80 ans de la Bataille d'Angleterre : sur les traces des aviateurs de la Royal Air Force inhumés dans le Pas-de-Calais

Entre juillet et octobre 1940, plus de 1500 aviateurs de la Royal Air Force meurent lors de la Bataille d'Angleterre, affrontement décisif de la Seconde Guerre Mondiale entre Britanniques et Allemands. 44 reposent dans le Pas-Calais. Voici quelques unes de leurs histoires.

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C'était il y a 80 ans. La Bataille d'Angleterre, plus grand affrontement aérien de l'Histoire, venait tout juste de débuter au-dessus de la Manche, opposant la Royal Air Force britannique et la Luftwaffe allemande. Elle marquera un tournant majeur de la Seconde Guerre Mondiale.

L'enjeu pour les aviateurs de la RAF, désormais seuls à combattre sur le front occidental, est de conserver la maîtrise des airs afin de déjouer les plans de débarquement des troupes hitlériennes. Entre le 10 juillet et le 31 octobre, l'aviation britannique perdra 1542 pilotes et personnels naviguants.

Le Premier ministre Winston Churchill saluera leur sacrifice dans un célèbre discours, le 20 août 1940 : "Jamais, dans l'histoire des guerres, tant de gens n'ont dû autant à si peu". Ces héros du ciel gagneront un surnom, "The Few" ("les quelques uns").

44 de ces "Few", identifiés, reposent aujourd'hui dans le Pas-de-Calais selon les données de la Commonwealth War Graves Commission qui entretient les tombes des soldats britanniques à travers le monde.

Pendant la Bataille d'Angleterre, la Manche constitue la ligne de front et l'aviation ennemie a investi les aérodromes du Nord Pas-de-Calais situés à quelques encablures des côtes britanniques.

Mais les pilotes de chasse de la Royal Air Force ont pour ordre de ne pas poursuivre leurs adversaires au-dessus de la France, pour limiter les pertes. Les incursions restent donc rares, exceptés les raids de bombardiers qui visent les bases aériennes allemandes et surtout, à partir du mois de septembre 1940, les ports de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque, où les Allemands ont rassemblé leur flotte de débarquement.


Il s'agit de missions périlleuses, la DCA et les chasseurs allemands, étant toujours à l'affut.

Les aviateurs de la RAF inhumés dans le Pas-de-Calais sont, pour beaucoup, tombés dans la Manche et leurs corps ont été ramenés ensuite par les courants vers les côtes du Boulonnais ou du Calaisis, comme le montre la carte ci-dessous.

D'autres, en revanche, ont bien été descendus au dessus du nord de la France.

Derrière les lettres gravées sur les pierres tombales, nous avons cherché à reconstituer quelques uns de leurs parcours.
 

► 10 juillet 1940 : parmi les premières victimes de la bataille

Harold Leslie Atkin-Berry, Robert Donaldson Cook et Roy Mercer sont inhumés à Terlincthun, près de Boulogne-sur-Mer, à proximité de la célèbre colonne dédiée à la Grande Armée de Napoléon Ier. Ce vieil ennemi de l'Angleterre avait envisagé lui aussi, 135 ans plus tôt, de débarquer ses troupes de l'autre côté de la Manche.
Les trois aviateurs britanniques sont morts le 10 juillet 1940, le premier jour de la Bataille d'Angleterre. 

Ce jour-là, la Luftwaffe lance une grande offensive au-dessus de la Manche : 70 appareils attaquent un convoi de navires au large de Douvres. C'est le Kanalkampf ("bataille de la Manche") dont l'objectif est d'asphyxier économiquement la Grande-Bretagne en désorganisant ses voies d'approvisionnement et son commerce.

Dans l'après-midi, cinq bombardiers légers de la Royal Air Force décollent de la base de Wattisham, dans l'est de l'Angleterre.

Ce sont des Bristol Blenheim, des appareils bimoteurs du 107 Squadron. Harold Atkin-Berry, 20 ans, pilote l'un d'eux. A ses côtés, son observateur, le sergent Robert Cook, 25 ans, et le tout jeune Roy Mercer, 18 ans, opérateur radar et mitrailleur.
 

Plusieurs appareils ont été touchés et la formation s'est vite rompue.

Harold Pleasance, pilote d'un Bristol Blenheim du 107 Squadron

Une mission à haut risque leur a été confiée : ils doivent traverser la Manche, sans escorte de chasse, pour attaquer l'aérodrome d'Amiens-Glisy, en France, d'où partent les chasseurs-bombardiers allemands de la Zerstörergeschwader 2 (ZG2).

A l'approche de leur cible, l'accueil est brutal.

"On se trouvait à 18 000 pieds (environ 5500m d'altitude) quand on a rencontré des tirs de DCA très intenses, de grosses bouffées noires apparaissaient devant nous, ce qui est toujours de mauvais augure", témoignera le lieutenant canadien Harold Pleasance, pilote d'un autre Blenheim. "Plusieurs appareils ont été touchés et la formation s'est vite rompue. Dans le même temps, on était attaqué par de nombreux (Messerchmitt) 109".

