Près de 600 personnes se réuniront à la citadelle d'Arras ce lundi 11 mars, pour assister à l'annuelle cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme. Habituellement organisée à Paris, celle-ci se déroulera pour la première fois à Arras en hommage à Dominique Bernard, professeur de lettres tué en octobre dernier par un terroriste islamiste.
La cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme n'aura pas lieu aux Invalides cette année. Le 11 mars 2024, ce sera au tour de la ville d'Arras, dans le Pas-de-Calais, d'accueillir cette commémoration traditionnellement organisée à Paris, depuis sa création en 2020.
Matignon a décidé de délocaliser à cette cérémonie à Arras en hommage à l'enseignant arrageois Dominique Bernard, poignardé le 13 octobre dernier par un terroriste islamiste alors qu'il se trouvait dans son lycée.
Emmanuel Macron sera absent
La cérémonie sera présidée par le Premier ministre Gabriel Attal, qui rendra hommage aux victimes des attaques terroristes perpétrées en France : Paris le 13 novembre 2015, Nice le 14 juillet 2016 ou encore Samuel Paty le 16 octobre 2020.
Au total, 600 personnes sont attendues à la citadelle d'Arras lundi : plusieurs ministres et élus, mais également des proches de victimes du terrorisme. Selon France Bleu Nord, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, seront présents, à l'inverse d'Emmanuel Macron qui ne pourra pas se rendre à la cérémonie, provoquant l'ire de certaines associations de victimes.
Le 11 mars est une journée choisie par l'Union européenne comme date de commémoration commune, en référence à l'attentat de la gare de Madrid-Atocha, qui s'est déroulé le 11 mars 2004.
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Ne pas se reposer sur ses acquis
En réaction à cette annonce, Nicolas Penin, secrétaire général UNSA-Éducation pour les Hauts-de-France, reste plutôt circonspect. "La cérémonie en elle-même est très importante et le fait qu'elle se déroule à Arras est lourd de sens. Maintenant il peut y avoir des hommages, mais il faut voir dans les faits ce qui a été mis en place par l'État pour que ces assassinats ne se reproduisent plus dans les écoles."
Il peut y avoir des hommages, mais il faut voir dans les faits ce qui a été mis en place par l'État pour que ces assassinats ne se reproduisent plus dans les écoles
Nicolas Penin, secrétaire général UNSA-Éducation pour les Hauts-de-France
Le représentant s'interroge sur les mesures prises pour sécuriser les collèges, lycées et autres établissements scolaires. À ses yeux, les moyens matériels déployés (caméras, sas de sécurité...) ne sont pas encore assez nombreux, mais le plus gros manque concerne surtout le personnel de sécurité, qui reste difficile à dénicher.
"Faire des cérémonies d'hommage n'excuse pas les carences dans la sécurité des établissements", achève Nicolas Penin en rappelant qu'en octobre dernier, même si la victime principale était Dominique Bernard, c'est finalement toute la communauté enseignante qui a été touchée.