Entamée depuis le 15 juin, l'édition 2023 du festival Street-Art organisé chaque année à Boulogne-sur-Mer, bat son plein depuis ce lundi 7 août. Des artistes venus de toute l'Europe, voire d'au-delà, vont peindre sur les murs de la commune toute la semaine, pour doter la ville de plusieurs fresques.
Chaque année, les murs de Boulogne-sur-Mer perdent un peu plus de leur uniformité. Près de deux mois après le lancement du festival Street-Art, le 15 juin dernier, l'évènement boulonnais est entré dans sa semaine la plus importante. Ce lundi 7 août, la plupart des artistes invités pour la 8e édition du festival ont investi les rues, et entamé leurs esquisses. Au total, dix nouveaux et nouvelles artistes venus du monde entier ont carte blanche pour continuer à faire grandir ce musée à ciel ouvert.
"On a de la chance, certains artistes déjà présents lors d'éditions précédentes sont revenus pour finaliser leurs concepts", indique Amziane Abid, chargé de mission à la mairie de Boulogne-sur-Mer et organisateur du festival. "Mais beaucoup de nouveaux street-artistes ont également répondu à l'appel. Certains étaient très attendus. C'est un plaisir de voir le festival grandir d'année en année." À la fin de la semaine, l'organisateur espère porter le nombre d'œuvres que possède ce musée urbain à 72, contre 67 actuellement.
Un sentiment universel
Parmi ces street-artistes tant attendus se trouve notamment l'Anglaise Helen Bur, qui a commencé à esquisser sa fresque ce mardi 8 août. Au milieu des traits orange vif se forment deux silhouettes : "Je compte reproduire une photo de ma fille d'1 an et de moi-même, que je vais entourer d'un grand cercle." Les sphères sont un motif récurrent chez la jeune maman, qui compte s'en servir ici pour "questionner les limites que l'on impose à ses enfants."
"Sont-elles bonnes ou sont-elles mauvaises ? Peuvent-elles vraiment les protéger ?"... Au fond, l'artiste a déjà un peu la réponse. "Ces limites sont toujours vaines, parce que les enfants cherchent constamment à en sortir, à s'en échapper." Elle rigole, et ajoute : "J'essaie de créer un sentiment universel, une situation dont beaucoup de personnes font l'expérience. Ma création sera connectée aux habitants du quartier que je ne connais pas. J'ai envie qu'ils puissent quand même s'y retrouver."
Retranscrire l'atmosphère des lieux
Les habitués du festival se souviendront de la porte en trompe-l’œil peinte sur les marches de la rue Jules Baudelocque, en 2020. Son créateur, Gonzalo Borondo, a de nouveau été invité à doter la ville de l'une de ses fresques. Même si l'artiste espagnol ne jouera pas sur le trompe-l’œil cette année, il affirme vouloir "s'inspirer de l'espace qui lui est attribué et créer une œuvre en lien avec l'identité du lieu."
Pour Borondo, l'œuvre de cette année sera un tout autre challenge : son trompe-l’œil rue Jules Baudelocque avait selon lui "une utilité", puisqu'il se trouvait sur des marches, un lieu passant foulé par les habitants. "Normalement je ne fais pas d'esquisse et je n'ai pas de plan, je me rends sur place et je prends le temps de comprendre l'atmosphère et l'histoire du lieu... Ensuite je crée au fil de mon inspiration." La fresque composée sur les escaliers avait au contraire nécessité une grande préparation au préalable... Cette année, Borondo compte donc renouer avec l'art du "freestyle", beaucoup plus libre et en phase avec sa pratique.