La mission est un désastre. Le lieutenant Pleasance est le seul qui parvient à ramener son bombardier en Angleterre. Deux équipages ont réussi à se poser et ont été faits prisonniers, les trois autres sont tous morts.

Le Bristol Blenheim d'Atkin-Berry, Cook et Mercer s'est écrasé à Aigneville, au sud-ouest d'Abbeville, dans la Somme. Leur dépouilles seront transférées après la guerre au cimetière militaire de Terlincthun.

Sur les 44 aviateurs de la RAF, abattus pendant la Bataille d'Angleterre et inhumés dans le Pas-de-Calais, 22 étaient des pilotes ou membres d'équipage d'un Bristol Blenheim.

 

► 19 juillet 1940 : un chasseur à tourelle trop vulnérable

Le sergent Frederick Peter John Atkins a 26 ans lorsque la Bataille d'Angleterre débute.

Originaire d'Oxford, il appartient au 141 Squadron, une unité de la Royal Air Force qui dispose de chasseurs Boulton Paul Defiant, des appareils biplaces équipés d'une tourelle de combat conçue par un ingénieur français, Antoine de Boysson.

Cette tourelle est dotée de quatre mitrailleuses Browning surpuissantes, un dispositif a priori astucieux qui permet à cet avion d'attaquer les bombardiers ennemis par le dessous, là où ils sont les plus vulnérables.

Mais son poids en fait aussi un handicap face aux chasseurs allemands, beaucoup plus rapides, d'autant que le Defiant ne dispose d'aucun canon à l'avant pour se défendre. Pilote et mitrailleur doivent donc communiquer en permanence pendant le combat.

Ce vendredi 19 juillet 1940, vers 12h30, neuf de ces appareils décollent de la base RAF d'Hawkinge, près de Folkestone, pour effectuer une patrouille au-dessus de la Manche. Basé jusqu'ici en Ecosse, le 141 Squadron vient tout juste d'être appelé en renfort sur les côtes du sud-est de l'Angleterre pour repousser les offensives allemandes.

A bord d'un des Defiant, le sergent Atkins est en poste, dans la tourelle, derrière son pilote, un Néo-Zélandais du nom de Rudal Kidson, 26 ans lui aussi.

Alors que la formation vole à plus de 5000 pieds (1520m d'altitude) au large de Folkestone, elle est soudainement attaquée par un essaim d'une vingtaine de Messerchmitt Bf109.
 

C'est en arrivant seulement à 800 mètres de leur formation que j'ai remarqué qu'ils avaient des tourelles derrière leurs cockpits.

Hannes Trautloft, pilote allemand de la Jagdgeschwader 51

Ces avions appartiennent à la Jagdgeschwader 51 (JG51), une escadre de chasse allemande qui dispose de trois groupes installés à Saint-Inglevert et Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. 

Parmi les pilotes qui foncent sur Atkins et sa patrouille, quelques grands prédateurs : le chef de groupe, Hannes Trautloft, reconnaissable par le grand coeur vert qu'il arbore sur les flancs de son chasseur, mais aussi Walter Oesau, l'une des plus grosses gachettes de la Luftwaffe (32 victoires en combat aérien à l'issue de la Bataille d'Angleterre).

"La visibilité était tellement bonne qu'on pouvait voir chaque appareil décoller des aérodromes de la côte", se souviendra Trautloft qui vole à ce moment là au-dessus du cap Gris-Nez. "J'ai localisé la patrouille, comptant trois, six puis neuf appareils. Ils semblaient avoir tout juste décollé. Ils sont rapidement montés en altitude puis ont pris un grand virage au milieu de la Manche, venant droit sur nous. Ils ne nous avaient pas repérés, on a foncé sur eux, avec le soleil derrière nous. Mais c'est en arrivant seulement à 800 mètres de leur formation que j'ai remarqué qu'ils avaient des tourelles derrière leurs cockpits".

Les Defiant défouraillent immédiatement. Aux commandes de son Messerschmitt, Trautlof voit la mitraille fuser de part et d'autre de son cockpit. "Le canonnier arrière m'arrosait de balles traçantes", racontera-t-il, après la guerre, au pilote britannique Peter Townsend. "Tout à coup, un choc violent, quelque part, fit frémir mon Me 109. Mais je tirai rafale sur rafale ; je voulais ce Defiant ! Des morceaux de l'appareil sautaient en l'air et m'arrivaient droit dessus. Puis j'ai vu une mince traînée de fumée, et soudain une boule de feu, et puis c'est tout".  

Le chasseur allemand n'est pas sorti indemne de cette confrontation. Son moteur se met à vibrer, monte en température et une forte odeur d'huile brûlée envahit le cockpit. Son aile gauche est endommagée et de la fumée commence à se dégager. "Je me sentais mal à l'aise, je ne voulais pas sauter au milieu de la Manche". Trautloft parvient à rentrer en France et pose son appareil blessé sur l'aérodrome de Saint-Inglevert, près de Calais. Un de ses hommes, Otto Kath, touché également par un Defiant, doit se poser en catastrophe un peu plus loin mais revendique lui aussi un avion ennemi abattu.

