La crise sanitaire a modifié les habitudes et nombre de spectateurs ont délaissé les salles obscures, préférant les plateformes de streaming. Les salles de cinéma tentent de retrouver leur public, mais un frein persiste : celui du prix du ticket. Est-il vraiment trop cher ?
Dans les rues d'Amiens, certains passant sont catégoriques. Aller au cinéma : "ah non pas du tout, c'est trop cher. C'est mieux sur internet, on télécharge", nous lance l'un entre eux.
Si on fait les calculs, le prix moyen d’une place de concert est de 30 euros. Celui d'une place de théâtre : entre 15 et 40 euros. Alors le ticket de cinéma est-il vraiment trop cher ? Au Pôle régional images à Amiens, on relative. "Le tarif moyen d'un billet de cinéma s'élève à l'échelle nationale à 7,40 euros et à l'échelle des Hauts-de-France à 6,88 euros", indique Pauline Chasseriaux, directrice générale de l'Acap.
Moins de 7 euros, c’est la moyenne du prix d’entrée dans les 119 cinémas des Hauts-de-France. Des multiplexes où la place dépasse parfois 14 euros, mais il y a aussi les petites salles aux tarifs moins élevés. Et quelle que soit leur taille, tous les cinémas proposent des tarifs réduits. "Seul 19% des spectateurs payent le tarif plein du cinéma et donc 81% des spectateurs payent un tarif adapté à leur situation", rappelle Pauline Chasseriaux.
De quoi est-il constitué ?
Dans le prix d'un ticket de cinéma, une part revient à l'État. Une autre est réservée aux droits d’auteur. 10,72 % sont prélevés par le CNC, le Centre National de la Cinématographie. Ensuite, 40% de son prix revient à l’exploitant, à savoir, le cinéma. "Cela sert à payer tout ce qui relève du fonctionnement du cinéma, c'est-à-dire les charges, les salaires", détaille Rod Assous, directeur du cinéma L’Élysée à Chantilly où travaillent 4 salariés.
Les 42% restants reviennent au distributeur. "Il dépense tout ce qui est matériel technique pour diffuser le film dans les salles, mais surtout c'est lui qui dépense tout ce qui est frais de promotion liés au film", explique Jean-Jacques Rue, responsable de la distribution à Urban films.
Et c’est le distributeur qui rémunère le producteur du film par le biais d’une avance. Ainsi derrière le prix du ticket, il y a toute l’économie d’un secteur professionnel.