La députée de La République en Marche a de nouveau, ce samedi, provoqué les foudres de la majorité en comparant, sur Twitter, les couches industrielles toxiques et les familles "sans père".
Agnès Thill est en croisade contre l'extension de la PMA à toutes les femmes - annoncée par le gouvernement pour cette année - et ce samedi 26 janvier, la député LaREM de l'Oise a remis de l'eau (sale ?) dans son moulin. Après avoir comparé la souffrance des femmes seules à celle des "droguées", après avoir annoncé "l'éviction des pères de la société" ou encore "l'éclosion d'écoles coraniques", elle a établi un nouveau parallèle discutable.
En référence aux mesures demandées par le gouvernement aux fabricants de couches-culottes, après la publication d'un rapport alarmant de l'ANSES (Aagence nationale de sécurité sanitaire), Agnès Thill réclame le même "principe de précaution" pour la PMA étendue, "tant qu’on n’est pas sûrs que naître sans père est mieux pour l’enfant".
C’est parfait ce principe de précaution. Le principe de précaution vaut pour tout, je m’en réjouis. Et si on le faisait aussi valoir pour #pmapourtoutes tant qu’on n’est pas sûrs que naître sans père est mieux pour l’enfant? @agnesbuzyn https://t.co/MxXVfI6ff1
— Agnès Thill (@ThillAgnes) 26 janvier 2019
Vague d'indignation
En moins de 24 heures, le tweet a reçu près de 400 réponses. Des commentaires souvent marqués par le dégoût. Celui du journaliste Marc-Olivier Fogiel par exemple, qui "préfère ne pas exprimer le fond de (sa) pensée" au risque "de déraper". Les propos de l'élue picarde ont suscité un vent d'indignation qui traverse surtout sa propre famille politique.
"Si c'est le bonheur des enfants qui t'intéresse, je tiens à ta disposition une revue de littérature scientifique internationale sur plus de 20 ans (par contre c'est pas en latin) qui montre que les enfants nés par PMA vont bien et qu'ils te remercient de ne pas parler en leur nom", s'agace Olivier Véran, député LAREM de l'Isère.
Aurore Bergé, porte-parole du groupe de la République en Marche à l'assemblée, n'hésite pas non plus à tancer sa collègue : "Chère Agnès, rien ne justifie d'insulter des milliers de familles homoparentales ou monoparentales. Rien. Jamais." "Agnès nous n’avons pas été élu-e-s pour hiérarchiser les familles, rappelle la députée LaREM de l'Essonne Marie-Pierre Rixain. Combien de temps encore vas-tu blesser des mères, des pères de notre pays ? Ça suffit."
Séchée par le porte-parole du gouvernement
Alors que le cas de la députée était officiellement étudié mardi par son groupe parlementaire, certains n'hésitent plus à réclamer publiquement l'exclusion de la Picarde. Même le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, prend position en lui répondant ceci : "Du bon usage du principe de précaution : partir peut-être?.."
La stratégie du pire donc.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 27 janvier 2019
La provocation permanente en méprisant des parents et leurs enfants.
Du bon usage du principe de précaution: partir peut-être?...@ThillAgnes @enmarchefr https://t.co/h8tqSc8tLZ
Institutrice de profession et catholique de confession, Agnès Thill semble prête à l'exclusion de son parti et de son groupe parlementaire, pour ne pas voir son nom associé à l'extension de la PMA.
Une extension pourtant recommandée par la mission de l'Assemblée nationale sur la bioéthique. Elle devrait être inscrite dans la prochaine loi bioéthique, cette année.