Malgré leur puissance de feu, les chasseurs britanniques à tourelle subissent une véritable hécatombe. L'Allemand Werner Pichon-Kalau von Hofe en descend trois à lui tout seul.

"Je n'ai vu aucun appareil ennemi lors de deux premières attaques, mais j'ai vu des balles filer vers moi sous tous les angles", racontera l'Ecossais Ian MacDougall, l'un des pilotes des Defiant. "A la troisième attaque, mon moteur s'est coupé. J'ai cru que c'était fini. J'ai ordonné au mitrailleur de sauter mais comme il ne répondait pas, j'ai pensé qu'il avait été tué.  J'ai décidé de descendre au niveau de la mer pour tenter de me poser. Mais lors de ma descente, le moteur s'est remis en route et j'ai pu renter à la base où j'ai trouvé une tourelle vide. A l'évidence, le mitrailleur avait sauté". Ce mitrailleur, le sergent John Wise, est porté disparu. Il avait 19 ans.

Sur les neuf Boulton Paul Defiant du 141 Squadron, cinq ont été abattus ce jour-là au-dessus de la Manche. Quatre pilotes et six mitrailleurs ont été tués, dont Rudal Kidson et Peter Atkins. Le bilan aurait été encore plus lourd si une douzaine de Hurricane du 111 Squadron n'étaient pas intervenus pour disperser les Messerschmitt.

Le cerveau qui pilote n'est pas le cerveau qui tire.

Sir Hugh Dowding, chef du Fighter Command pendant la Bataille d'Angleterre

Le corps de Rudal Kidson ne sera jamais retrouvé. Celui de son mitrailleur anglais sera ramené par le courant vers les côtes françaises. Peter Atkins repose aujourd'hui au cimetière militaire de l'Est à Boulogne-sur-Mer. 

Après de nouvelles pertes importantes en août 1940, le commandant de la chasse britannique, Sir Hugh Dowding, ordonnera que le Defiant ne soit plus utilisé que pour des missions nocturnes ou des attaques de bombardiers sans escorte. "Le cerveau qui pilote n'est pas le cerveau qui tire", déplorera-t-il, pointant également des soucis d'angle de visée. Le chasseur à tourelle sera définitivement retiré des combats en 1942.



14 août 1940 : un rugbyman anglais vaincu par un as italien

Ernest Ian Parsons est enterré dans le même cimetière que Frederick Atkins, à Boulogne-sur-Mer.
Avant la guerre, ce pilote de bombardier était un rugbyman de haut niveau. Né en Nouvelle-Zélande, il fut sélectionné par l'équipe... d'Angleterre, au poste d'arrière, pour affronter l'Ecosse à Murrayfield, le 18 mars 1939. Huit mois plus tard, il s'engageait au sein de la Royal Air Force et rejoignait le 10 Squadron, un escadron de bombardiers.

Dans la nuit du 13 au 14 août 1940, il s'envole de la base d'Abingdon, près d'Oxford, aux commandes d'un Armstrong Whitworth Whitley, avec quatre autres membres d'équipage. 
La mission est lointaine puisqu'elle vise les usines d'aviation Fiat de Turin, en Italie, pays allié du Reich allemand, entré en guerre contre le Royaume-Uni et la France le 10 juin 1940.
Alors qu'il approche de sa cible, vers 2h du matin  le bombardier britannique est attaqué par un chasseur italien. Il s'agit d'un Fiat CR.42, un biplan déjà dépassé technologiquement mais qui reste particulièrement maniable pour son pilote.

Considérant que mon avion était en fin de vie, j'ai décidé d'aller percuter l'avion ennemi puis de sauter en parachute

Giorgio Graffer, pilote italien du 53º Stormo

Et le pilote ici est un as de la Regia Aeronautica, le capitaine Giorgio Graffer. Cette nuit-là, il a juste eu le temps d'enfiler un short de tennis avant de monter dans son appareil pour aller débusquer l'intrus britannique dans le ciel turinois.
Le combat s'engage, mais les mitrailleuses de Graffer s'enrayent et son moteur perd de l'huile. Le pilote va alors tenter une manœuvre peu conventionnelle. "Considérant que mon avion était en fin de vie, j'ai décidé d'aller percuter l'avion ennemi puis de sauter en parachute", expliquera-t-il. 
Graffer réussit son coup. Le bombardier Whitley est sérieusement touché : l'un de ses moteurs ne fonctionne plus et l'aileron tribord est sur le point de lâcher. Ernest Parsons et son co-pilote Alfred Norman Campion tentent malgré tout de ramener l'appareil en Angleterre. L'avion tient le coup pendant le survol de la France. Les côtes anglaises sont désormais visibles et l'équipage se prépare à un atterrissage forcé sur la plage de Dymchurch, dans le Kent.
Mais l'aileron endommagé cède brutalement, plongeant l'appareil dans la Manche, si près du but... Il est alors 5h40 du matin. Trois des cinq membres d'équipage sont retrouvés vivants après s'être extraits de la carlingue. Deux d'entre eux ont été récupérés par des pêcheurs, à bord de leur bateau. Le troisième, resté accroché à une bouée, a été secouru, un peu plus tard, par une jeune ambulancière, Peggy Prince, partie à la recherche d'éventuels survivants à bord d'un petit canoë. La jeune femme sera décorée le 20 août pour son courage et sa détermination.

