faire partie des six qualifiées pour la finale le lendemain. La catégorie T38 est celle réservée aux athlètes dont le mouvement et la coordination du bas du tronc sont légèrement limités, ou limités à un faible degré dans tout le corps ou sur un côté. Atteinte de sclérose en plaques, Sofia Pace présente une faiblesse dans tout le côté gauche de son corps et un manque de coordination.
Alexandra Saint-Pierre, n°2 mondiale en para-tennis de table
Elle n'a que 26 ans et un palmarès qui en dit long sur son talent : Alexandra Saint-Pierre est championne du monde en titre et vice-championne d'Europe de para-tennis de table en catégorie 5. Elle qui n'a repris le tennis de table qu'en 2019. Car Alexandra Saint-Pierre a tapé dans la petite balle jusqu'à 11 ans, âge auquel une maladie neurologique lui impose d'arrêter le sport.
Six ans plus tard, le sort s'acharne : elle est victime d'un accident de la route qui la laisse paraplégique. Après des mois de dépression, la jeune femme rencontre un médecin qui la pousse à reprendre une activité physique pour aller mieux. Alexandra ressort sa raquette de ping-pong et commence à enchaîner les victoires et les titres.
Autant dire que, pour ses premiers Jeux paralympiques, la jeune femme de 26 ans, née à Abbeville mais licenciée en Normandie, va être particulièrement observée.
Le développé couché, un nouveau défi pour Alex Adélaïde
Pendant de nombreuses années, Alex Adélaïde s'est illustré dans le para-athlétisme au niveau international. En 2015, il est médaillé de bronze en relais 4 x 400m aux mondiaux de Doha et participe, un an plus tard, aux Jeux paralympiques de Rio 2016. En 2022, il décide de se reconvertir dans le développé couché. Né à Chauny mais s'entraînant en Guadeloupe dont sont originaires ses parents, le sportif de 38 ans a rapidement enchaîné les très bonnes performances, améliorant jusqu'à deux records de France en 49 kg seniors avec une barre à 161 kg. En 2023, il est troisième par équipe aux championnats du monde à Dubaï.
Alex Adélaïde a obtenu sa qualification pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 le 23 juin dernier en Géorgie, où il a décroché une médaille d'argent par équipe.
Cédric Nankin, co-capitaine de l'équipe de rugby fauteuil
Avec son double titre de championne d'Europe, l'équipe de France de rugby fauteuil fait partie des favorites pour décrocher l'or aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
À sa tête, Cédric Nankin, surnommé la machine par ses coéquipiers. À 40 ans, le co-capitaine de l'équipe de France de rugby fauteuil participe à ses 3èmes Jeux paralympiques, après Rio en 2016 et Tokyo en 2021. Installé à Château-Thierry dans l'Aisne, il a découvert le rugby fauteuil il y a 15 ans grâce à l'un de ses coéquipiers, Ryadh Sallem. Atteint d’une agénésie congénitale, il est devenu au fil des années l’un des meilleurs défenseurs mondiaux et est considéré comme un leader naturel au sein de l'équipe de France.
Les Bleus joueront sur le prestigieux champ de Mars, à partir du 29 août, face à sept autres nations : le Royaume-Uni, le Japon, l'Australie, les États-Unis, le Canada, le Danemark et l'Allemagne. Cédric Nankin et ses coéquipiers affronteront le Danemark en match inaugural de cette compétition, qui s’annonce d’ores et déjà serrée.
5èmes Jeux paralympiques pour Didier Richard au tir
Athènes, Pékin, Rio, Tokyo et aujourd'hui Paris. À 59 ans, Didier Richard est un habitué des Jeux paralympiques. Son épreuve reine : le tir à la carabine à air comprimé à 10 mètres. Une catégorie dans laquelle le Saint-Quentinois, amputé d’une jambe en 1984, est multimédaillé : 36 fois champion de France, vice-champion du monde en 2022 et 2023 et champion d'Europe en 2018. Un palmarès qui fait de lui le 10ème paratireur mondial. Pour les Jeux paralympiques de Paris 2024, Didier Richard a une ambition claire : "Moi je voudrais avoir la plus belle des médailles : mon objectif, c'est l'or".
