Mylène Troszczynski, candidate RN aux élections sénatoriales 2023 de l'Oise, accusée de détournement de fonds publics

Tête de liste du Rassemblement national (RN) aux élections sénatoriales 2023 dans l'Oise, Mylène Troszczynski fait partie des 27 membres du RN contre lesquels le parquet de Paris a requis un procès dans l'affaire des emplois fictifs au parlement européen.

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Le 18 septembre, le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle, c’est-à-dire la tenue d'un procès, contre 27 membres du Rassemblement national (RN) dont Mylène Troszczynski. Elle était à la tête de la liste du parti d'extrême droite candidate aux élections sénatoriales 2023 dans l'Oise.

Mylène Troszczynski est accusée de détournements de fonds publics par la justice française. Elle bénéficie, comme tous les autres accusés, de la présomption d'innocence.

Le 20 septembre dernier, le président du parti Jordan Bardella était présent pour la soutenir lors d'une conférence de presse à Ressons-sur-Matz. Avec 146 suffrages recueillis, soit 6,27% des voix, l'ancienne eurodéputée n'a finalement pas été élue. 

Qui est Mylène Troszczynski ?

Née à Chauny dans l'Aisne, Mylène Troszczynski étudie l'histoire puis devient conseillère en communication jusqu'en 2014. Elle est par ailleurs la belle-fille du leader historique du parti d'extrême droite en Picardie, Michel Guiniot, député de la sixième circonscription de l'Oise.

En 2007, elle devient suppléante aux élections législatives dans la quatrième circonscription de l'Oise.

En 2010, elle est élue conseillère régionale de Picardie sur la liste conduite par son beau-père Michel Guiniot. Elle reste conseillère régionale (de Picardie puis des Hauts-de-France) jusqu'en juillet 2021.

Elle est la candidate d'extrême droite aux élections législatives de 2012 dans la quatrième circonscription de l'Oise, où elle obtient un peu plus de 20% des voix. Deux ans plus tard, elle est tête de liste du FN aux élections municipales de Senlis, où elle réunit 9,6% des suffrages.

Elle devient finalement députée européenne en 2014 et occupe cette fonction jusqu'en 2019, en parallèle de ses fonctions de conseillère régionale. 

Des ennuis avec la justice en 2017

En 2017, Mylène Troszczynski avait déjà dû rembourser 56 554 € au Parlement européen, au titre des salaires de deux de ses assistants, dont elle n'avait pas pu prouver qu'ils effectuaient bien le travail prévu dans leurs contrats, entre 2014 et 2015. 

Toujours en 2017, son immunité parlementaire était suspendue et elle était poursuivie par le parquet de Bobigny pour "diffamation publique à caractère raciste" et "provocation à la haine et à la violence" pour la diffusion d'un montage photographique sur X (alors nommé Twitter) en 2015. En avril 2018, le tribunal de grande instance de Bobigny la renvoie devant le tribunal correctionnel. Son dernier pourvoi en cassation a été rejeté en 2020

Une vieille affaire qui s'accélère 

Sur le banc des accusés dans l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (FN), aujourd'hui rebaptisé Rassemblement national, et Bruno Gollnisch, ancien numéro 2 du parti, sont aussi présents. Le parquet de Paris indique dans son réquisitoire que : "les peines encourues sont 10 ans d’emprisonnement, et une amende de maximum 1 million d’euros ou du double produit de l’infraction."

Les accusations de détournements de fonds européens remontent à 2015, suite à un signalement réalisé par Martin Schulz, membre du parti social-démocrate allemand et alors président du Parlement européen. Il s'était rendu compte que l'organigramme du parti d'extrême droite présentait vingt de ses membres comme assistants au Parlement européen alors qu'ils occupaient en même temps des postes importants au sein du parti.

Martin Schulz avait alors saisi la justice française et les perquisitions qui s'en sont suivies ont permis la découverte de documents accablants. Le RN a déposé de nombreux recours contre cette procédure, mais ils ont tous été épuisés.

Le 21 septembre 2023, Marine Le Pen remboursait de son propre chef les 330 000 € qui lui étaient réclamés par le Parlement européen dans le cadre de cette affaire depuis 2017, afin d'éviter une saisie.

Le Parlement européen estime son préjudice total à 7 millions d'euros pour la période 2009 - 2017.

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