Malheureusement, ni Peggy Prince, ni les autres sauveteurs n'ont retrouvé les deux pilotes du bombardier. Les corps d'Ernest Parsons et Alfred Campion échoueront sur les côtes françaises où ils seront inhumés. Ils avaient respectivement 27 et 23 ans. Campion repose lui aussi au cimetière militaire de l'Est, à Boulogne-sur-Mer, juste derrière son co-pilote.
Leur assaillant italien, Giorgio Graffer, recevra une médaille pour sa manœuvre. Mais il sera tué trois mois plus tard, lors d'un combat aérien contre des avions britanniques au-dessus de la frontière entre la Grèce et l'Albanie.
Une unité de l'armée de l'air italienne, le 50º Stormo, porte encore aujourd'hui son nom, tout comme la Scuola Graffer, à Trente, une école d'alpinisme, son autre passion.

 

► 16 août 1940 : le sacrifice de "Sinbad" à Calais

Henry Lafone Greenshields repose dans le carré militaire britannique du cimetière Sud de Calais. Ce n'est pas l'aigle de la Royal Air Force qui figure sur sa pierre tombale mais l'ancre de la Royal Navy, la marine britannique, son corps d'origine.
En 1939, peu de temps avant le debut de la Seconde Guerre Mondiale, il avait postulé pour intégrer l'armée de l'air mais avait échoué aux tests visuels. Lorsque le conflit éclate en septembre, il rejoint, à 21 ans, la réserve de la Royal Navy : il pilotera quand même puisqu'il est affecté dans l'aéronavale, au sein de la Fleet Air Arm (FAA), à la base HMS Daedalus de Lee-on-the-Solent, dans le sud de l'Angleterre.

Le 24 juin 1940, alors que la Royal Air Force manque de pilotes après les pertes subies lors de la Bataille de France, Greenshields réussit à obtenir un détachement.
Formé rapidement au maniement d'un Spitfire, il rejoint début juillet le 266 Squadron, un escadron de chasse basé à Wittering, près de Cambridge, dans l'est du pays. Ses nouveaux camarades lui donnent alors un surnom : "Sinbad", comme le célèbre marin des contes des Mille et Une Nuits.Le 14 août, alors que la Bataille d'Angleterre s'intensifie, le 266 Squadron est transféré à Hornchurch, à l'est de Londres, pour opérer au-dessus du détroit du pas de Calais.
Les Anglais surnomment ce secteur "Hellfire Corner" ("le coin du feu de l'Enfer"), en raison de l'intensité et de la violence des combats aériens qui s'y déroulent. Dès le lendemain, Henry Greenshields s'y montre à son aise en abattant un Messerschmitt Bf109 au large de Douvres, aux commandes de son Spitfire.
Pour les Allemands, ce 15 août était l'Adlertag, le "jour de l'aigle", une offensive aérienne massive lancée sur différents points du territoire britannique. Ce fut finalement un "jeudi noir" avec 75 appareils perdus pour 34 chasseurs britanniques détruits. 
Revancharde, l'aviation germanique se rue une nouvelle fois vers le sud de l'Angleterre, le matin du 16 août 1940. Vers 11h, la base aérienne de West Malling, dans le Kent, est pilonnée, et d'autres sont dans la ligne de mire. Le 266 Squadron d'Henry Greenshields est mobilisé, avec quatre autres unités, pour contrer les bombardiers nazis et leur escorte de Messerschmitt.

Dans le ciel anglais, on assiste à une furieuse mêlée. A bord de son Hurricane, Mike Ferris, pilote du 111 Squadron, percute de plein fouet un Dornier ennemi. "Ça a fait une terrible explosion et laissé peu de traces - sauf des petits bouts de tas de trucs, qui prenaient leur temps pour tomber", commentera son leader Johnny Thompson. Il n'y a aucun survivant.
De leur côté, les Spitfire du 266 Squadron sont aux prises, le long du littoral, avec une cinquantaine de Messerschmitt Bf109 et perdent deux officiers, dont leur commandant, Rodney Wilkinson, abattu au-dessus de Deal.

Les appareils de cette unité volent désormais en rangs dispersés. Henry Greenshields recherche sans doute ses camarades quand il aperçoit des Messerschmitt rentrant vers la France. Ils appartiennent à la Jagdgeschwader 54 (JG54), une escadre installée à Guînes, près de Calais.

