Durant la Première Guerre mondiale, la Picardie a subi de très nombreuses et très lourdes destructions. Par conséquent, certaines villes ont été entièrement reconstruites, et sont aujourd'hui de véritables musées d'art déco à ciel ouvert.
L’art décoratif est, par excellence, le style des années 1920. Ce courant architectural et artistique exprime une certaine modernité, en utilisant des matériaux disparates, dont le béton. Les façades affichent bow-windows, fenêtres, hublot ou frontons. Et des éléments décoratifs tels que la mosaïque, le fer forgé ou le vitrail.
Dans l'Aisne
- Chauny
Elle a été la première ville de France à disposer d’un plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension lors de sa reconstruction en 1918. L’architecte Charles Luciani, enfant du pays, remporte le concours en 1926 et les travaux débutent en 1930. Avec le musée municipal, la ville vous propose un guide pour découvrir à pied tous ces lieux et bâtiments : de la place de l’hôtel de ville, au square Foch, en passant par le marché couvert ou encore le palais de justice.
Une fois à Chauny, n’hésitez pas à poursuivre votre balade jusqu’à Tergnier (à seulement 8 km), pour découvrir la place Carnegie, l’hôtel de ville et l’église de Fargniers.
- Saint-Quentin
Saint-Quentin est réputée pour être "la ville la plus art déco de France". Chaque rue du centre-ville possède sa touche art déco : grands magasins, édifices publics, salles de spectacle ou maisons privées. On dénombre encore aujourd'hui 3 000 édifices comportant des éléments de ce style dont 277 entièrement art déco.
L’office de tourisme organise des visites guidées, et propose aussi des promenades en autonomie avec location d’audioguide.
Dans la Somme
- Amiens
La reconstruction d’Amiens a débuté dès novembre 1918 par un plan d’alignement, d’embellissement et d’extension confié à l’architecte Louis Duthoit. Plan qui a donné naissance à un centre-ville moderne, dont les réalisations art déco de la rue Ernest Cauvin avec ses immeubles et son cinéma, les Grands garages de Picardie à l’angle de la rue des Trois Cailloux, où l’on retrouve aussi le magasin des Galeries Lafayette.
Et un peu plus loin, l’Académie des Beaux-arts (l’actuel conservatoire à rayonnement régional). L’art déco amiénois, ce sont aussi les monuments funéraires du cimetière de la Madeleine.
- Albert
Presque entièrement détruite au sortir de la Première Guerre mondiale, la ville d’Albert a été reconstruite en version art déco avec une touche de style régionaliste.
Majoritairement dans le centre-ville (rues Gambetta et Curie, sur la place des Armes), elle compte au total 250 façades couvertes de mosaïque, bow windows, vitraux et autre fer forgé (visite sur réservation à l’office de tourisme du pays du Coquelicot).
Dans l'Oise
- Sempigny
Dans ce département, l’art déco est moins présent, mais pas absent pour autant. À Sempigny, l’église Saint-Éloi, reconstruite en 1920, comporte diverses références art déco, dont son clocher, ainsi que son autel et ses fonts baptismaux décorés de mosaïque, ainsi que ses vitraux.
À 7 km de là, l’église Saint-Géry de Varesnes, reconstruite elle aussi en 1920, offre des éléments art déco en façade, dont sa croix en pierre et mosaïque. À l’intérieur, les chapiteaux décorés dans ce style valent également le détour.
- Beauvais
L’art déco est souvent confondu avec l’art nouveau, et c’est à Beauvais que vous pourrez voir la différence entre ces deux styles, avec les nombreuses céramiques qui décorent encore les façades de l’avenue Victor Hugo.
Mais aussi, rue de Calais, la maison Gréber, du nom de cette famille d’illustres céramistes ayant marqué les XIXe et XXe siècles.
Avec Stéphanie Maréchal / FTV