Madeleine Malonga a grandi à Chambly dans l'Oise et va participer aux Jeux olympiques 2024 à Paris. Elle a déjà remporté la médaille d'argent aux JO de Tokyo en 2021. Retour sur un parcours brillant.
La Fédération française de judo a choisi, vendredi 5 avril, de sélectionner Madeleine Malonga pour représenter la France dans la catégorie "moins de 78 kilos" aux Jeux olympiques de Paris 2024.
La décision de la fédération a été validée par le Comité national olympique et sportif français vendredi 12 avril. Cette sélection est une reconnaissance du parcours de cette judoka de 30 ans, pour qui tout a commencé dans le sud de l'Oise, à Chambly.
De Chambly à Amiens, une enfance consacrée au judo
Madeleine Malonga, surnommée "Mado" par ses fans, était toute jeune lorsqu'elle a commencé le judo, un peu par hasard. C'est en 2011, à l'âge de 17 ans, qu'elle raconte pour la première fois son histoire au micro de France 3 Picardie.
"J'avais huit ans, j'avais commencé par faire de la danse, mais ça ne me plaisait pas, se souvient alors la jeune femme. Sur un coup de tête, comme ça, je me suis mise au judo. Ma voisine en faisait, je me suis dit que j'allais en faire avec elle."
Rapidement, elle est repérée et intègre le pôle espoir d'Amiens. Elle a 14 ans et doit alors quitter Chambly, sa famille, son collège et ses amis. Un déchirement qu'elle évoque comme "le plus gros sacrifice" de sa jeunesse. C'est finalement son père qui réussit à vaincre ses réticences : "Mon père m'a proposé d'y aller juste une semaine, pour voir. Au bout de deux jours, j'ai adoré !"
Un souvenir enthousiaste que Madeleine Malonga confirme lorsque nos équipes la retrouvent en 2019, elle a alors 25 ans et se prépare aux championnats du monde : "Franchement, c'est les meilleures années. J'espère que, quand j'aurai des enfants, je pourrai les envoyer en pôle, car on grandit tellement, c'est vraiment génial."
Des objectifs en or
Entraînements quotidiens, régime surveillé, pression de la performance, la jeunesse de Madeleine Malonga est très éloignée de celle que vivent la plupart de ses camarades. Mais elle a un objectif en tête : se hisser, à la force de son travail, jusqu'à l'or olympique.
"Au fond de moi, ça m'habite tellement, c'est tellement puissant que j'arrive à me relever, me lever tous les matins et repartir à l'entraînement, même si parfois, je n'en peux plus, que je voudrais partir en vacances et dire "merde". Mais non, c'est plus fort que tout. Sincèrement, c'est au plus profond de mon être", livre-t-elle en 2019.
Deux mois après cette interview, elle est sacrée championne du monde. Au sortir de la compétition, des larmes inondent ses joues alors qu'elle tente de répondre aux journalistes. "Je pense que je vais pleureur pendant 15 jours, mais tant pis, franchement, je suis fière de moi !", jubile-t-elle.
Ce titre mondial, elle le décroche dans un combat face à la japonaise Shori Hamada. C'est aussi face à cette adversaire redoutable qu'elle s'incline, deux ans plus tard, à la finale des Jeux Olympiques de Tokyo.
À l'époque, elle ne s'en cache pas : elle voulait l'or, pas l'argent. Mais la déception laisse rapidement place à la réalisation de l'incroyable performance qu'elle vient d'accomplir.
Un retour à la maison Magique ✨🇫🇷
— Madeleine Malonga (@MadoM_longa) August 4, 2021
Merci à tous pour votre accueil de folie. Célébrer ces médailles avec vous était juste WOUAAAW ! Une chose est sûre, je m’en rappellerai de cette journée. 🤍
Merci, merci, merci ✨
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Vendredi 5 avril 2024, la Fédération française de judo décide donc de lui accorder une deuxième chance de participer à cette compétition, au détriment de sa rivale Audrey Tcheuméo. Décision validée par le comité national olympique et sportif français une semaine plus tard. Elle rejoint ainsi les 13 judokas français sélectionnés pour ces Jeux.