Le deuxième samedi du mois de mars marque le début de la saison de la pêche. Un moment attendu pour de nombreux pêcheurs sauf pour ceux du Thérain, rivière traversant l'Oise. Les associations de pêche du territoire redoublent d'efforts pour garder leurs membres, inquiets de la situation.
Cinq mois après la pollution du cours d’eau du Thérain, dans l’Oise, où une cuve d’ammoniac avait été renversée, certains pêcheurs sont toujours aussi inquiets. Et l’ouverture de la saison de pêche, le 11 mars, n’a pas réussi à remotiver les troupes pour pratiquer de nouveau. Certaines associations de pêche ont même perdu plus de la moitié de leurs adhérents.
Des adhésions en baisse
Près d'un cours d'eau dans l'Oise, deux pêcheurs, avec trente ans de bouteille, appâtent la truite. La pollution des derniers mois ne les effraie pas. "J'ai toujours pêché, je ne vais pas arrêter parce qu'il y a eu une pollution hein", s'exclame un. Son acolyte ajoute : "On est rassurés avec les prélèvements qu'il y a eus, donc ça devrait aller..."
Mais cette sérénité n'est pas au rendez-vous de tous les pêcheurs. Cinq mois après la contamination du Thérain à l’ammoniac, certains restent inquiets, notamment sur l’état la rivière, encore en convalescence. À Songeons, d’où est partie la pollution en octobre 2022, l’association de pêche locale a perdu deux tiers de ses adhérents. Elle est certaine que la pollution a un rôle à jouer.
"Il y a un pêcheur qui m’a demandé si les truites étaient consommables. J’ai dit pas de problème, tu peux manger les truites, il n'y a aucun risque. Les gens pensent que les truites sont immangeables", explique Michel Gallet, président de l'association de pêche de Songeons.
"On va perdre nos sociétés de pêche si ça continue comme ça"
Certaines associations revoient le tarif de leurs adhésions à la baisse pour garder leurs membres comme à Milly-sur-Thérain, ville voisine de Songeons. La situation préoccupe la Fédération départementale. Elle pointe du doigt une multiplication des épisodes de pollution : deux contaminations majeures en moins de cinq ans.
"On va perdre nos sociétés de pêche si ça continue comme ça. Qui me dit que demain, après-demain, ou dans 10 jours, il n'y aura pas une autre problématique ? Donc, on retombera toujours dans le même système de pollution", se désole Daniel Desauty, vice-président de la Fédération de pêche de l'Oise.
Dans les prochaines semaines, la Fédération promet de faire un point des adhésions avec les sociétés de pêche.
Avec Kévin Helies / FTV