La ciergerie Leroy, implantée à Boulogne-sur-Mer depuis 1870, est la dernière de la région. L'un des ultimes survivants en France d'un artisanat en voie de disparition.
Pousser la porte de l'atelier, c'est faire un voyage de 150 ans en arrière. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) est implantée l'une des dernières ciergeries en France. Un atelier figé dans le temps où l'on conçoit, chaque jour, plusieurs dizaines de bougies et veilleuses à la façon des grands maîtres ciriers.
Au plafond pendent des rideaux de stalactites, des dizaines de cierges entreposés les uns à côté des autres le temps du séchage. Ce sont en réalité des fils de coton trempés dans des bains de paraffine, une substance chauffée à 80°C, qui doivent durcir avant d'être peaufinés par les ouvriers. Pour les plus gros cierges, on verse le liquide dans un moule avant de retirer le bloc solide au bout de 24 heures. Un savoir-faire presque inchangé depuis 1870, qui se transmet de génération en génération.
Artisanat en voie de disparition
"La fabrication s'adapte à une matière qui est assez vivante, qui a des réactions. Ca dépend de l'ambiance extérieure, de la température, on travaille de manière différente en hiver, en été, et chaque production passe par la main des ouvriers. Le toucher s'acquiert avec les années, avec l'expérience. C'est un vrai savoir-faire à attraper", estime Olivia Beautemps, directrice de la ciergerie Leroy.
Ces produits de qualité sont à destination, dans la plupart des cas, des lieux de culte. Une fierté pour les ouvriers de la ciergerie qui exercent leur métier avec passion depuis plus de 30 ans. "Ils vont servir pour les églises, les gens qui viennent prier, les enfants qui font leur communion avec leur cierge bien fait. Je trouve ça intéressant", témoigne Marie-Christine Robart, ouvrière à la ciergerie.
"C'est intéressant de se dire que des gens vont à l'église, peut-être qu'ils prennent un cierge pour un vœu et qu'il s'exaucera", ajoute Ludovic Wasselin, un second ouvrier. L'église reste le marché principal de la ciergerie boulonnaise qui fournit toutes les paroisses de la région. Une façon de faire perdurer un artisanat en voie de disparition : il ne reste qu'une dizaine de fabricants de cierges en France. Celle-ci est l'une des dernières au nord du pays.