Samedi 22 avril, une voiture a foncé sur des passants à Berck. Virginie était en week-end sur la côte lorsqu'une voiture a accéléré en direction de la foule, blessant ainsi dix personnes, en marge des 36e rencontres internationales de cerfs-volants.
Ce devait être un week-end paisible, en famille, sur la côte d’Opale. Virginie, 39 ans, accompagne son frère, sa sœur et ses neveux aux rencontres internationales de cerfs-volants de Berck. Vers 18h30, la famille regagne les rues du centre-ville, à une centaine de mètres de la plage où se tient le festival. Les rues sont bondées, des centaines de personnes flânent et profitent d’une fin d’après-midi ensoleillée.
Là, un bruit d’accélérateur soudain. Virginie est au téléphone, sur un passage piéton. "J’ai senti un choc au niveau de ma jambe, la voiture m’a frôlée. J’ai tourné la tête et j’ai vu les gens à côté de moi voler dans tous les sens."
Un homme de 76 ans vient de perdre le contrôle de son véhicule à boîte automatique, en confondant la pédale de frein et d’accélérateur. "La trajectoire du véhicule a dévié et il a ensuite percuté des gens sur le trottoir. Si j’avais été cinq centimètres à côté, je passais par-dessus la voiture comme les autres."
À ce moment-là, le frère de Virginie poursuit le véhicule et parvient à l’arrêter en tirant le frein à main à l’intérieur de l’habitacle. Il trouve un homme désemparé. "Apparemment, le monsieur venait d’avoir sa voiture et a perdu le contrôle. Il ne savait pas utiliser les pédales."
Mais tout autour, la panique gagne les passants, sous le choc. La scène est si violente que beaucoup se réfugient dans les commerces alentour et croient à un attentat. "Tout va très vite, on n’a pas le temps de réaliser. J’ai crié, dès que j’ai vu les gens à terre. J’ai été voir les premières victimes autour de moi, c’était horrible."
Le pronostic vital d'une victime toujours engagé
Car dans sa course, le véhicule a fauché 10 personnes, toutes hospitalisées, dans différents hôpitaux de la région. Selon le dernier bilan de la préfecture du Pas-de-Calais, une personne est toujours en état d’urgence absolue et son pronostic vital reste engagé.
D'autres victimes sont toujours dans un état d'urgence relative. Une enfant de six ans a également été prise en charge à l’hôpital, traumatisée d’avoir vu ses parents victimes de l’accident.
Après le choc, dans un réflexe, Virginie se précipite vers une dame "d’un certain âge", gravement touchée. "Elle avait une jambe en travers. Son mari était blessé à la tête et leur petite fille choquée. Elle pleurait en me demandant où ils étaient. C’était très choquant."
Aucun des membres de la famille de Virginie n’a été touché physiquement. "Mes neveux étaient un peu plus devant nous, heureusement." En revanche, l’accident risque de laisser un traumatisme. "J’entends encore le bruit. J’ai toujours le même bruit, sourd, dans la tête. Depuis l’accident, je ne me sens pas bien", confie Virginie.
Trois jours après l'accident, Virginie se demande si un suivi plus strict des titulaires du permis ne devrait pas être mis en place. Elle conclut : "on devrait faire une heure ou deux de conduite pour vérifier si la personne est encore apte."