Paris-Roubaix en octobre : "Une très bonne nouvelle" pour le cycliste nordiste Florian Sénéchal

Il veut rester prudent, attentif à l’évolution de la situation sanitaire d’ici la fin de l’été, pour éviter les mauvaises surprises…  Mais pour le coureur nordiste Florian Sénéchal, de la formation belge Deceuninck-Quick Step, reprogrammer Paris-Roubaix, fin octobre est « une très bonne nouvelle ».

La date est cochée sur son calendrier. Dimanche 25 octobre. L’Enfer du Nord, sa course préférée. Ce sera la dernière de l’année. Celle qui passe sur les pavés où il a grandi, dans le Cambrésis. La classique qu’il rêve de remporter un jour. Il avait terminé 6e l’an passé, dans la roue de Peter Sagan.

« D’habitude c’est ma fin de saison cette période d’octobre et je suis souvent bien en jambes, donc ça peut le faire, mais fin octobre il faudra faire attention car ce sont aussi les moissons de betteraves…je connais bien l’histoire ! les camions, les tracteurs qui salissent les routes, les pavés quand j’habitais à Ligny-en-Cambrésis, et que je revenais d’une sortie entre Solesmes, Orchies, Arenberg ….  On aurait dit que je revenais de VTT, tellement j’étais boueux ! il faudra vraiment nettoyer les routes et les secteurs avant le passage des coureurs, sinon ce sera une patinoire, un vrai danger ». Les conditions climatiques seront différentes de début avril, où la douceur du printemps s’installe mais « l’an passé fin octobre, début novembre il faisait très bon …. Je me souviens je me suis marié à cette époque-là, mais si c’est humide, ce sera un coup de poker ! ». 
 

 

Sacrifier un Tour pour le Paris-Roubaix


Pour le Nordiste, les nouvelles dates du calendrier officialisé ce mardi par l’Union cycliste internationale pose un autre problème : le choix ; il va falloir sacrifier Le Giro, la Vuelta …« Ma priorité ce sont les classiques : Paris-Roubaix, le Tour des Flandres la semaine avant et Gand Wevelgem encore avant… et ça va tomber pendant le Tour d’Italie et le Tour d’Espagne …..  je ne pourrai pas tout faire … J’aurai voulu faire un grand Tour, mais pas forcément le Tour de France, plus pour un grimpeur, ce que je ne suis pas … sauf si mon équipe me demande de le courir pour lancer les sprints de Sam Bennett. Mais en même temps je serai trop fatigué pour la suite… Bref, beaucoup de questions se posent. On va en discuter avec le staff de Deceuninck-Quick Step ». Cette saison de cyclisme ramassée en trois mois est un tour de force « chacun y trouvera son compte, mais il faut faire des sacrifices, on avait peur de la saison blanche, je suis vraiment surpris que l’UCI ait réussi à caser autant de courses en si peu de temps ».
 

En Belgique, il s’est entraîné sur route, sans attestation


La chance de Florian ? être installé en Belgique, dans le Tournaisis, où il a pu au quotidien continuer ses longues sorties à vélo…. Pas besoin d’attestation outre-Quiévrain pour le sport professionnel en extérieur et en individuel… Comme la majorité de ses coéquipiers, Lampaert, Declercq, Evenepoel  il arrivera donc avec un temps d’avance en course début août… «Je suis avantagé c’est sûr … j’ai découvert le pays, les petites routes, la campagne entre Tournai et Mons, des petites merveilles… Ici des étangs, là des moulins, j’ai réussi a varier les plaisirs, 130 km tous les jours, demain je ferai une plus grosse sortie de 5h, c’est sûr que ça n’a rien avoir avec le home trainer, où l’on transpire beaucoup plus et on use plus d’énergie, on s’entraîne moins bien, on a tendance à en faire trop ».

Mais il y a le revers de la médaille à vivre en Belgique. Les frontières sont toujours fermées, pas de visite possible à la famille de l’autre côté : « Ça nous manque vraiment à ma femme et moi, pour l’instant ça nous reste interdit ». Le pays se déconfine depuis lundi : «  Je le ressens vraiment sur les routes, pendant le confinement, les rares voitures et tracteurs me laissaient passer, me donnaient priorité sur les chemins, depuis lundi, non seulement il y a plus de trafic mais en plus les gens sont super énervés, quand je vois arriver les camionnettes frontalement, si je ne fais pas un écart, ce n’est pas elles qui le feront, c’est style « pousse toi, moi je travaille je suis pressé ! »
 

Strade Bianche, Tour de Pologne, Milan San Remo …


De quoi seront faites les prochaines semaines qui l’emmèneront à ce 1er août marqué par le retour des courses et les Strade Bianche en Italie ?  encore des sorties en solitaires, un retour à la muscu (« une salle près de chez moi a rouvert ses portes, avec un masque et à l’écart, ça va le faire »), une semaine de repos certainement puis à partir de fin mai début juin, retour au travail intense : « J’aimerais beaucoup changer d’air, aller en stage en montagne en France, ou en Italie comme le fait traditionnellement avec l’équipe,  on a l’habitude de ce moment de travail ensemble, pourra-t-on se retrouver à 60 dans un hôtel une semaine ? Ce sera compliqué, mais on peut tout imaginer pour s’adapter aux circonstances ».

Ce qui le chagrine : la situation économique du cyclisme … «Pour l’instant cela tient, on est rémunéré, une formation comme la nôtre a les reins solides, donc ça devrait aller .. mais combien d’équipes n’existent que par la visibilité de leurs sponsors et leurs courses ? si elles ne peuvent avoir lieu, la moitié du peloton peut disparaître. Le sport restera t-il la priorité pour les sponsors avec cette crise ? Sans compter les coureurs qui sont en fin de contrat, qui ne pourront pas être gardés faute d’argent. »

Florian se rassure, lui  est engagé jusque 2021 dans la formation belge, et il peut compter sur la présence forte de son staff au téléphone, de son manager général, aussi, Patrick Lefevere avec lequel il échange « il faut être optimiste, nous avons désormais un calendrier, croisons les doigts pour le virus s’en aille, prenons nos précautions, mettons nos masques….  mais rien n’est sûr à 100 %» .


 
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