Dans l'Oise, un producteur de pomme de terre bio propose aux particuliers de les ramasser eux-mêmes pour seulement 1,10€ le kilo. Une manière de renouer avec les traditions pour lui et une astuce anti-inflation pour ses clients, venus nombreux.
C'est une pratique qui est devenue de plus en plus courante : cueillir soi-même ses fruits et ses légumes. Ici, chez Pascal d'Heygere, à Wacquemoulin dans l'Oise, on ramasse des pommes de terre.
1,10€ le kilo pour des patates bio, une bonne affaire pour la dizaine de ramasseurs venus ce jour-là. "Si vous allez acheter un kilo de pommes de terre bio dans le commerce, c'est pas loin de 3 euros, donc c'est vraiment intéressant", confie Maria, une cliente.
Une machine à cultiver la terre des années 20
Si ces pommes de terre coutent moins cher, c'est parce que Pascal d'Heygere utilise une machine achetée d'occasion qui date des années 1920. "Je l'ai achetée chez un collectionneur, explique-t-il. Elle est faite normalement pour être traînée par un cheval. C'est quelque chose d'assez étonnant, d'assez simple et qui n'abime pas du tout les pommes de terre. J'ai vu tourner ce type de machine quand j'étais enfant et en avoir une, c'était quelque chose d'assez inattendu."
Un retour en enfance aussi pour Jean-Claude, retraité, qui se souvient avoir ramassé des pommes de terre en famille quand il avait 7 ans. "Je suis fils d'agriculteur donc cela permet aussi de se remémorer ce que l'on faisait dans le temps."
Retrouver du sens dans son travail
Pascal d'Heygere a fait le choix d'une agriculture biologique et à petite échelle, il y a six ans. "J'ai fait de la pomme de terre pour un grossiste, j'ai perdu de l'argent. C'est compliqué parce qu'on fait intervenir des prestataires, on fait planter, on fait arracher, on paye beaucoup de monde et à la fin, il ne nous reste pas grand-chose. Donc comme j'avais envie de faire de la pomme de terre, j'ai réduit à très peu, je me suis équipé de matériel d'occasion et j'avais envie de reprendre le contact avec les gens."
Un changement de vie risqué, mais qui lui permet d'être au plus proche des consommateurs. "Ça vaut le coup de se fatiguer un peu pour savoir ce que l'on va manger, affirme Yves, venu ramasser les pommes de terre. On a fait trois quarts d'heure de route pour venir ici."
De quoi redonner du sens à cet agriculteur passionné. "J'ai des gens qui sont venus de Douais, de Marseille-en-Beauvaisis, il y a une heure, une heure et demie de route pour venir ici, sourit Pascal d'Heygere. Quand je faisais les pommes de terre pour un industriel, je remplissais mes caisses, je les mettais dans un semi et voilà. Maintenant les gens sont contents je pense et on leur offre même le café avant de partir."
Sourire aux lèvres, chacun repart avec ses kilos de pomme de terre. La prochaine récolte est prévue pour le 4 octobre.
Avec Victoire Panouillet / FTV