La mairie de Blendecques dans le Pas-de-Calais a vu se dérouler une scène peu commune, ce vendredi 15 mars 2024. Un élan de générosité du secteur du tourisme des Alpes-Maritime a permis d'offrir des vacances aux sinistrés. Un tirage au sort a été organisé pour choisir les familles qui partiront au soleil. Une bonne idée qui risque de se répéter.
C'est un drôle de tirage au sort qui a eu lieu ce vendredi 15 mars 2024 à la mairie de Blendecques. La ville, lourdement touchée par les inondations de l'hiver, s'est vu offrir six séjours dans le sud pour ses habitants sinistrés. Plus d'une quarantaine de foyers se sont inscrits pour en bénéficier. Pour sélectionner de manière juste les heureux élus, la mairie a donc décidé d'organiser un tirage au sort.
14 heureux élus
Dans une ambiance studieuse et une organisation "la plus transparente possible", c'est Vincent Maquignon, adjoint au maire de Blendecques qui a procédé au tirage. L'un après l'autre, 6 numéros sont sortis, pour 6 familles qui pourront partir se changer les idées au soleil, dans des logements prêtés près de Nice.
Si depuis le mois d'octobre leur quotidien est marqué par la grisaille, ces vacances sont un nouvel espoir pour les nordistes. Sandy Amiot et son compagnon, n'auraient jamais imaginé gagner un tel cadeau : "C’était un peu comme une aiguille dans une botte de foin, je n’avais pas connaissance du lieu d’accueil, juste la ville, finalement c’est une très belle surprise", témoigne la jeune femme.
Nous avons perdu tout notre électroménager, tout le placo et le sol ont dû être refaits, il y avait 80 centimètres d'eau dans la maison.
Sandy Amiot, sinistrée
En tout, ce sont 14 personnes qui partiront en vacances entre avril et juin : "je suis en congé fin avril/début mai, nous partirons à ce moment-là", précise Sandy. Un répit très attendu pour ceux qui ont vu leur vie détruite par le sinistre : "nous avons perdu tout notre électroménager, tout le placo et le sol ont dû être refaits, il y avait 80 centimètres d'eau dans la maison", rapporte Sandy.
La question du transport encore en discussion
Le cadeau était, de toute façon, inespéré. Mais pour le rendre encore plus beau, Vincent Maquignon et Laurence Thiébaut cherchent à récolter des fonds pour aussi aider les sinistrés à financer leur déplacement. Laurence, à l'origine de l'initiative, est bien connue dans la région de Vence où elle habite pour son engagement écologiste. Elle a tenu à venir en aide à une cause à laquelle elle s'identifiait, elle-même ayant été touchée par des inondations dans les années 80.
"On a contacté la SNCF pour des billets de train, explique l'adjoint au maire de Blendecques, mais pour l'instant nous n’avons reçu aucune réponse." La mobilisation ne faiblit ni dans le Nord, ni dans le Sud, où Laurence "essaie de récolter des fonds pour amoindrir les coûts de transport", précise Vincent.
Déjà conscient de la générosité des personnes ayant mis leur logement à disposition, l'élu explique "ne pas attendre trop" de ces démarches. Mais quoi qu’il en soit, leur énergie témoigne d'une belle solidarité entre le Nord et le Sud de l'Hexagone, où des territoires à risques seront, à cause du changement climatique, de plus en plus touchés par ces inondations dans les années à venir.
Un effet boule de neige ?
Grâce aux premiers élans de générosité, six familles pourront partir en vacances. Vincent Maquignon rappelle cependant qu'elles étaient une quarantaine à participer au tirage au sort. Alors pour l'instant, tout le monde n'a pas pu obtenir un ticket pour une bulle loin des soucis.
Cette situatio, va peut-être changer, puisque touchées par l'histoire des sinistrés, d'autres personnes pourraient se joindre à la mobilisation. "On aurait déjà une proposition pour une famille qui partirait du côté de Toulon", se réjouit Vincent. Pas de tirage au sort cette fois, le couple visé par la proposition a été repéré lors d'un reportage "qui a ému les propriétaires du gîte", termine-t-il.
Autre grand projet discuté, le prêt d'une trentaine de mobil-homes dans un camping, qui serait même disposé "à accueillir un chauffeur de bus si jamais on mutualise le transport", raconte Vincent Maquignon.
De quoi mettre du baume au cœur des sinistrés, qui se battent contre l'humidité et le froid depuis maintenant cinq mois.