Rendez-vous sur le pas de tir de Chateauroux le 30 août pour l'entrée en lice de Didier Richard :
Guillaume Toucoullet, la référence mondiale en para-tir à l'arc
C'est l'un des meilleurs au monde. Et il est tellement bon que Guillaume Toucoullet s'est offert le luxe de figurer parmi les huit meilleurs archers valides du monde, en réussissant un tir à 70 mètres. Le Basque licencié à Compiègne tire pourtant à la bouche, avec une languette en cuir fixée à la corde. Il a perdu l'usage normal de son bras gauche à la suite d'un accident de moto en 2010.
Un handicap qui n'a pas entamé sa passion pour le sport, apparue dès son plus jeune âge. Après des débuts à la pelote basque, il se tourne à l'adolescence vers l'aviron. Un sport qu'il continuera à pratiquer après son accident en handisport la coque de l'équipe de France pour les JO de Rio en 2016. Il ne sera pourtant pas sélectionné pour aller au Brésil. C'est suite à ce différend qu'il abandonnera l'aviron définitivement, avant de découvrir le tir à l'arc, "complètement par hasard". "Je me suis arrêté devant un stand, se souvient-il, on m'a proposé de tirer, et comme le défi était fou, je l'ai relevé."
Vice-champion du monde, vainqueur de la Coupe d’Europe, neuf fois champion de France, Guillaume Toucoullet tire avec l'équipe Une valide des Archers de Compiègne et fait partie de l'équipe de France B valide. Après une prestation ratée à Tokyo où il finit 16ème, l'athlète va à Paris avec la ferme intention de montrer qu'il est effectivement la référence mondiale en para-tir à l'arc.
Cédric Denuzière au para-triathlon
Lorsque sa catégorie, PTS3, a été intégrée aux épreuves des Jeux paralympiques de Paris 2024, Cédric Denuzière s'est fixé comme objectif d'être sélectionné pour l'épreuve de triathlon. Une sélection obtenue fin juillet à force d'entraînements réguliers malgré le handicap dont souffre le sportif de haut niveau de 35 ans : atteint d'une malformation de naissance, sa jambe gauche est plus courte de 15 cm par rapport à la droite, qui doit être équipée d'une prothèse sur mesure.
Quelques jours plus tard, Cédric Denuzière faisait partie des porteurs de la flamme olympique à Laon lors de son passage à Laon :
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Au programme de l'épreuve qui se déroulera autour du pont Alexandre III : 750 mètres à la nage, 20 km à vélo et 5 km de course à pied pour le para-triathlon qui n'est une épreuve paralympique que depuis les Jeux de Rio en 2016.
Triple champion de France en 2019, 2022 et 2023, 3ème aux championnats du monde 2023, Cédric Denuzière ne compte pas faire de la figuration pour ses premiers Jeux paralympiques.
Vladimir Vinchon en para-dressage
C'est la troisième fois que le Saint-Quentinois est sélectionné en équipe de France pour les Jeux paralympiques, après Londres et Tokyo. Avec son cheval Pégase Mayenne, Vladimir Vinchon a comme objectif d'améliorer sa 6ème place en individuel en 2021. Les derniers résultats du binôme sont de bon augure : ils ont fini au pied du podium lors des championnats d’Europe à Riesenbeck en 2023 et conservent leur titre lors du championnat de France en fin de saison.
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Leur spécialité : le para-dressage. Une discipline à laquelle Vladimir Vinchon vient sur le tard pour pouvoir faire les Jeux paralympiques. Le cavalier licencié en Mayenne est en effet revenu à l'équitation après 10 ans d'arrêt par le saut d'obstacles, qui n'est pas une discipline paralympique.
Car il a fallu 10 ans au cinquantenaire pour remonter à cheval en 2006. Lui qui voulait être jockey depuis l'enfance, qui avait construit toute sa vie autour de l'équitation, a été victime d'un accident de la route en 1994. Amputé d'une jambe au niveau du fémur, après des mois de rééducation et de réadaptation à la marche avec une prothèse, Vladimir Vinchon a su revenir à sa passion.
Si vous souhaitez assister aux épreuves et soutenir les para-athlètes, il reste encore de nombreuses places en vente sur le site officiel de Paris 2024.