Des Nordistes s’apprêtent à passer Noël en Ukraine dans une ambiance "d’une grande tristesse"

Alors que le week-end de Noël approche, nous avons pris des nouvelles des Nordistes actuellement en Ukraine. Tous décrivent une ambiance "d'une grande tristesse", mais hors de question de ne pas se rassembler pour autant.

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"Ce week-end va être un sacré pied de nez à la guerre. On n’a pas peur et on continue de vivre". À la veille de Noël, Yolaine Ranson arrive à garder le sourire malgré la guerre et le froid.

Emmitouflée dans son écharpe et blottie sous plusieurs couches de pull - les températures sont négatives en Ukraine – la retraitée du Pas-de-Calais et son mari Jean-Luc sont actuellement hébergés chez leur amie Natalia, dans la province de Jytomyr, limitrophe de la frontière biélorusse.

Le couple le sait : ce noël 2022, à plus de 2 000 kilomètres de leur domicile, ne va ressembler à aucun autre

"Il y a très peu d’illuminations"

Nous avions rencontré Yolaine et Jean-Luc en mars dernier chez eux, à Alette, dans le Pas-de-Calais. Le couple de retraités avait ouvert grand les portes de leur maison pour accueillir Natacha, leur amie ukrainienne, et 11 autres ressortissants qui fuyaient la guerre.

Après plusieurs mois de cohabitation, leur "deuxième famille" est rentrée en Ukraine. Début décembre, le couple a tout naturellement décidé de faire le voyage jusqu’à eux pour les retrouver, les bras chargés de cadeaux.

Cette semaine, les Ranson ont tenu à se rendre à Borodianka, ville martyre située au nord de Kiev. En avril dernier, la commune de 13 000 habitants avait été bombardée par les Russes et des crimes de guerre y avaient été commis.

"Ce qu'on a vu là-bas, je peux vous dire que ce sont des souvenirs qui vont rester gravés à vie", témoigne aujourd’hui Yolaine, les larmes aux yeux. Malgré cela, le couple du Pas-de-Calais s’apprête à fêter Noël avec leurs amis ukrainiens.

"C’est très triste, témoigne Natacha. Il y a très peu d’illuminations. Mais comme d’habitude, on fait les sapins dans les villes pour dire que nous gardons l’espoir". Ce que confirme Jean-Luc. "Noël c’est sur le calendrier, mais dans les villes vous voyez les enfants tristes, les mamans tristes. Il y a très peu de décorations".

"On va prier tous ensemble, qu’on soit catholiques ou orthodoxes"

Dimanche 25 décembre, jour de Noël mais également veille de leur retour en France, Yolaine et Jean-Luc ont décidé d’inviter tous leurs amis ukrainiens au restaurant, soit une vingtaine de personnes, pour se dire au revoir. "On va se remémorer des bons souvenirs, peut-être des moins bons, mais on va surtout faire des projets pour se revoir bientôt", raconte la retraitée.

La veille, Natacha, Jean-Luc et Yolaine se rendront à l’église. "On s’est donnés rendez-vous pour prier tous ensemble, explique le couple. Qu’on soit catholiques ou orthodoxes, la prière c’est la prière, et c’est un moment chaleureux et de partage. On va tous se retrouver".

Qu’on soit catholiques ou orthodoxes, la prière c’est la prière, et c’est un moment chaleureux et de partage. On va tous se retrouver.

Yolaine Ranson

Un autre Nordiste sera également à la messe de Noël dans l’église de Jytomyr samedi soir. "D’habitude, je ne suis pas un catholique pratiquant, mais ce climat détestable m’a fait chercher une église", nous confie Jacky Lebas. Originaire de Boulogne-sur-Mer, il habite en Ukraine depuis 2019. "J’ai décidé de participer à une cérémonie religieuse. C’est une façon de me rapprocher d’eux alors que ce sera certainement la seule sortie que les Ukrainiens vont faire entre amis ou en famille, sachant qu’aucune famille ne sera au complet".

Selon lui, difficile de se rendre compte que Noël a lieu ce week-end. "Moi-même, j’ai fait un sapin dans ma maison mais aucune maison n’arbore des guirlandes électriques comme c’est le cas normalement chaque année".

Autre constat similaire dans les supermarchés. "Bien sûr, il y a les décorations dans les magasins, beaucoup de chocolat, des montagnes de champagne, mais personne ne tourne autour de ces marchandises et ne se laissent tenter. Les Ukrainiens achètent le nécessaire : de l’huile et des pommes de terre". Un mot lui vient à l’esprit pour décrire l’ambiance actuelle : résilience.

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