Les difficultés d’approvisionnement en essence dans les Hauts-de-France toucheront-elles les clubs sportifs de la région ? Dans le monde amateur du football, le flou plane dans certains clubs qui anticipent la panne sèche. Une crainte qui ne concerne pas le club de cyclisme, Roubaix Lille Métropole, en déplacement hors de la région.
"Ce weekend, on n’a pas de chance. On a quatre déplacements dans le Nord. Et un dans le fin fond de l’Oise", déplore Abdelkader Sahnoun, le correspondant de l’AS Beauvais Oise. Le club a anticipé, en remplissant les deux minibus d’essence, "au cas où l’autocariste soit en panne".
Cette crainte illustre ce que peuvent redouter les clubs sportifs, alors que 30% des stations des Hauts-de-France sont en difficulté, la région la plus touchée de France.
De plus, il s’agit d’un week-end de Coupe de France pour les équipes de football, avec des déplacements parfois plus longs qu'à la normale. Du côté du district de la Somme, "le sujet n’a pas été abordé". En cas de non-possibilité pour un club de déplacement, "c’est la commission compétente, en fonction des éléments" qui doit trancher explique Didier Bardet, le président délégué du comité directeur du district de football de la Somme.
"Que tout le monde tombe en panne d’essence ça me paraît peu probable", continue-t-il. Mais il reconnaît qu’ "un arbitre peut avoir des difficultés". Face à cette possibilité, un protocole est prévu. "Dans ces cas-là, ils sont trois (arbitres) convoqués. Il y a un assistant qui prend le sifflet, si l’arbitre central n’est pas là. Après ce sont des bénévoles qui sont tirés au sort" pour assister ce dernier.
Le covoiturage afin de limiter les risques
Afin d’assurer le déplacement dans le Nord-Pas-de-Calais, à Etaples, dans le cadre du 5e tour de la Coupe de France, et garantir les déplacements des autres équipes, l'AS Beauvais Oise a fait le plein d’essence des deux minibus jeudi 6 octobre. Mais Abdelkader Sahnoun a rencontré des difficultés. "Vous ne pouvez prendre que 30 litres maximum. Hier (mercredi), c’était 40 litres. La caissière m’a dit qu’en ce moment, ils vendent 40 000 litres d’essence par jour", explique le bureau du club. "Donc pour faire le plein, on est obligé de faire plusieurs passages, c’est un peu compliqué."
Pour les équipes jeunes, le système de covoiturage mis en place au niveau des parents empêchera sûrement la mauvaise surprise. Ce processus a été initié dans le club isarien pour une raison environnementale. "Ce sont les éducateurs qui gèrent ça. Ils envoient des messages aux parents par téléphone. Ils remplissent les voitures au maximum. Il y a une indemnité au sein du club qui est mis en place auprès des parents."
Une manière de fonctionner qui va de soi afin d'impliquer ces derniers dans la vie du club. "Sans les bénévoles, un club n’est rien. Obligatoirement, il faut les parents", rappelle Abdelkader Sahnoun.
Roubaix Lille Metropole n'a pas à faire le plein dans la région
Autre terrain, autre sport, celui du cyclisme. L’équipe amatrice Roubaix Lille Métropole évolue jeudi sur les routes de Paris-Bourges, avant celles de Paris-Tours, dimanche 9 octobre.
"On avait une partie des coureurs qui était en Belgique mardi. Donc ils sont partis de la Belgique vers Gien, dans le Loiret, pour le départ de Paris-Bourges", raconte Laurent Sanson, chargé de la communication de l'équipe nordiste. Ainsi, ils ont pu éviter les problèmes d'approvisionnement, en faisant le plein de l’autre côté de la frontière.
De plus, le gros camion et le bus de l'équipe se trouvent dans l’Ouest de la France depuis dix jours. Une région moins touchée par les stations d’essence en difficultés pour le moment. À l'échelle nationale, 12% des stations essence le sont.
Il s'en est fallu de peu. La dernière course dans les Hauts-de-France, Paris-Chauny, s'est déroulée il y a quinze jours. Pour l'équipe, le week-end est assuré. Et en cas de manque d'essence ce dimanche, la panne n'aura que peu d'effets puisque la saison se termine à l'issue de Paris-Tours.