Plusieurs associations, dont l'Inter-LGBT, l'UNEF et Solidarité Internationale LGBT, ont publié une lettre envoyée à la Première ministre Elisabeth Borne. Elles demandent sa démission "sans délai" suite à ses propos homophobes. Christophe Béchu, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin sont aussi visés.
17 associations parmi lesquelles l'Inter-LGBT, la Fédération sportive LGBT+, Solidarité Internationale LGBT et l'UNEF viennent de rendre publique une lettre destinée à la Première ministre Elisabeth Borne.
Elles réclament la démission "sans délai" de la ministre Caroline Cayeux, ministre de la Cohésion des territoires et future ex-maire de Beauvais, suite à ses propos passés sur le mariage pour tous. Mais également celle de Christophe Béchu, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin épinglés sur d'anciennes positions homophobes.
Les associations reprochent notamment à la Première ministre d'avoir "réaffirmé" son soutien à Caroline Cayeux en considérant que "les choses sont désormais claires". Or, elles contestent "tout droit à une personne non concernée par les propos tenus par Madame Cayeux d'accepter ou non les excuses formulées".
"Ces gens-là"
Pour rappel, durant la semaine du 11 juillet, elle a été rattrapée par ses déclarations passées sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. En effet, elle les qualifiait en 2012 "d'ouverture de droit irrespectueuse de la nature et insensée" et d'un "dessein qui va contre la nature".
Elle a tenté de se rattraper sur Public Sénat en avançant qu'elle maintenait ses propos mais "j'ai toujours dit que la loi, si elle est votée, je l'appliquerai" en ajoutant avoir "beaucoup d'amis parmi tous ces gens-là". Ses propos ont provoqué une deuxième polémique. Elle a été poussée à s'excuser dans un tweet quelques heures plus tard.
"Ces gens-là" est devenu un slogan repris par de nombreux militants et associations LGBT pour dénoncer les propos homophobes de la ministre.
Une pétition sur Têtu, une tribune au JDD et une plainte plus tard...
Le magazine Têtu a réclamé la démission de Caroline Cayeux dans une pétition publiée lundi 11 juillet. Elle a été mise en cause par une tribune du JDD signée, entre autres, par Jack Lang, Manuel Valls et Matthieu Gallet. Cinq associations LGBT ont même déposé plainte contre elle cette même semaine.
Malgré la pression, Caroline Cayeux est restée en poste. Le gouvernement a fait bloc pour la défendre. Le porte-parole Olivier Veran, a estimé qu'elle a eu "l'occasion de clarifier ses propos" et que le débat était "clos". Quant au ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques Stanislas Guerini, il a défendu son " droit à l'erreur".
"Des propos profondément discriminatoires"
Les 17 associations notent que depuis le 12 juillet, elles font face à "un flot quasi ininterrompu de messages de haine ou de relativisme sur l'homophobie du quotidien" adressé par "des tenants de la manif pour tous et d'autres groupuscules d'extrême-droite".
Elles précisent qu'en "matière de lutte contre les discriminations", il n'existe pas "de droit à l'erreur ou à la stupidité" et précisent qu'elles sont "pleinement disponibles pour échanger" sur le sujet avec la Première ministre.