Le jeune pilote anglais décide alors de les poursuivre de l'autre côté de la Manche, ce que le Fighter Command interdit en principe. Déterminé, il parvient à endommager l'avion d'un certain Gustav Kuhlmann.
Le pilote allemand regagne sa base mais il est grièvement blessé et décèdera 12 jours plus tard. Arrivé au-dessus de Calais, Greenshields se retrouve piégé, attaqué de toute part par une volée de chasseurs ennemis. Au sol, les habitants observent le Spitfire à l'agonie perdre de l'altitude dans une traînée de fumée. L'appareil vient s'écraser lourdement à proximité du pont Saint-Pierre, le long du quai Gustave-Lamarle qui borde le canal de Saint-Omer.
"Sinbad" est mort. Il a probablement été abattu par Hans-Ekkehard Bob, l'un des as de la JG54.  
Les témoins qui ont assisté au crash sont formels : le pilote de 22 ans a tout fait pour éviter de s'écraser sur des habitations et c'est probablement la raison pour laquelle il n'a pas pu sauter de l'appareil en parachute. C'est ce que racontera bien plus tard à ses parents une certaine "Mrs RJ Park", Calaisienne installée en Angleterre après avoir épousé un Britannique.

Les Allemands, quand ils ont extrait son corps de l'avion, ont présenté une garde d'honneur mais nous sommes restés là et nous avons prié très fort pour lui et l'avons remercié du fond de notre cœur pour son sacrifice et son courage.

Une Calaisienne, témoin du crash d'Henry Greenshields

"Le 16 août 1940, je fus témoin du combat d'un avion britannique contre des avions allemands et je le vis passer au-dessus de ma maison pour finalement tomber sur les rives du canal, à quelques centaines de mètres derrière chez moi", leur écrira-t-elle dans une lettre datée du 28 avril 1976. "On a tous couru en sa direction pour voir si on pouvait aider mais on ne pouvait plus rien faire. Depuis ce jour, je ne l'ai jamais oublié et j'ai voulu écrire aux parents de ce brave jeune homme qui a courageusement évité de tomber dans une zone habitée, sauvant ainsi tant de vies. Les Allemands, quand ils ont extrait son corps de l'avion, ont présenté une garde d'honneur mais nous sommes restés là et nous avons prié très fort pour lui et l'avons remercié du fond de notre cœur pour son sacrifice et son courage".
Si cette lettre arrive si tard, c'est parce que Madame Park vient tout juste d'apprendre l'identité de cet aviateur, grâce au livre Calais Zone interdite (juin 1940-août 1941) de Robert Chaussois, publié un an plus tôt.

Le disque d'identification de Greenshields s'était en effet brisé lors du crash et seuls ses deux prénoms, Henry Lafone, étaient apparus. Il fut donc inhumé à Calais sous le nom d'Henri Lafon, près d'un autre pilote de Spitfire, abattu le même jour au-dessus de la Manche, Lawrence Lee Pyman (65 Squadron).
Selon Desmond Spencer, chef d'escadrille du 266 Squadron, Henry Greenshields a descendu, avant de mourir, deux appareils allemands, ce 16 août 1940, et en a endommagé deux autres.

 

► 17 août 1940 : une mission très secrète 

John Hunter Coghlan vient de fêter ses 25 ans quand la Seconde Guerre Mondiale éclate. Il a rejoint la Royal Air Force en 1936 et fait déjà office, malgré son jeune âge, de pilote aguerri.

Il appartient au 56 Squadron, un escadron de chasse, qui combat dans le nord de la France et en Belgique après l'offensive allemande du 10 mai 1940
Aux commandes d'un Hurricane, Coghlan remporte ses premiers combats aériens au-dessus de Maubeuge, Lille, Ostende et surtout Dunkerque, où il couvre l'évacuation des troupes alliées pendant l'Opération Dynamo. 
Au début de la Bataille d'Angleterre, l'Anglais fait feu de tout bois. Le 10 juillet, il revendique la destruction d'un Messerschmit Bf110 et endommage deux Bf109.
Deux jours plus tard, près de Calais, il descend un bombardier en piqué Stuka puis un Heinkel He 111. Mais il est blessé au cours de cette mission et doit être mis au repos.

Le 30 juillet, le lieutenant Coghlan est décoré, pour ses succès aériens, de la Dinstinguished Flying Cross. Le 5 août, il reçoit une nouvelle affectation : il est transféré sur la base de Ringway, près de Manchester, dans le nord de l'Angleterre.Dans cette base, l'armée britannique entraîne des parachutistes.
On y forme à cette époque les agents de la Special Operations Executive (SOE), un tout nouveau service secret, créé par le Premier ministre britannique Winston Churchill pour soutenir les mouvements de résistance dans les pays d'Europe occupés par l'Allemagne et l'Italie.

A Ringway, John Coghlan va se familiariser avec un nouvel avion : le Westland Lysander, un appareil capable de décoller ou d'atterrir sur de très courtes distances, idéal pour des missions de reconnaissance ou des opérations clandestines.
Le 17 août 1940, le pilote anglais pose son Lysander sur la base de Manston, près de Ramsgate, dans le sud-est de l'Angleterre. Coghlan est accompagné par "un passager qui était un Français", affirmera un de ses anciens mécaniciens, Eric Clayton, qui les croise ce jour-là.

Il était clair qu'il allait larguer en France son passager qui - c'était aussi parfaitement clair - était un agent.

