La mère et la sœur de Mohammed Mogouchkov, l'assassin de Dominique Bernard, ont été interpellées ce mercredi en gare de Calais. Leur avocat, Mikaël Benillouche, se dit “inquiet et triste” et dénonce "un acharnement" envers ses clientes.
Leur interpellation fait suite à "un contrôle [d'identité] habituel réalisé dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine", affirme la préfecture du Pas-de-Calais. Khiadi et Muslima, la mère et la sœur de l’assaillant de l’attentat d’Arras, n'étaient "pas en mesure de présenter un titre de séjour valide" en gare de Calais. La mère fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2021.
Les deux membres de la famille de Mohammed Mogouchkov ont ainsi été placées en retenue administrative pour 24 heures dans les locaux de la police aux frontières de Coquelles. Elles devraient être libérées cet après-midi vers 15 heures. Elles ne souhaitent pas s'exprimer auprès de la presse.
L'avocat dénonce "un acharnement"
L’avocat des deux femmes, Mikaël Benillouche, déplore “un acharnement” à l’encontre de ses clientes. “Elles sont contrôlées, elles passent 24h en prison. C’est quoi la suite ? On les fait quitter le territoire ?” Me Benillouche se dit “réellement inquiet et triste” concernant leur devenir en cas d’expulsion, craignant “mariage forcé” pour l'une et “représailles” pour l'autre.
Elles sont contrôlées, elles passent 24h en prison. C’est quoi la suite ? On les fait quitter le territoire ?
Mikaël Benillouche, avocat
Il rappelle que Khiadi, la mère du terroriste Mohammed Mogouchkov, avait “déjà porté plainte en novembre 2022 et début 2023” contre celui-ci, pour des faits de violences, qu’il qualifie de “patriarcales”. L’avocat regrette le manque de soutien apporté à ces deux femmes : “quand on a deux femmes qui refusent l’islamisation et se sortent de l'emprise masculine, il faut les aider, pas les rejeter”.
Une demande de constitution de partie civile rejetée
La mère de l'assaillant avait demandé à constituer partie civile dans le cadre du procès de l’attentat d’Arras. Elle estimait en effet être une victime collatérale des actes commis par son fils. Le juge d’instruction a refusé de lui accorder le statut de partie civile. Un refus confirmé par la cour d’appel de Paris ce mercredi, selon Le Figaro.
Le vendredi 13 octobre 2023, Mohammed Mogouchkov, muni de couteaux, avait assassiné Dominique Bernard, professeur de français du collège-lycée Gambetta à Arras. Le terroriste de 21 ans avait également blessé trois autres personnes.
Cette semaine, on apprenait qu’il avait admis, dans ses aveux du 10 novembre dernier, avoir "tout planifié". "Les moyens utilisés, l'emplacement et la cible étaient intentionnels”, a ainsi affirmé Mohamed Mogouchkov.