Une nouvelle offre de transports à la demande pour les habitants des villages isolés de l'Oise : "personnellement, ça me sauve la vie"

Dans l'Oise, huit communautés de communes proposent des services de transports à la demande : les usagers peuvent réserver une navette pour leurs trajets. Nouveauté depuis cette semaine, les communes autour de Pont-Sainte-Maxence seront desservies.

Dans l'Oise, huit actifs sur dix utilisent leur voiture personnelle pour aller au travail, d'après l'INSEE. C'est aussi le département, hors Ile-de-France, où les trajets domicile-travail sont les plus longs, en raison de l'attractivité de la région parisienne. 

Mais dans les villages peu desservis par les transports en commun, celles et ceux qui n'ont pas de véhicule peinent à se déplacer. De nombreuses communautés de communes proposent donc des "transports à la demande", que les usagers peuvent réserver, généralement entre 30 minutes et 24 heures à l'avance. 

La communauté de communes du Pays d'Oise et d'Halatte (CCPOH), qui regroupe les communes autour de Pont-Sainte-Maxence, vient de sauter le pas : son service de transports à la demande a été inauguré ce vendredi 6 octobre.

Sept autres intercommunalités du département de l'Oise proposent ce service, toutes les modalités sont résumées sur le site www.oise-mobilité.fr

"Ça va m'aider, car c'est gratuit"

Dorian Elisabeth a 22 ans, il habite Bazicourt, petit village de 351 habitants. Comme 14% des habitants de la commune, il est sans emploi.

Mais sans voiture, les journées peuvent être longues : "Jusqu’à présent, c’est souvent un membre de ma famille qui me déposait à la gare, explique Dorian Elisabeth, sinon je restais chez moi, je n’avais pas la possibilité de bouger. Il y a un bus, mais il ne passe qu’une fois par jour, ce n’est pas pratique. Ce service, je vais l’utiliser pour me déplacer un peu partout, ça va directement à la gare, aussi dans les autres villes. C’est une très bonne idée, personnellement ça me sauve la vie, j’ai vraiment abusé de mes proches..." Le jeune homme compte utiliser ce service pour "les sorties, les entretiens, un peu tout" et espère qu'il sera aussi efficace qu'annoncé. 

Sarah Pierron, elle, cherche un contrat en alternance. La jeune femme de 20 ans a le permis de conduire et une voiture, mais "l’essence est vraiment chère en ce moment, ça me limite dans mes déplacements. Donc ça va vraiment m’aider, car c’est gratuit, pour me rendre à Ponte-Saint-Maxence, pour les loisirs et le travail."

En 2023, les habitants des zones rurales dépensent en 98€ par d'essence mois. Ceux de la CCPOH se déplacent en moyenne quatre fois par jour, en voiture dans 66% des cas, alors que 70% de leurs trajets sont effectués dans le territoire de la communauté de communes. 

Transports à la demande : un regain d'intérêt ? 

Dans les années 1990, de nombreux départements ont développé des offres de transports à la demande. Ce sont ensuite les régions qui ont repris en main cette compétence, puis la loi NOTRe de 2015 a permis aux conseils départementaux de s'impliquer à nouveau dans ce dossier, en partenariat avec les communautés de communes.

Alors que peu de projets de transport à la demande étaient développés au début des années 2010, leur nombre augmente à nouveau. Mais la problématique de leur coût élevé en zone peu dense reste un frein à leur développement.

Mais ces transports à la demande semblent répondre aux aspirations exprimées dans un baromètre IPSOS sorti en juin 2023 : 68 % des personnes interrogées y expriment l'envie de prendre leur voiture moins souvent et 73% ont conscience de la nécessité écologique d'éviter la voiture individuelle.

En parallèle, 41% disent qu'ils ne prennent pas les transports en commun car il n'existe pas de lignes pour rejoindre leur destination et 30% évoquent des horaires de passage trop faibles et inadaptés. 

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