Attentat dans un lycée d'Arras : la "détresse émotionnelle" est toujours très importante

Plus de 300 personnes ont été reçues par les médecins et psychologues du Samu depuis l'attaque. "Il est normal d'être choqué", affirme une médecin psychiatre.

Encore mobilisés toute la semaine. La trentaine de professionnels de la cellule d'urgence médico-psychologique du Pas-de-Calais intervient dans la cité scolaire Gambetta-Carnot depuis vendredi, quelques minutes seulement après l'attaque du terroriste. "Face à la demande constante, y compris tout au long du week-end, nous allons rester jusqu'aux vacances scolaires de la Toussaint, explique Laure Rougegrez, puis passer la main aux médecins et infirmiers de l'éducation nationale."

On sait qu'un événement de cette nature génère une détresse émotionnelle importante. Le but de notre présence est de gérer cette désorganisation émotionnelle.

Laure Rougegrez, médecin de la cellule d'urgence médico-psychologique du Pas-de-Calais

Depuis l'attaque, élèves, professeurs, parents, témoins directs ou indirects défilent dans la salle réservée à la cellule psychologique. Des entretiens individuels facultatifs d'une vingtaine de minutes pour mettre des mots sur l'événement. 

"Pour certaines personnes en état de sidération, raconte la psychiatre, il faut réapprendre à parler. On fait du nursing pour ceux qui sont prostrés, le regard dans le vide. On leur met une couverture, on leur donne un verre d'eau et on reprend le contact verbal." Des "tableaux massifs", comme les décrit la médecin, qu'elle voit encore, 3 jours après l'événement. 

L'état de "stress dépassé"

Une réaction classique, "le débordement émotionnel est normal dans la phase aiguë. C'est ce qu'on appelle le stress dépassé, contrairement au stress adapté. Quand le choc est trop important, la régulation émotionnelle n'opère plus.

Des personnes qui vont être suivies directement par la cellule. Elles seront rappelées d'ici 10 à 15 jours pour une réévaluation avant d'être orientées si nécessaire vers le CRP, le centre régional du psychotraumatisme, basé à Lille, qui dispose d'une antenne à Arras. Pour certaines, cet état de stress passe relativement vite. Pour d'autres, une prise en charge spéciale sera nécessaire pour soigner les troubles liés au stress post-traumatique. 

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Laure Rougegrez, médecin de la cellule d'urgence médico-psychologique du Pas-de-Calais ©France TV

Besoin de faire corps 

L'accueil et la prise en charge de ceux qui le souhaitent continuent donc en cette journée d'hommage. "Il y a encore énormément de monde, reconnaît la médecin, on ressent ce besoin de faire corps, de faire communauté pour les élèves et les professeurs."

Certes, les cours reprennent ce mardi mais pas dans un format classique, "tout le monde sera ici dans un fonctionnement adapté jusqu'aux vacances scolaires" prévues ce week-end, confie Laure Rougegrez. 

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