Un souterrain datant de la 1ère Guerre mondiale mis au jour dans l'Oise : "tout est resté dans son jus depuis mars 1917"

Passionnés par la 1ère Guerre mondiale, des membres de l'association ASAP 14-18 ont mis au jour une galerie de mines allemande dans l'Oise, qui n'avait pas été ouverte depuis 106 ans. C'est la 5e découverte en moins de deux ans. Leur objectif : "toucher du doigt l'Histoire".

L'entrée du souterrain ressemble à celle d'un terrier. Pour y descendre, il faut un équipement de spéologie. Et au terme d'une descente quasiment à pic, c'est une plongée dans l'Histoire. 

Dès la fin de l’année 1914, le front de la 1ère Guerre mondiale se stabilise sur près de 800 km. Et ce qu’ils ne parviennent pas à gagner en surface, alliés et forces de la Triple-Alliance vont essayer de le conquérir sous terre. C'est la guerre des mines. Des souterrains creusés sur des kilomètres par la main de l'homme pour attaquer ou miner l'ennemi. Une stratégie nouvelle qui a laissé un ensemble de vestiges et de traces rupestres.

Et c'est l'un de ces souterrains de la première guerre mondiale que les membres d'ASAPE 14-18 ont découvert en août dernier dans un bois de l'Oise : une galerie de mine de 122 mètres de long répartie sur 3 niveaux.

"Toucher du doigt l'Histoire"

Composée de passionnés par la 1ère Guerre mondiale, l'association ASAPE 14-18 mène de vrais travaux de recherches historiques pour retrouver ces souterrains de soldats, abris, dépôts de munitions, lieux de vie. Ils découvrent les traces du passage des soldats et transmettent cette période au plus grand nombre. Leur objectif : "toucher du doigt l'Histoire".

Autorisés par les archéologues professionnels de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), les membres de cette association n'ont pas chômé depuis octobre 2019. Ils ont découvert un nouveau souterrain en août 2021. C'est la cinquième découverte en moins de deux ans. Une galerie de mine, un souterrain de soldats allemands de 122 mètres de long, réparti sur trois niveaux, qui n'avait pas été ouvert depuis 106 ans. 

"On retrouve à l'intérieur tout ce qui a été laissé par les soldats allemands en mars 1917, décrit Maximilien Hiebinger, président de l'association. Au sol, on retrouve les bouteilles, les cales, les enrouleurs de fil, les panneaux d'indication. Tout est vraiment resté dans son jus depuis mars 1917".

"106 ans après, ça nous parle encore"

Situé sur une propriété privée, l'emplacement de ce souterrain doit rester secret. Mais pour ces passionnés d'histoire, c'est le début d'un long travail de recherches dans les archives à partir des munitions, conserves, vêtements et gravures mis au jour sur place. Des relevés qu'ils ont déjà effectués dans un autre souterrain, à quelques kilomètres de là, à Moulin-sous-Touvent. 

"Quand vous êtes sur un cimetière militaire, tout de suite, c'est la mort, constate François Delaleau, vice-président de l'ASAPE 14-18, qui s'est arrêté devant un graffiti, tandis qu'un dessin, on se dit qu'il y a vraiment quelqu'un qui est passé par là. Il y a vraiment quelqu'un qui a voulu marquer son passage. 106 après, ça nous parle encore".

"C'est émouvant de pouvoir remonter, faire une enquête, ajoute Maximilien Hiebinger. C’est vraiment une enquête. Parfois, on joue au policier à enquêter sur une trace, sur un nom, de pouvoir remonter l’histoire du soldat, du régiment. Après, on prend contact avec nos collègues allemands qui vont finaliser les recherches outre-Rhin".

Une centaine de membres de l'association participe activement chaque week-end à ces fouilles. Toutes leurs opérations sont ensuite répertoriées dans des dossiers transmis aux archéologues professionnels de la région. Leur champ d'action se porte sur la bataille de Quennevières à 10 kilomètres autour de Puisaleine et ses environs."Malheureusement, tout ne pourra pas être redécouvert pour plusieurs raisons, regrette le président de l'association. Les autorisations, ce n'est pas toujours facile de les obtenir et les propriétaires terriens ne laissent pas forcément les associations ouvrir sur leur terre des galeries".

Une fois les galeries sécurisées, l'association propose d'en faire visiter certaines au plus grand nombre. Une manière concrète de se replonger dans l'histoire. L'équivalent de dix ans de travail pour ces passionnés.

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