Eric Clayton, ancien mécanicien de John Coghlan

"On a plaisanté tous les deux, surpris de se voir l'un et l'autre", relatera-t-il. "Il m'a présenté à son passager qui parlait peu. Et bien entendu, j'ai posé la question : "Qu'est-ce que vous faîtes là ?". Vu ses réponses très mesurées, il était clair qu'il allait larguer en France son passager qui - c'était aussi parfaitement clair - était un agent".

Et c'est à peu près tout ce qu'on saura. Le Lysander décolle de Manston et ne reviendra jamais en Angleterre.
A la fin de la guerre, les Britanniques découvriront que John Hunter Coghlan a été enterré à Boulogne-sur-Mer.
Le corps du pilote aurait été découvert sur la côte, à Wiremeux. Son avion est-il tombé en panne au-dessus de la Manche ce 17 août 1940 ? A-t-il été abattu par les Allemands qui multipliaent à ce moment-là les raids sur l'Angleterre ? Personne ne le sait. On ignore toujours qui était son passager et ce qu'il est devenu.

Eric Clayton, l'ancien mécano, est persuadé, lui, que les deux hommes ont été capturés par les Allemands puis exécutés, mais rien ne permet d'accréditer cette thèse, si ce n'est la déclaration tardive du décès de Coghlan, enregistrée en France le 17 février 1942, un an et demi après sa disparition...A l'été 1940, la résistance est encore embryonnaire dans le Nord et le Pas-de-Calais, mais les premiers réseaux apparaissent. C'est le cas de "Jean de Vienne", créé en juillet à Calais par Marcel Féty, Lionel de Pinho et Marcel Delage pour transmettre des renseignements militaires aux Britanniques et prêter assistance aux soldats alliés restés en France après l'Opération Dynamo. A Lille, deux femmes, Natalis Dumez et Anastasie Degand-Samiez, sont en contact avec le MI9, une branche des services secrets britanniques qui cherche à bâtir une filière d'évasion et d'exfiltration.
Le 21 août 1940, quelques jours seulement après la disparition de l'avion de John Coghlan, une unité spéciale de la Royal Air Force est créée à North Weald : l'escadrille 419. Elle est dotée de quatre Lysander pour mener des opérations "pick up" visant à déposer ou exfilter des agents.  
Le 18 octobre,  Pierre Corvisier, un jeune adolescent de Saint-Omer notera dans son journal : "Quatre Anglais se sont évadés de Saint-Omer de l’hôpital Saint-Louis. Ils étaient guéris. L’évasion a eu lieu par un procédé très curieux, original et héroïque. Un avion anglais a descendu très bas, a mitraillé des personnes dans la rue, a atterri aux Madeleines. Nos quatre Anglais ont sauté dans l’avion qui est reparti aussitôt". Un Westland Lysander sans doute, dont les missions vont désormais se multiplier...
 

► 22 août 1940 : une mauvaise réception

Le nom de Michael Keymer appartient aujourd'hui au patrimoine de Bazinghen, petite commune de 400 âmes, nichée sur les hauteurs de la Côte d'Opale, à proximité du cap Gris-Nez. Ce pilote anglais, mort à 24 ans pendant la Bataille d'Angleterre, repose à l'entrée du cimetière de l'église, dans un coin à l'écart mais soigneusement entretenu. Un panneau prévient de la présence d'une tombe de guerre.
Fils d'un vicaire qui avait combattu en France en 14/18, Michael Keymer était vendeur de voitures et venait tout juste de décrocher son brevet de pilotage quand la Seconde Guerre Mondiale a éclaté.
Réserviste de l'armée de l'air, il n'est appelé à rejoindre son unité que le 7 août 1940, alors que la Bataille d'Angleterre a déjà commencé : il s'agit du 65 Squadron, un groupe de chasse basé à Hornchurch, à l'est de Londres.

Une semaine plus tard, le 14 août, il abat, aux commandes de son Spitfire, son premier Messerschmitt au milieu d'une furieuse mêlée au-dessus de Douvres. Le 18, il contribue à détruire un bombardier Heinkel He 111.
Mais le 22 août 1940, la chance va l'abandonner. De l'autre côté du détroit, le chef de la Luftwaffe, le maréchal Hermann Göring, vient de réorganiser ses unités de chasse, après avoir essuyé une série de revers. Gotthardt Handrick, commandant de la Jagdgeschwader 26 (JG26), escadre basée à Audembert, dans le Pas-de-Calais, a été prié d'aller voir ailleurs et de laisser la place à l'un de ses jeunes et ambitieux officiers : le major Adolf Galland.
Âgé de 28 ans, Galland est un pilote extrêmement doué, doublé d'un fin tacticien. Quand il rentre promu de Berlin, il entend mettre en pratique rapidement des idées neuves sur les escortes de bombardiers. Une opportunité se présente en fin de journée : ses chasseurs Messerschmitt Bf109 doivent accompagner des chasseurs-bombardiers Bf110 pour un raid sur la base aérienne de Manston, dans le Kent.
Les appareils de la JG26 traversent donc la Manche et tombent, à l'approche Douvres, sur une formation de Spitfire. Parmi eux, Michael Keymer.
L'escadre allemande revendique ce soir-là trois appareils abattus au sein du 65 Squadron : deux au-dessus de Douvres et un troisième au-dessus de Marquise, commune voisine de Bazinghen.

