JO de Paris 2024 : "C’est l’amour de la compétition qui m’a fait choisir le pistolet", qui est Camille Jedrzejewski ?

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Au centre de formation de Bordeaux depuis ses 15 ans, l'athlète désormais âgée de 21 ans participera aux Jeux olympiques de Paris l'été prochain. Cette jeune athlète originaire de l'Oise revient sur son parcours d'excellence qui l'a mené à être vice-championne d'Europe de tir cette année.

Sur le pas de tir, Camille Jedrzejewski entre dans son monde. Elle répète ses gammes au millimètre, à la seconde près. Chaque geste, chaque inspiration a son importance jusqu'à la pression de la détente. L'objectif : viser le milieu de la cible et obtenir un 10.

Sa passion pour la discipline est née lorsqu'elle avait 15 ans, grâce au pentathlon qu'elle a pratiqué au club de Noyon (Oise), d'où la jeune femme de 21 ans est originaire. "Avant, je faisais de l'escrime, de la natation, de l'équitation, de la course à pied et le tir au pistolet. J'étais assez doué au tir au pistolet".

En compétition, elle s'en sortait avec de bons scores : "j'aimais bien le stress, je me débrouillais bien et j'ai voulu continuer". Elle a rejoint l'équipe de France à Bordeaux à l'âge de 15 ans pour s'entraîner. "Ça fait 7 ans que j'y suis", précise-t-elle.

"C’est l’amour de la compétition qui m’a fait choisir le pistolet"

Camille Jedrzejewski a fait plusieurs compétitions aux côtés de sœur et "je suis tombée amoureuse du pistolet grâce à la compétition". Aujourd'hui encore, elle apprend à découvrir la discipline et estime ne pas avoir fait encore le tour. "Je trouve que ça me challenge tous les jours", constate l'athlète.

La jeune femme a également choisi le tir car elle y arrivait "bien", "parce que j'ai adoré découvrir la compétition de haut niveau. Je n'étais pas faite pour faire du sport de haut niveau quand je faisais du pentathlon". Mais en choisissant le tir, elle est devenue athlète "du jour au lendemain", pratiquant son sport quotidiennement, "de façon rigoureuse à préparer mes compétitions, et c'est comme ça que j'ai basculé d'une athlète de club à faire du haut niveau".

À ses yeux, ce sport est "tellement exigeant, tellement précis, c'est tellement fin, je trouve que ce n'est jamais pareil, on peut toujours aller chercher plus, que ce soit dans les sensations ou même dans le score", ajoute-t-elle. Elle note que "le score parfait n'a pas encore été réalisé et ne le sera peut-être jamais, mais c'est ce vers quoi tend chaque tireur. On n'a pas de limite de précision, de sensation, on peut ressentir des choses parfaites alors que c'est un peu à côté. Des fois, c'est plus compliqué que ça semble l'être et c'est ce qui m'attire principalement dans cette discipline".

Ses premiers Jeux olympiques

Sauf retournement de situation, la jeune femme de 21 ans va participer à ses premiers JO à Paris grâce à sa médaille d'argent obtenue aux championnats d'Europe de tir à 10 mètres, à Tallinn, en Estonie, le 10 mars dernier. Cette deuxième place a été synonyme de quota olympique supplémentaire pour la France.

"J'étais déjà très fière d'obtenir ce quota pour les Jeux de Paris, ça représente beaucoup de travail, ça fait 7 ans que je suis ici et ça fait à peu près 11 ans que je fais du tir en compétition, donc c'est une étape supplémentaire de franchie", se réjouit Camille Jedrzejewski.

Mon entraineur était fier, ma famille était encore plus fière de moi.

Camille Jedrzejewski

Pour elle, le vrai objectif se trouve aux Jeux olympiques. "J'étais fière et même émue de décrocher ce quota, j'ai terminé vice-championne d'Europe derrière la championne olympique". Cette victoire lui a permis de se sentir au plus près des champions et lui a donné confiance pour la préparation aux JO.

Pour l'heure, elle ne se fixe pas d'objectif car elle ne souhaite pas se mettre de limite. "Je pense que le Jour-J parlera pour lui-même". À ce stade, son objectif principal est d'arriver en forme mentalement et physiquement : "je sais que ça va être une belle compétition avec beaucoup d'enjeux, de stress, mais je serai prête pour ça. Je pense que les Jeux olympiques sont avant tout un objectif de carrière".

L'athlète sait qu'elle en vivra "sûrement d'autres". Ceux de l'année prochaine seront ses premiers et elle aimerait arriver en finale. "Évidemment, après, décrocher une médaille... Je verrai ! J'espère, mais il ne faut pas avoir peur d'avoir des ambitions dans sa préparation".

"Je ne vais pas à l'école en présentiel"

Pour autant, la numéro 1 française à 10m n'en oublie pas ses études. Elle suit une formation de kinésithérapeute dont le planning a été aménagé pour qu'il s'adapte au mieux à son quotidien d'athlète.

Cette année est néanmoins différente des autres. Camille Jedrzejewski ne suit pas ses cours en présentiel et ne passera pas ses partiels avant janvier 2025. "Ça me laisse du temps et de l'organisation. Je travaille à peu près deux fois par semaine, deux heures, ça fait quatre heures par semaine où je revois les cours que j'ai faits et je m'avance pour quand je reprendrai".

Se replonger dans les livres, "ce n'est pas facile quand on est dans le rush à enchaîner des stages et des compétitions, je pars beaucoup en déplacement". La jeune femme est en compétition et en stage une fois par mois. Mais elle trouve dans ses séances de révision "un moment qui est pour moi, où j'arrive à me poser, je me concentre sur autre chose que forcément le tir ou le sport de haut niveau".

La taille du guidon, c’est moi qui l’ai choisie avec ce que j’ai envie de voir en cible. (...) Si quelqu’un prend mon pistolet, il ne fera pas un 10 parce que c’est ma vue qui est adaptée à mon pistolet, l’endroit où je vise. (...) Et du coup mon pistolet m’appartient, c’est le mien, et je le chouchoute comme un athlète prend soin de son matériel.

Camille à propos de son arme

"J'ai pris mon autonomie plus tôt que les lycéens classiques"

Camille Jedrzejewski semble habituée à ce rythme aménagé. Elle a rejoint le CREPS (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive) de Bordeaux, une structure connue pour l'excellence de son pôle tir, dès l'adolescence. "Ici, j'ai trouvé mon stand de tir pour m'entraîner auprès de l'équipe de France avec l'entraîneur notamment, toutes les ressources techniques, les munitions, la ciblerie de compétition, etc."

Et au-delà de tous ces avantages matériels, il y a aussi le fait d'être entouré par des coéquipiers de l'Equipe de France "qui étaient bien meilleurs que moi, donc ça m'a tiré vers le haut. J'ai pris mon autonomie plus tôt que les lycéens classiques mais je ne regrette pas du tout, et c'est vraiment un super endroit pour s'entraîner".

Elle peut compter sur le soutien de son entraîneur, de la responsable du pôle, "il y a mon école de kinésithérapie avec les gens de la formation, mes professeurs. Ensuite, je suis accompagnée par ma psychologue préparatrice mentale depuis que je suis arrivée en 2018". L'athlète est également suivie par un kinésithérapeute et un préparateur physique.

L'année 2024 de Camille Jedrzejewski s'annonce riche. En plus de sa première participation aux JO de Paris l'été prochain, elle sera présente aux championnats d'Europe de 10 et 25 mètres au mois de mai.

Avec Anthony Halpern / FTV

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