Elle est Irakienne, et a obtenu l'asile en France, à Arras. Lui est Afghan, et se trouve menacé d'expulsion. Shaïma se bat pour qu'Alifayez puisse rester en France, et que le couple puisse vivre en paix dans le Pas-de-Calais. Notre reportage.
Alifayez est Afghan. Débouté du droit d'asile, il a tenté de se suicider. Placé en centre de rétention à Coquelles et menacé d'expulsion par la France, il ne supportait plus sa situation. Aujourd'hui, son état est stable mais il est toujours hospitalisé à Calais.
Shaïma s'inquiète pour son compagnon. La jeune femme, réfugiée irakienne, peine à trouver les mots, en parcourant les photos sur son smarthone.
"Quand je vois ces photos, je me dis qu'on est était heureux. Parce qu'on était ensemble. Je voudrais que mon compagnon soit de nouveau à mes côtés", soupire la jeune femme.
Elle est réfugiée, lui est "Dubliné"
Ils se sont rencontrés en France dans un centre d'accueil pour migrants à Nédonchel dans le Pas-de-Calais. Ils ont tous les deux quitté leur pays pour fuir la guerre, l'Afghanistan pour lui, l'Irak pour elle.
Veuve et maman de deux enfants, Shaïma a obtenu l'asile en France. Pas lui.
Alifayez fait partie de ceux que l'on appelle les Dublinés. La France veut le renvoyer en Suède, où il a laissé ses empreintes lors de son arrivée en Europe.
"La France, comme tous les pays qui ont signé le règlement Dublin, observe que leurs empreintes ont été prises, qu’ils sont reconnus en Suède", explique Nan Suel, membre de l'association Terre d'Errance. "Et donc, la France leur dit : "non, vous devez régler votre situation avec la Suède. Nous on n’est pas concernés".
Une pétition pour aider Alifayez
Alifayez a été débouté du droit d'asile en Suède. Si la France le renvoie dans ce pays, il risque d'être expulsé vers l'Afghanistan.
Par téléphone, il nous a confié son angoisse. Aujourd'hui il demande de l'aide.
" J'ai pris beaucoup de risques en quittant l'Afghanistan, pour venir en France, j'ai dû traverser une dizaine de pays. Maintenant je veux construire une nouvelle vie, avec ma famille, vivre en paix".
L'association Terre d'Errance a lancé une pétition sur internet.
Shaïma n'a qu'un rêve : s'installer avec son compagnon ici dans le Pas-de-Calais , là où ils se sont rencontrés.