Il est donc très probable que cette troisième victime soit le Spitfire de Michael Keymer. Mais comment s'est-il retrouvé là, au-dessus du Pas-de-Calais, dans un secteur quadrillé par les bases aériennes allemandes ? A-t-il commis une imprudence en poursuivant ses adversaires à l'intérieur des terres, ce que le commandement de la Royal Air Force a formellement interdit à ses chasseurs ? Ou a-t-il été lui-même poursuivi et piégé par les pilotes de Galland ?Ces questions sont sans réponse. On sait juste que c'est le lieutenant Hans Krug qui s'attribuera ce Spitfire abattu.

Mon père a vu que ce malheureux pilote était encore en vie avec deux jambes cassées et son parachute autour de lui.

Colette Doret, témoin du crash de Michael Keymer

En 2006, un historien local, Jacques Mahieu, apportera un éclairage, en recueillant le témoignage de Colette Doret, une habitante de Bazinghen, qui lui racontera avoir assisté, ce 22 août 1940, à un combat entre deux avions "très proches", alors qu'elle allait traire les vaches avec sa mère et une voisine dans le hameau de Colincthun. Elle avait 7 ans à l'époque. "Ils faisaient des cercles à basse altitude, se tirant dessus avec leurs mitrailleuses", racontera-t-elle. "Ils étaient si lents qu'à un moment, j'ai pu voir la tête casquée du pilote anglais avec ses épaisses lunettes. L'avion allemand volait un peu plus haut et à la fin, il a pris le dessus sur son adversaire. En quelques secondes, l'avion anglais s'est désintégré" .
"On a vu une partie (de l'avion) tomber près de la rivière dans une zone marécageuse qu'on appelle les prés de Ledquent", poursuivra-t-elle. "On s'est abritées sous un arbre. Quand ça s'est calmé, nous n'avons pas couru directement à la maison mais vers la rivière où on a vu l'hélice. En rentrant à la maison, on a trouvé la queue de l'appareil à 50 mètres de chez nous". 

Selon Mme Doret, Michael Keymer est parvenu à sauter en parachute de son Spitfire avant qu'il ne se désintègre. Mais en raison de la faible altitude de l'appareil, il est mal retombé et s'est brisé les deux jambes à sa réception.

"Mon père a vu que ce malheureux pilote était encore en vie avec deux jambes cassées et son parachute autour de lui", témoignera la Bazenghenoise. Elle affirmera aussi que Michael Keymer a été ensuite abattu par un officier allemand, un certain "Damberger", qui avait réquisitionné la ferme de ses grands-parents pour y installer un hôpital militaire. 
"Mon père et d'autres hommes ont enveloppé le pilote dans son parachute et l'ont enterré sur place", relatera Colette Doret. "Quelques jours plus tard, mon père a construit un cercueil, le pilote a été exhumé puis de nouveau enterré dans le cercueil. Une clôture a été construite pour tenir les animaux à l'écart. J'irai souvent ensuite y déposer des fleurs".
La tombe de Michael Keymer sera transférée en 1941 au cimetière de l'église de Bazinghen où il repose depuis.

 

24 septembre 1940 : la mort d'un aigle polonais     

Witold Jozef Glowacki est inhumé à Guînes, près de Calais. Il fait partie des 145 pilotes de chasse polonais qui ont participé à la Bataille d'Angleterre au sein de la Royal Air Force.
La guerre commence pour lui en septembre 1939, lorsque son pays est envahi de part et d'autre par l'Allemagne et l'URSS. Son avion - un PWS-26 non armé - est abattu par les Soviétiques alors qu'il évacue une base aérienne de Poznan.
Glowacki s'en sort indemne, parvient à franchir la frontière roumaine et à prendre un bateau pour la France.

Il débarque à Marseille, le 29 octobre, et finit par rejoindre en janvier 1940 les membres de l'armée de l'air polonaise qui se sont réfugiés en Angleterre.
La Royal Air Force leur ouvre ses portes, les entraîne mais Glowacki doit attendre le mois d'août pour intégrer des unités de chasse opérationnelles : d'abord le 145 Squadron, puis le 253 et enfin le 605, basé à Drem en Ecosse.Début septembre, son escadron est transféré à Croydon, au sud de Londres, au plus près du front aérien imposé par les Allemands. Le 11, aux commandes de son Hurricane, il revendique son premier ennemi abattu en mission : un Messerschmitt Bf110 entre Rochester et Gravesend, dans le Kent.

Le 19, c'est lui qui est atteint, au-dessus du sud-est de l'Angleterre, par un Bf109, celui d'Erbo Graf von Kageneck, un jeune as de la Luftwaffe.
Mais le Polonais parvient à ramener son appareil endommagé sur sa base de Croydon. Il prend sa revanche le 23 en abattant de nouveau un chasseur allemand, près de Tunbridge Wells.
  
