Les numéros d'urgence, les gestes pratiques, qui appeler, que faire face aux violence intra-familiales : autant d'informations présentes désormais sur les sachets des pharmacies de l'Oise. Une initiative en partenariat avec la gendarmerie du département qu'approuve Julie Jérôme, une ancienne victime.
Il y a le 17. Le 114. Mais aussi le 119 ou encore le 3018. Autant de numéros désormais visibles des clients des pharmacies de l'Oise. Ils sont imprimés sur les sachets distribués par près de 200 officines. Dessus figurent également toutes les informations utiles à savoir dans les situations de violences intra-familiales. Bien plus qu'un simple sachet, à destination des victimes ou des témoins.
Julie Jérôme n'a pas bénéficié de ce nouveau dispositif. Mais cette jeune femme, ancienne victime de violences intra-familiale porte un regard pertinent sur une initiative conduite en partenariat avec la gendarmerie de l'Oise. Même si beaucoup d'éléments sont présents sur le sachet (peut-être un peu trop ?), elle est convaincue "que ça va interpeller".
Tout le monde est concerné
À 34 ans Julie vit dans la commune de Oisemont. Elle sait que les violence intra-familiales sont encore un tabou. Encore plus en milieu rural.
Son histoire est à la fois très particulière et se retrouve dans celle de nombreuses femmes. Pendant de longs mois elle est victime de violences conjugales, psychiques et physiques, de la part de son compagnon. Il y a trois ans, elle décide de rompre avec le cycle infernal des coups. Elle explique son parcours à Léna Malval et Emilie Montcho pour France 3 Picardie.
Julie Jérôme a su trouver le courage de faire appel à un gendarme de la brigade des protections des familles. Il était déjà intervenu chez elle. Quand elle décide de quitter enfin son domicile, elle porte plainte. Mais elle le dit et le redit devant la caméra de notre équipe : "ce n'est pas facile de franchir les portes de la gendarmerie".
La force et la détermination de cette jeune mère de famille sont aussi au service des autres. Elle a ouvert une ligne d'écoute, elle communique et partage son expérience sur une page Facebook, Passer'elle 80.
Pour Julie Jérôme, les pharmacies de l'Oise vont désormais jouer un rôle déterminant dans la prévention des violences intra-familiales, car elles vont pouvoir accompagner au plus près, les victimes ou les témoins.
Le Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex relayé sur sa page par Julie, établit à 38 le triste décompte du nombre de féminicide depuis le début de l’année en France. Dans l'Oise, 100 000 sachet anti violences intra-familiales seront disponibles. Une démarche qui pourrait très vite s'étendre à l'ensemble de la région Hauts-de-France.