Le lendemain, mardi 24 septembre 1940, Witold Glowacki effectue dans l'après-midi une patrouille le long de la côte sud de l'Angleterre, en compagnie d'un autre Hurricane, piloté par son équipier James Muirhead.
Alors qu'ils survolent le secteur de Beachy Head et les falaises des Seven Sisters, ils repèrent un Dornier Do 17Z qu'ils prennent en chasse au-dessus de la Manche, à travers la brume.

Le bombardier allemand rentre en France, en direction du Pas-de-Calais. Mais les deux Hurricane parviennent à l'abattre à proximité du cap Gris-Nez. 
Ils font demi-tour et sont aussitôt attaqués par quatre Messerschmitt Bf109. Un rapport du 605 Squadron raconte la suite : "Yellow 1 (Muirhead) et Yellow 2 (Glowacki) ont plongé aussitôt jusqu'au niveau de la mer et ont franchi les côtes françaises au-dessus d'Albermuse (retranscription très approximative d'Ambleteuse NDR). Après ça, Yellow 1 n'a plus vu Yellow 2. Les Me 109 ont attaqué Yellow 1 au-dessus des terres, il a donc viré vers l'est, en rase-motte, sur 15-20 miles (entre 24 et 32 kilomètres), puis il a de nouveau viré vers l'ouest pour franchir la côte entre Boulogne et Le Touquet, grimpant ensuite dans les nuages à 12 000 pieds (3600m d'altitude). Il est rentré à Croydon à 17h25."Witold Glowacki, lui, n'est jamais rentré.
Le Polonais a été descendu au-dessus d'Ambleteuse par Michael Sonner, pilote de la Jagdgeschwader 51 (JG51).

Glowacki a réussi à poser son chasseur sur le ventre mais il est blessé et désormais prisonnier des Allemands. Il existe plusieurs photos, prises à des fins de propagande, où on le voit vivant, debout, à côté de l'épave de son Hurricane, le regard perdu, un bandage noué autour de sa tête ensanglantée. 
Glowacki sera ensuite conduit au "lazaret" de Guînes, près de Calais, un hôpital militaire aménagé dans les locaux d'une école de la rue Debonningue. Mais l'aviateur y décédera dans la soirée.
Sa mort va alimenter bien des rumeurs au sein de la Royal Air Force : les Allemands exécuteraient les Polonais qui tombent entre leurs mains. En fait, Glowacki aurait succombé à une réaction allergique, consécutive à une piqûre antitétanique. 
Au cimétière de Guînes, on trouve d'autres tombes d'aviateurs de la Royal Air Force décédés au "lazaret" des suites de leurs blessures, notamment celles de John Mallon et Arthur Shackleford, abattus tous deux au-dessus du Fort Nieulay, à Calais, à bord d'un Bristol Blenheim, le 8 octobre 1940, après avoir bombardé le quartier du Petit Courgain et l'aérodrome de Calais-Marck.
Avec ses équipiers Arthur Shackleford et Wilfred Whetton, tués lors du crash, John Mallon fait partie des dernières victimes britanniques de la Bataille d'Angleterre, tombées dans le Pas-de-Calais.

► Rendez-vous lundi pour un nouvel épisode de cette série consacrée aux 80 ans de la Bataille d'Angleterre. Nous irons sur les traces à Audembert et Caffiers de la Jagdgeschwader 26 (JG26), la redoutable escadre de chasse allemande commandée par Adolf Galland.
 
SOURCES

► Livres :
  • Peter Townsend Un Duel d'Aigles
  • Brian Cull Battle For The Channel - The First Month of the Battle of Britain 10 July - 10 August 1940 
  • Nigel McCrery Final Scrum: Rugby Internationals Killed in the Second World War
  • Peter Jacobs Battle of Britain: Airfields of 11 Group
  • Paul Tweddle The Other Battle of Britain : 1940 : Bomber Command's Forgotten Summer
  • Larry Donnelly The Other Few The Contribution Made by Bomber and Coastal Aircrew to the Winning of the Battle of Britain
  • Christer Bergström Battle of Britain: An Epic Conflict Revisited 
  • Kenneth G. Wynn Men of the Battle of Britain: A Biographical Dictionary of the Few
  • Robert Chaussois Calais Zone interdite (juin 1940-août 1941)
  • John Frayn Turner The Battle of Britain
  • James Daly Portsmouth's World War Two Heroes
  • Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Michael R.D.Foot Des Anglais dans la Résistance : Le SOE en France, 1940 - 1944
  • Donald Caldwell JG26 Luftwaffe Fighter Wing War Diary - volume one : 1939-42
  • Robert Gretzyngier Poles in Defence of Britain: A Day-by-day Chronology of Polish Day and Night Fighter Pilot Operations: July 1940-July 1941
  • Peter Sikora The Polish 'Few': Polish Airmen in the Battle of Britain
  • John Dibbs, Tony Holmes, Gordon Riley Hurricane : Hawker's Fighter Legend
► Articles : ► Sites Internet : ► A visiter :
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